Si vous vous replongez dans l'essai réalisé par mon collègue Alexandre, vous comprendrez qu'il avait été ravi par les nouveaux blocs essence du Meriva 2. En diesel, le bilan est un peu plus mitigé.
La faute à l'embonpoint de cette deuxième génération. Car les cotes ont toutes augmenté. Longueur, largeur, hauteur, poids, le minispace original a enflé jusqu'à atteindre la taille d'un Renault Scénic de première génération. Si cela confère une stature enviable à l'auto, le poids qui va avec, soir un minimum de 1 400 kg, n'est pas pour arranger les affaires des moins puissants des blocs diesels.
La gamme diesel s'articule en fait autour de deux cylindrées et 5 niveaux de puissance.
Le 1.3 CDTI existe en version 75 ch. et 95 ch. EcoFLEX. Nous avons pu rouler avec la deuxième. Verdict : beaucoup de douceur, certes, mais un manque de punch évident. Les 95 canassons ont fort à faire avec le poids à tracter. Il n'est pas rare de caler au démarrage tant il faut penser à donner de la puissance avant d'embrayer. On s'y fait certainement avec le temps, mais c'est toujours surprenant et gênant au feu rouge. De même les relances en entrée de rond point ou en sortie de virage sont laborieuses et peuvent laisser un petit sentiment d'insécurité. En extrapolant, la version 75 ch. de ce bloc doit donc se révéler … à proscrire.
Les qualités de ce moteur sont donc ailleurs. Dans une consommation raisonnable par exemple, annoncée par Opel à 4,5 l/100 km en cycle mixte (nous n'avons pas fait mieux que 6,5 l/100 sur notre parcours toutefois). Ce qui lui permet d'afficher des valeurs d'emissions de CO2 correctes, sans plus, à 119 g/km, qui lui valent un petit bonus de 100 €.
Egalement dans une douceur de conduite appréciable. Pas d'à-coups, une boîte de vitesse (5 rapports seulement, à contre-courant de la mode des 6 rapports) très agréable à manipuler, peu de bruit à vitesse stabilisée (mais plus à l'accélération), on apprécie le Meriva à allure raisonnée, et raisonnable.
Un 1.7 CDTI 130 ch. qui représente le meilleur compromis
Le Meriva donne finalement le meilleur de lui-même lorsqu'il embarque le 1.7 CDTI revisité par Opel. Il existe en version 100 ch. à boîte automatique 6 vitesses, qui n'a aucun intérêt sauf pour ceux qui refusent catégoriquement les transmissions manuelles. Il est peu performant (à peine mieux que le 1.3 CDTI 95 ch.), et surconsomme énormément. De plus il écope d'un malus de 750 €. A oublier. La version 110 ch. de ce 1.7 n'était malheureusement pas à l'essai, contrairement à celle développant 130 ch. Ce sont donc 5 de mieux que les 125 de l'ancien Meriva et son couple culmine à 300 Nm contre 280 précédemment.
Le Meriva 2 diesel s'accomode mal des petites puissances. Mieux vaut opter pour le plus efficace 130 ch.
Clairement, c'est ce moteur qui se révèle le mieux adapté. Oubliées les relances laborieuses, les hésitations lors des dépassements. Disparus les calages intempestifs au démarrage. Mais bienvenue à la vivacité et à l'élasticité. Les 130 ch. sont enfin à même d'emmener correctement le Mériva. Les accélérations sont linéaires et vigoureuses. Les reprises enfins sécurisantes. La boîte, qui passe à 6 rapports, est bien étagée et son maniement est très agréable. Le niveau sonore, tout comme avec le 1.3, est contenu à vitesse stabilisée, mais plus présent à l'accélération. Rien de rédhibitoire toutefois. Le freinage, comme pour toutes les versions de Meriva, est mordant, facilement dosable, et procure une agréable sensation de sécurité.
Le tenue de route de ces modèles diesels ne souffre pas la critique. Tout juste peut-on noter une petite paresse du train avant en conduite dynamique, comparée aux versions essence, certainement due à un poids plus important sur l'essieu. La direction, revue par rapport à l'ancien Meriva, est plus consistante, et offre un meilleur feeling de la route. Une amélioration bienvenue.
