Volkswagen : le nouveau patron parle au FBI et obtient des garanties
Serait-ce le moment du règlement de compte final chez Volkswagen ? Celui d’une affaire des moteurs diesels sciemment truqués par un logiciel les rendant vertueux au regard des normes antipollution. Un scandale qui a pollué toute la planète automobile, étouffé cette motorisation, poussé à l’électrification des gammes des constructeurs qui se jettent dans les bras chinois qui ont parié depuis longtemps sur les batteries. Mais Volkswagen, de son côté, travaille à apurer ce passif.
Et ce sont maintenant les anciens patrons du groupe qui tombent sous le joug de la justice. Ils ont servi la cause lorsque la supercherie était cachée, ils sont maintenant envoyés au bûcher. Le groupe automobile se préparerait à se retourner contre Martin Winterkorn afin d'obtenir des millions d'euros de dommages. Son successeur Matthias Müller, a été débarqué en avril alors qu'il risque aussi des poursuites, aux États-Unis comme en Allemagne.
Et le patron actuel, Herbert Diess ? C’est l’homme de la situation. Il intéresse moins les enquêteurs car il est arrivé dans le groupe aux 12 marques juste avant que n'éclate à l'automne 2015 le scandale Volkswagen. Et il coopère beaucoup. Selon le quotidien Bild, il a rencontré aux États-Unis début mai les enquêteurs du FBI et du département américain à la Justice. Il aurait fait des déclarations aux enquêteurs du FBI et du ministère de la Justice qui se sont avérées accablantes, semble-t-il, pour l'ancien patron du groupe automobile Martin Winterkorn.
Une franchise qui mérite contrepartie : les enquêteurs américains auraient ainsi promis à M. Diess qu'il serait prévenu en cas d'émission d'un mandat d'arrêt à son encontre, susceptible d'entraîner son interpellation lors de voyages hors d'Allemagne - Berlin n'extradant pas ses ressortissants. Le journal Süddeutsche Zeitung et l'agence financière Bloomberg assurent aussi, sans citer leurs sources, que M. Diess a reçu ces garanties aux États-Unis, mais ils n'évoquent pas de témoignage à charge contre son prédécesseur.
On rappellera que Volkswagen a reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600 000 aux États-Unis, d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées. Le scandale a déjà coûté au constructeur plus de 25 milliards de dollars en rappels de véhicules et procédures judiciaires. Des recours en nom collectif ont également été déposés.
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