En France, ce n'est qu'à la mi-février que Toyota se fend d'un communiqué en pleine page dans plusieurs titres de presse afin de rassurer ses clients. Le constructeur y explique que 137.000 véhicules, parmi 7 modèles (Aygo, iQ, Yaris, Auris, Verso, Avensis et Rav4) seront rappelés. Leurs propriétaires en seront informés par lettres recommandées, et l'intervention ne durera pas plus de 40 minutes.
La marque se décide alors enfin à jouer la transparence, et annonce qu'elle rendra accessibles les informations concernant l'intégralité des défauts existants sur ses véhicules, « par exemple des sièges difficiles à bouger » note sans rire l'agence Dow Jones. Elle s'engage par ailleurs à remplacer le système de freinage de l'intégralité de ses véhicules.
Enfin, après avoir longtemps refusé sa convocation, Akio Toyoda le PDG Toyota sera entendu le 24 février par la Commission de la Surveillance et de la Réforme du gouvernement américain. On peut être sûr que le monde entier aura les yeux rivés sur ses explications, et qu'il risque d'être attendu au tournant.
Seulement, il semble que les déboires de la marque soient loin d'être finis. Les soupçons qui semblent se confirmer à propos de la connaissance par Toyota des problèmes rencontrée par ses pédales depuis 2007, voire depuis 2003 ne risquent en effet pas d'arranger les choses...
Dernier épisode en date : l'AFP se serait procuré un document interne dans lequel le groupe se vanterait d'être parvenu à limiter l'impact financier des rappels de véhicules grâce à son bureau de lobbying à Washington. Économie totale : 100 millions de dollars, grâce à l'obtention de « garanties de réglementation sur la sécurité, favorables à Toyota », en ayant « évité une enquête sur un problème de rouille sur les camions Tacoma », ou en étant parvenu à retarder un programme de crash-tests par l'agence américaine de sécurité routière (NHTSA).
Si la puissance des lobbies est une réalité dans l'économie libérale et mondialisée d'aujourd'hui, il s'agit encore d'un tabou que les acteurs économiques s'efforcent de dissimuler. La communication d'influence, qui a pour objectif d'orienter les décisions prises par les politiques, au bénéfice d'un secteur, d'une entreprise, d'une association, ou d'une ONG, peut parfois se retrouver à la limite de la légalité, en jouant avec les règles de la concurrence non faussée, voire même de la démocratie.
Si en plus de sa crise interne, Toyota devient le bouc-émissaire de l'une des premières remises en cause du lobbying par la société de consommation, elle risque d'avoir du mal à relever la tête un jour.
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