Un conducteur sur trois roule sur la voie du milieu et cela pourrait perdurer des années
Qui ne s’est jamais énervé face à un conducteur roulant sans raison sur la voie du milieu d’une autoroute ? Un cas particulièrement courant, et pour cause puisque nous sommes un tiers à abuser de cette voie.
La période estivale a bel et bien commencé, avec notamment son lot de difficultés puisque Bison Futé prévoit, comme chaque année, des bouchons à l’occasion du week-end du 14 juillet et du chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens.
Seulement, il n’y aura pas que des bouchons, les parties fluides seront plus courantes. Des moments qui pourraient toutefois vous agacer, notamment à cause des conducteurs qui refusent de rouler sur la voie de droite. D’après le dernier Observatoire de SANEF, 36 % des conducteurs ne se rabattent pas après avoir doublé. Résultat, ils occupent la voie du milieu sans raison. Ce chiffre est relativement stable selon les années (36 % en 2019, 39 % en 2023).
Le Code de la route est pourtant clair sur ce sujet : « En marche normale, tout conducteur doit maintenir son véhicule près du bord droit de la chaussée, autant que le lui permet l’état ou le profil de celle-ci ». Il faut donc se rabattre et rouler à droite.
C’est pire de nuit
Le fait de rester sur la voie du milieu engendre un double problème. Tout d’abord, les manœuvres de dépassement sont plus délicates puisqu’il faut se décaler de deux voies avec les problèmes de visibilité et d’angles morts que cela induit. Ensuite, cela peut aussi inciter certains conducteurs à dépasser par la droite, ce qui est interdit.
L’Observatoire indique également que l’utilisation abusive de la voie centrale s’aggrave très nettement le week-end et de nuit en impliquant plus d’un conducteur sur deux (57 %). À l’inverse du jour, ce comportement est en augmentation ces dernières années (52 % en 2019, 53 % en 2023).
Ceux qui décident toutefois de se rabattre ne sont pas toujours parfaits puisqu’un élément de sécurité est trop souvent oublié : le clignotant. 35 % des conducteurs ne l’actionnent pas pour se rabattre, et 28 % l’oublient lors du dépassement. Pourtant, la généralisation des commandes impulsionnelles, qui permettent de réduire les gestes, facilite l’action.
Un comportement difficile à éradiquer
Ce phénomène n’est pas nouveau et pourrait durer de nombreuses années. En effet, le fait de se rabattre est largement enseigné à l’auto-école et de nombreux messages nous le rappellent sur l’autoroute. Pourtant, rouler sur la voie du milieu sans raison est interdit, et donc peut être soumis à une contravention de 35 € (minorée à 22 €). Seulement, ce type d’infraction est peu sanctionnée. Tant que la conduite autonome sur autoroute ne sera pas généralisée, ce qui n’est pas pour demain, il y aura toujours de quoi s’agacer…
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