Vers un report de la mise en place des ZFE à 2030 ?
Reporter la mise en place des ZFE à 2030 au lieu de 2025, ou encore se baser sur le contrôle technique plutôt que sur la vignette Crit'Air, voici certaines propositions émises dans un rapport du Sénat. Les parlementaires veulent surtout rendre la mise en place de ces zones plus acceptables.
La mise en place des zones à faibles émissions est un sujet de plus en plus brûlant. Dans un récent sondage, 86 % des particuliers et 79 % des professionnels se disaient "plutôt ou tout à fait opposés" à leur déploiement. Les parlementaires, et notamment le sénateur LR, Philippe Tabarot, sont également critiques quant à son déploiement. Ce dernier est à l’origine d’un rapport de 150 pages que Le Figaro a consulté. Les parlementaires estiment entre autres que l’utilité des ZFE est « limitée » et dénoncent « un accompagnement défaillant de l’État » dans leur mise en œuvre.
À partir du 1er janvier 2025, 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants refuseront l’accès aux véhicules Crit’Air 3 et plus. Dans les faits, son application pose déjà problème puisque la métropole de Paris a reculé plusieurs fois l’interdiction des Crit’Air 3. Initialement prévue en juillet 2022, elle devrait prendre effet fin 2024
Philippe Tabarot va plus loin en souhaitant reculer la date à 2030 pour les 32 ZFE qui doivent apparaître en 2025 (Caen, Le Mans, Dijon, Limoges…). Il justifie sa proposition en indiquant que « ceux qui défendent coûte que coûte les ZFE mettent en avant des exemples étrangers qui fonctionnent. Mais les règles qui s’y appliquent sont bien plus étalées dans le temps. » Il prend comme exemple la ville de Bruxelles qui étale ses mesures sur une période plus longue, de 2017 à 2036.
Pour le sénateur, le dispositif est irréalisable : « Au total, 34 % du parc de véhicules particuliers sera donc concerné par les restrictions de circulation applicables aux véhicules Crit’Air 5 à 3 dans les 11 ZFE. En y ajoutant les Crit’Air 2 dont l’interdiction est prévue par certaines agglomérations dans les prochaines années, c’est plus de 70 % du parc qui est concerné par les restrictions ».
Le contrôle technique plutôt que la vignette Crit’Air
Le parlementaire dénonce un système injuste : « un 4x4 flambant neuf et classé Crit’Air 1 va générer au freinage, en raison de son poids, bien plus de pollution qu’une voiture vieille, dotée d’une vignette 3 mais bien entretenue. » Il suggère alors que ce soit le contrôle technique (plutôt que la norme Euro) qui fasse foi pour être admis, ou non, dans les ZFE : « les véhicules respectant des seuils d’émissions arrêtés par les autorités compétentes pourraient se délivrer une vignette "éco-entretien", permettant de déroger aux restrictions de circulation applicables dans les ZFE. »
Enfin, le rapport évoque également le rétrofit qui permet de transformer un véhicule thermique existant en électrique, avec comme levier de développement des incitations financières. Seulement, les contraintes techniques liées à cette transformation et les difficultés d'homologation restent importantes. Le rétrofit hybride rechargeable, sur la base d’une Renault Clio III ou d’une Citroën C3 est sur le principe plus simple et plus économique. Cependant, l’offre ne sera disponible qu’à partir de l’année prochaine.
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