Et la consommation, pour finir, nerf de la guerre par les temps qui courent, s'établit selon Opel à 5,2 l/100 km. Sur notre parcours, mené à bon rythme, nous sommes arrivés à une moyenne de 8 litres, qui sera certainement plus représentative de la réalité. Encore une fois, le poids est un ennemi...
Des qualités pratiques et de modularité préservées
Le Meriva diesel reste évidemment un Meriva, avec tous les aspects pratiques déjà connus. Je vous dirige d'ailleurs vers notre première prise de contact avec ce véhicule pour vous rafraîchir la mémoire.
Les systèmes désormais familiers sont tous là : FlexRail (en option) et ses rangements coulissants le long de rails qui courent entre les sièges avant. FlexFix qui permet comme sur la Corsa de fixer des vélo sur un portant dissimulé derrière la plaque d'immatriculation. FlexSpace qui permet de moduler l'espace à l'arrière (sièges rabattables, coulissants, passage de 3 à 2 places en recentrant les sièges latéraux et rabattant le siège central, etc...). Et enfin FlexDoors, la principale nouveauté,avec des portes arrière à ouverture antagoniste, qui permettent de monter plus simplement à bord, et surtout de faciliter le travail des parents avec une installation facilité des sièges autos et enfants sur les sièges arrière.Par ailleurs les rangements sont nombreux à défauts d'être spacieux, le coffre acceuillant avec ses 400 litres minimum. La visibilité est bonne grâce aux vitres avant qui se prolongent loin sous les montants de pare-brise. Les sièges sont ergonomiques mais très fermes, ce qui conjugué à des suspensions calibrées fermes elles-aussi, réservent un confort moins bon que sur l'ancien Meriva, mais plus adapté à une conduite dynamique.
Des tarifs en inflation sévère
A prestations en hausse, prix également en hausse. Si la gamme essence débute à 15 400 €, le premier diesel (1.3 CDTI 75) s'affiche lui à 16 800 €. Et nous l'avons vu, ce n'est pas le plus recommendable. Le 1.3 CDTI 95 EcoFLEX débute lui à 17 650 € en finition de base Essentia. Quant à celui que nous vous recommandons, le 1.7 CDTI 130, son premier prix qui va de pair avec la finition Cosmo est fixé à 21 900 €. Pas rien même si le degré d'équipement est alors très fourni.
En effet si l'Essentia ne donne que "l'essentiel" à savoir 2 airbags, l'ESP, les vitres avant électriques, le verrouillage centralisé, les finitions plus hautes Enjoy et Cosmo agrémentent avec respectivement les airbags latéraux et rideaux, la climatisation manuelle, l'ordinateur de bord, le régulateur de vitesse, la radio munie de commandes au volant et pour la Cosmo les jantes alliage, la climatisation automatique, des rangements supplémentaires, etc...
En haut de la gamme, la finition Cosmo Pack peut être considérée comme complète. Vous trouverez le listing complet des équipements en série ou en option ici.
Cela nous donne un Meriva 1.7 CDTI 130 en finition Cosmo, celle que nous vous conseillons, à 21 900 € nous l'avons vu. Un tarif en très nette augmentation par rapport à l'ancien Meriva, qui à niveau équivalent coûtait moins de 20 500 €, avant promo... Globalement, on peut considérer que cette génération a pris 2 000 € dans la vue.
Une inflation qui peut se comprendre car Opel a clairement placé son Meriva un cran au dessus, aussi bien niveau taille que prestation. Mais cela ne doit pas faire oublier que la concurrence est rude désormais sur le segment, avec un Modus aggressif niveau tarifs, un Citroën C3 Picasso tout aussi homogène et affiché à des tarifs à peine plus chers.
Les innovations du Meriva suffiront-elles donc à lui faire gagner sa place au soleil ? Nous verrons bien. Verdict en concession à partir du 23 septembre, date des premières livraisons.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération