80 km/h : le Premier ministre refuse la proposition des sénateurs

Certains pays européens comme l'Allemagne ou la Suisse pratiquent l'économie, la culture et la politique décentralisée avec les länder (ou cantons). Mais pas en France, où tout se joue à Paris. Et qu'importe si des sénateurs demandent depuis quelques semaines que la décision de la baisse de la limitation de vitesse soit gérée, in fine, par les régions et départements, au cas par cas en fonction des routes : le Premier ministre a balayé cette proposition, allant jusqu'au bout de ses idées.

Comme l'expliquait un des sénateurs responsables de ce projet, Edouard Philippe a certainement, en partie, refusé cette proposition pour ne "pas céder face à la pression" et rester cohérent, jusqu'au bout, quitte à se faire un grand nombre d'ennemis.

"Les sénateurs assumeront leurs responsabilités afin de favoriser les politiques de prévention par la présentation d'une proposition de loi et des amendements au projet de loi de finances 2019 afin de s'assurer que les recettes des amendes radars soient utilisées pour améliorer le réseau routier et sa sécurité, et non pour financer le désendettement de l'État", a commenté le sénateur Michel Raison, un des porteurs de ce projet qui a rencontré le Premier ministre hier. Les tensions sur le thème des 80 km/h ne concernent donc pas que la population, mais aussi le Sénat et le gouvernement.

Mais alors, pourquoi la France n'arrive-t-elle toujours pas à décentraliser depuis Paris ? Au delà du pouvoir du Premier ministre sur ce dossier face aux sénateurs et députés, il s'agit surtout d'une culture française ancienne qui est bien difficile à changer.