Toyota se met aux masques grand public
Stéphanie Fontaine , mis à jour
Le constructeur japonais doit fabriquer un total d'un million de masques en tissu, à raison de 250 000 par semaine. Ces masques réutilisables vont devenir indispensables à partir du 11 mai. Voire obligatoires à certains endroits. Mais combien coûteront-ils ? Pas de plafonnement pour l'instant les concernant. Le prix du masque chirurgical a quant à lui été fixé à 95 centimes au maximum.
Toyota nous a confié, lors de notre reportage dans son usine de Valenciennes (Nord) la semaine dernière, qu'il se mettait à la production de masques dits grand public, ces protections en tissu, lavables et réutilisables, qui devraient être très souvent obligatoires à partir du déconfinement du 11 mai, comme dans les transports publics. Et c'est maintenant que cette fabrication doit monter en cadence avec des prévisions de production de 250 000 masques par semaine.
"Aujourd'hui, il y a un besoin de masques énormes, on parle de plusieurs dizaines de millions pour les Hauts-de-France", remarque Luciano Biondo, le directeur de l'usine d'Onnaing. C'est une centaine de salariés - pas seulement du constructeur japonais - qui assemblent ces masques dans "un atelier de 500 à 600 m2" installé sur son site. Puis, "on les remet au groupement Résilience en charge avec l'administration de les distribuer" à la population, poursuit-il. Le constructeur automobile serait parti pour la fabrication d'un million de masques au total.
Ce projet Résilience, fortement soutenu par le gouvernement dont la ministre du travail, a été initié par le nouveau haut-commissaire à l’inclusion dans l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy. C'est un tout nouveau poste créé justement par Muriel Pénicaud au moment même de la mise en place du confinement à la mi-mars. Il a donc aussi à gérer les conséquences du coronavirus sur les filières d'insertion et de handicap.
Des masques à quel prix ?
L'idée de ce projet Résilience, c'est également de développer ce qu'on appelle dans l'administration "des filières de relocalisation sociale" et faire en sorte que certains produits soient fabriqués en France. Au niveau national, il regroupe surtout des PME du textile, en plus d'entreprises d’insertion et adaptées (faisant appel à des travailleurs handicapés).
"L’exceptionnelle mobilisation de l’industrie textile française a déjà permis la production de plus de 41 millions de masques grand public depuis le 30 mars", a indiqué il y a quelques jours, la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher. "Avec la montée en cadence rapide de la production et l’accroissement des volumes importés, ce seront plus de 26 millions de masques grand public, pour la plupart réutilisables 20 fois, qui seront rendus disponibles chaque semaine à partir de fin avril", a-t-elle également affirmé.
Ces masques grand public doivent aussi revêtir des logos bien particuliers. C'est à cela qu'ils pourront être identifiés.
Contrairement au gel hydroalcoolique et aux masques chirurgicaux (dont le prix à l'unité ne doit pas dépasser 95 centimes d'euro), aucun plafonnement n'a pour l'instant été fixé concernant les prix de vente des masques en tissu. À en croire les déclarations d'Agnès Pannier-Runacher, l'objectif de Bercy serait d'arriver à un coût par utilisation d'environ 20 centimes.
Cela signifierait que le prix d'un masque "20 lavages" serait de 2 euros. Mais ceux que l'on peut arriver à trouver dans les commerces en ce moment dépassent parfois largement ce tarif ! Toujours sur Europe 1, ce lundi 4 mai, la secrétaire d'État n'exclut pas l'intervention du gouvernement pour plafonner les prix de ces masques en tissu.
D'autres informations sont à retrouver sur le site de la Direction générale des entreprises.
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