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ZFE : l’usine à gaz hilarant qui entend lutter contre les gaz polluants

La mise en place des zones à faibles émissions est tellement complexe qu'elle en devient comique. C'est surtout l'exemple d'une difficulté française à coordonner des politiques locales et nationales, et à sortir des impasses administratives. Du fait de cette complexité, même la maréchaussée n'y retrouve pas ses petits.

ZFE : l’usine à gaz hilarant qui entend lutter contre les gaz polluants
Crédit photo : PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Inutile de relancer une fois encore le débat, car il a pourri nombre de réveillons en famille. On ne va donc pas développer ici les raisons qui pourraient, d'un côté, encourager les opposants aux ZFE et, de l'autre, livrer des arguments à ceux qui les défendent, pour ne pas leur gâcher l’épiphanie et la Chandeleur s’ils les fêtent ensemble.

Penchons-nous plutôt sur une autre caractéristique de cette mesure : son côté usine à gaz, un défaut particulièrement ballot pour un texte censé, justement, réduire les émissions de gaz. Depuis ce lundi, les ZFE sont donc en place. Mais où donc ? À Paris, Lyon, Montpellier et Grenoble, sauf que certains médias n’évoquent que Paris, alors que d’autres citent Marseille et Strasbourg. Quant au site officiel, il parle de Paris et Lyon dont les ZFE limitatives à la vignette Crit’Air 3 entre en vigueur en ce début janvier.

Confusion sur les villes concernées

Vous n’y comprenez rien bande de rebelles de la route ? Pourtant, entre le gouvernement qui a rétropédalé pour nombre de villes l’an passé, et les municipalités qui ont tourné casaque ou renvoyé aux calendes grecques l’instauration de la mesure, tout est parfaitement limpide. 

Tout aussi limpide est le nom de baptême de cette nouvelle règle. On aura fini par le comprendre : ZFE signifie "zone à faible émission". Là encore, il s’agit de ne pas se tromper : les zones concernées, dûment signalées par un panneau, ne sont pas des endroits où le conducteur va moins bien capter ses stations FM préférées. Il s’agit bel et bien de villes et de banlieues d’où les vignettes Crit ‘Air 3, 4 et 5 sont boutées. Mais la France est le pays de la littérature et des termes administratifs complexes, alors va pour ZFE.

Confusion sur les délimitations

Ces panneaux méritent une lecture attentive puisque leur emplacement détermine le début de la ZFE. Car se fier aux seules indications qui pourraient sembler logiques aux automobilistes, serait bien trop simple. Les périfs et autres rocades, barrières évidentes pour l’accès au centre-ville ? Trop facile bande de délinquants routiers.

À Grenoble comme à Paris et à Lyon, une année pédagogique pour bien comprendre les panneaux. Crédit photo : PHOTOPQR/LE DAUPHINE/MAXPPP
À Grenoble comme à Paris et à Lyon, une année pédagogique pour bien comprendre les panneaux. Crédit photo : PHOTOPQR/LE DAUPHINE/MAXPPP

A l’instar de l’A86, censée délimiter la zone concernée autour de Paris, certaines communes, comme Bondy, ont décidé de s’inclure dans la ZFE, même si elles sont situées au-delà de l’autoroute qui ceinture la capitale. De quoi semer la panique chez quelques récalcitrants propriétaires de vieilles pétoires immatriculées en 2002.

Confusion sur les dérogations

Tout ceci est aussi complexe que restrictif ? Pas du tout, puisqu’il y a des dérogations, bande d’empêcheurs de tourner en rond. Et pour les obtenir, rien de plus simple : il suffit de s’inscrire sur le site de la ville concerné en justifiant du pourquoi du comment. Ensuite, l’automobiliste et son vieux tromblon polluant pourra circuler. Combien de jours ? Ça dépend de l’endroit où l’on vit, car il n’est pas question de faciliter la vie de tous ces conducteurs de mauvaise foi. Ainsi, à Paris, l’autorisation exceptionnelle est fixée à 24 jours par an. À Grenoble, elle n’est que 12 jours chaque année alors que Lyon, grand seigneur, autorise les vieilles autos à rouler pendant 52 jours, carrément.

Les raisons de ces différences de traitement ? personne n’en a la moindre idée et, visiblement, dans la capitale, comme dans les deux autres villes concernées, on n’a pas réglé son forfait téléphonique, d’où l’impossibilité de se joindre et de se coordonner. 

Confusion parmi les forces de l'ordre

Cette extrême simplicité d’usage appliquée à l’instauration de ces ZFE n’est bien entendue pas tombée dans l’oreille d’un policier ou d’un gendarme sourd. Du coup, le ministère de l’Intérieur comme celui des armées, du temps ou la France disposait d’un gouvernement stable, est monté au créneau pour réclamer un délai. Leurs troupes étant déjà bien sollicitées par ailleurs, et voyant leur désarroi devant la difficulté de trier les vrais et faux contrevenants (et de leur infliger 68 euros d’amende), les forces de l’ordre ont obtenu ce moratoire.

En langage administratif, cette année 2025 sans prune se dit « année pédagogique ». Que se passera-t-il en 2026 ? Les pandores n'auront pas plus envie de s’y coller, et les automobilistes pas plus envie de choper des migraines pour comprendre comment se déplacer. En y ajoutant quelques incertitudes politiques supplémentaires, on peut miser, sans trop se tromper, sur une deuxième année toute aussi pédagogique que 2025.

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