Une habitante de Nanterre fait annuler tous ses PV de stationnement
Les lettres de Lucille de Seguins ont rendu chèvre la mairie de Nanterre en apportant de l’eau au moulin d’une contestation globale des habitants de l’avenue de Rueil. En cause, l’instauration d’une zone de stationnement payant qui n’offre pas de tarif résidentiel. Une bisbille qui dure depuis 2015 et qui a amené à des verbalisations contestées. À raison, si l’on en juge par cette décision de la juridiction administrative.
Les habitants de l’avenue de Reuil à Nanterre sont en colère depuis leur secteur passé en zone de stationnement « jaune » n’ait pas été assorti de la possibilité d’avoir un macaron résident, offrant une tarification intéressante pour se garer. Le stationnement d’un véhicule se paie donc au tarif visiteur, et ne peut pas excéder trois heures.
Lucile de Seguins a montré sa détermination à s’opposer à cette situation en accumulant 17 amendes de stationnement majorées, reçues entre le mois d’avril 2015 et le mois de janvier 2016. Autant de procédures contestées. À raison. Le juge administratif a annulé les 884 € de contraventions cumulées, « constatant l’illégalité des arrêtés municipaux » du maire (CG) de Nanterre, Patrick Jarry. Car chaque arrêté municipal définissant les zones de stationnement rouge, jaune et verte était identique, sans justification spécifique sur le découpage. Une situation caduque, qui depuis a été régularisée par la mairie.
Un fait d’armes qui a motivé un peu plus les riverains qui ont trouvé leur porte-voix : « nous ne sommes pas contre payer pour stationner, nous voulons simplement que les différentes zones de stationnement soient justifiées », appuie Lucille de Seguin dans les colonnes du Parisien. « Pourquoi des rues plus proches du centre-ville, comme le boulevard du Midi ou la rue Thomas-Lemaître, sont-elles en zone verte avec un macaron de résident et un tarif préférentiel ? »
La parole est à la défense : « nous avons décidé de mettre cette zone de la ville en jaune car il y avait à l’époque un magasin de meubles qui attirait beaucoup de clientèle. De plus, un marché s’y tient trois fois par semaine », justifie Gilles Gauché Cazalis, adjoint au maire en charge de l’espace public. « Le stationnement payant est fait pour mieux partager l’espace public et empêcher les stationnements ventouse qui ne provoquent pas de rotation. »
Mais un doute subsiste qui attise la colère : un parking avec ses 138 places, à cinq minutes à pied. « On se demande si nous ne sommes pas en zone jaune pour nous obliger à aller dans ce parking. Peut-être que la mairie voudrait rentabiliser son achat », s’interroge la population.
Là aussi, la municipalité répond : « l’existence de ce parking est bien évidemment prise en compte dans le découpage des zones de stationnement, avance Gilles Gauché Cazalis. « Je rappelle que c’est un parking public, payé avec les impôts des Nanterriens. Il reste encore de la place dans ce parking et plus il est rempli, mieux l’argent public est utilisé. »
L’intéresse termine : « je ne suis pas contre une évolution du découpage des zones. Mais jusqu’à présent je ne pouvais rien faire compte tenu des différentes procédures judiciaires. Je propose d’étudier cette question après les élections municipales, si je suis encore en charge du dossier ».
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