Voiture électrique : la certification des batteries ouvre de nouvelles perspectives de marché

Arval est le premier loueur LLD à mettre en place un programme de certification des batteries sur ses véhicules en fin de contrat. Une attestation effectuée systématiquement sur l'ensemble des véhicules gérés par la société de leasing. Arval a analysé le résultat de 8 300 certificats de santé de batteries d’une trentaine de marques et modèles différents vendus entre mars 2023 et novembre 2024 dans huit pays européens. Le résultat montre « un état de santé moyen des batteries testées de 93 % » contre 100 % pour une batterie neuve.

Un gage d’assurance pour le marché de l’occasion, mais aussi un outil supplémentaire dans l’optimisation de la gestion des flottes. Le point avec Ronan Perrier, Directeur du consulting et de l’Arval Mobility Observatory.

Pourquoi avoir décidé de faire cette certification systématiquement sur l’ensemble de vos véhicules ?

Nous nous fixons comme objectif d’accélérer l'électrification des flottes de nos clients. Et donc nous essayons de lever un des freins à l'adoption des véhicules électriques concernant la détérioration des batteries. Nous faisons le choix de mettre un chiffre pour prouver la bonne santé des batteries dans le temps et ainsi battre en brèche certaines idées reçues ou théories. Cela nous permet également d’avoir des données précises concernant l’utilisation des voitures.

Comment se passe le test de certification, quel en est le schéma technique ?

Les certificats sont réalisés en partenariat avec Moba et Aviloo, deux spécialistes de l'évaluation des batteries et membres de l'association européenne CARA (Car Remarketing Association Europe). Concrètement nous branchons un boîtier certificateur sur le port OBD de la voiture. Nous effectuons une lecture du « Battery management system » pour obtenir l’état de santé de la batterie, exprimé en pourcentage.

Besoin de professionnalisation de toute la filière sur les VE d’occasion

Le fait que les batteries restent performantes dans le temps, vous ouvre-t-il de nouvelles perspectives de marchés ?

Cela nous permet déjà de rassurer les utilisateurs initiaux. Ensuite cela permet d’entrevoir de bonnes perspectives sur le marché de l’occasion. À destination des particuliers, mais également des professionnels qui peuvent avec besoin de professionnalisation et de montée en compétences de toute la filière sur les VE d’occasion..

Pourtant le marché du véhicule électrique d’occasion bien qu’en forte hausse (+54 % en 2024) ne fait pas d’énormes volumes ?

Les véhicules électriques ont un peu de mal à trouver leur place en occasion. Mais nous commençons à sentir de l’appétence. Le marché n’est pas encore mature (136 375 transactions en 2024 source Avere/Mobilians NDLR). Tous les réseaux de distribution des véhicules d'occasion ne sont pas encore très bien formés ou très bien équipés. Certains par exemple ne disposent pas encore d’infrastructures de recharges. C’est anecdotique, mais ça illustre le besoin de professionnalisation et de montée en compétences de toute la filière sur les VE d’occasion.

Un marché mal dimensionné à la demande  

Le temps moyen de vente d’un véhicule électrique d’occasion est de 147 jours contre 101 pour un modèle thermique. N’y aurait-il pas un problème de dimension mais aussi de prix par rapport à la demande ?

Sans trahir de grands secrets, les loueurs ont été un peu trop optimistes sur les estimations de valeurs résiduelles des premières générations de VE qui reviennent sur le marché de l’occasion actuellement. En conséquence il y a eu l'année dernière un réajustement globalement du marché sur les valeurs résiduelles des véhicules électriques. (En 2024, le prix moyen des voitures électriques d’occasion (VEO) a enregistré une baisse de 17,4 %, selon La Centrale NDLR). Nous avons fait le pari de l’adoption du véhicule électrique d’occasion, mais les clients sont encore dans l’attentisme notamment en raison de l’incertitude réglementaire.

La bonne tenue des batteries dans le temps n’incite-t-elle à rallonger les durées de contrats de location et donc à ralentir l'arrivée de nouveaux modèles sur le marché de l'occasion ?

La norme en France c'était 36-48 mois, nous constatons un allongement plutôt vers 48 mois. Nous conseillons à nos clients d'allonger leur durée de détention pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs d’électrification tout en gardant les coûts de flotte sous contrôle, voire en réalisant des économies. Une des réponses pour y arriver c'est de prolonger la durée des contrats. Le marché pourrait évoluer vers des durées de 60 voire 72 mois lorsque cela est possible, comme en Hollande par exemple, où c’est déjà la norme.