Tout comprendre sur la conduite autonome
Imaginez un monde où vous pouvez vous asseoir dans votre voiture, définir votre destination et laisser le véhicule s’occuper du reste. Vous pouvez lire, travailler ou simplement vous détendre pendant que la voiture navigue en toute sécurité dans les rues sinueuses et le trafic dense. Grâce aux avancées de la conduite autonome, cette réalité n’est pas si lointaine.
Véhicule autonome : définition, fonctionnement, avantages
Les véhicules autonomes, dits aussi véhicules automatisés ou à délégation de conduite, sont capables de se déplacer sans intervention ou avec une intervention partielle du conducteur. Pour percevoir leur environnement, prendre des décisions et garantir un contrôle fiable, ces véhicules sont équipés d’une combinaison de capteurs et de logiciels, coopérant grâce à l’intelligence artificielle.
La Society of Automotive Engineers (SAE) a défini six niveaux d’autonomie :
- Niveau 0 : aucune automatisation.
- Niveau 1 : assistance à la conduite (par exemple, régulateur de vitesse adaptatif).
- Niveau 2 : conduite automatisée partielle (par exemple, maintien dans la voie, freinage automatique d’urgence).
- Niveau 3 : conduite automatisée conditionnelle, c’est-à-dire que le conducteur peut reprendre le contrôle à tout moment. Ici, la voiture peut accélérer, freiner ou doubler, mais le conducteur doit rester attentif.
- Niveau 4 : haute automatisation (le véhicule peut gérer la plupart des situations de conduite sans intervention humaine).
- Niveau 5 : automatisation complète (le véhicule peut fonctionner en toute autonomie, dans tous les cas). La voiture ne possède ni volant ni pédales. Ce niveau de conduite ne nécessite ni capacité ni permis de conduire.
Pour l’heure, aucun véhicule de niveau 5 n’est encore commercialisé, en France comme ailleurs dans le monde. Cette technologie n’est pas encore suffisamment mature pour garantir une sécurité absolue sur la route.
A noter : Quelques exemples de véhicules de niveau 5 en cours de développement
Nous pouvons, par exemple, citer Waymo One de Waymo (filiale d'Alphabet), Cruise Origin de General Motors, Zoox d'Amazon ou encore Aurora. Ces véhicules ont vocation à être utilisés comme taxis ou navettes autonomes.
Côté avantages, les véhicules 100 % autonomes pourraient réduire de manière considérable le nombre d’accidents de la route, causés principalement par l’erreur humaine. Ils pourraient aussi garantir une meilleure fluidité du trafic, en communiquant entre eux. Ils offriraient, en outre, une solution de mobilité aux personnes âgées, handicapées, ou à celles ne souhaitant pas conduire.
L’état actuel de la conduite autonome en France
En 2018, une étape importante a été franchie, avec l’adoption, par le gouvernement français, d’un arrêté relatif à l’expérimentation de véhicules à délégation de conduite sur les voies publiques. Depuis lors, plusieurs expérimentations ont été menées sur le territoire, dans des villes comme Paris, Lyon, Bordeaux ou Toulouse. Celles-ci se concentrent actuellement sur les technologies de conduite autonome de niveau 4. Objectif ? Évaluer en conditions réelles leur impact sur la circulation et la sécurité routière.
Pour le moment – et ce, depuis le 1er septembre 2022, – seule la conduite autonome de niveau 3 reste autorisée sur les routes françaises. Les véhicules équipés de cette technologie peuvent prendre en charge la conduite dans certaines conditions spécifiques :
- Conduire sur une route dotée d’un séparateur central.
- Conduire sur une route interdite aux piétons et cyclistes.
- Ne pas dépasser les 130 km/h.
Il existe un nombre limité de véhicules autonomes de niveau 3 commercialisés en France. En voici quelques exemples :
- Mercedes Classe S : équipée du système Drive Pilot, cette berline de luxe peut prendre en charge la conduite sur autoroute.
- BMW Série 7 et sa version électrique i7 : dotées du système Highway Assistant Professional, ces berlines haut de gamme offrent des fonctionnalités de conduite autonome similaires à celles de la Mercedes Classe S.
- Audi A8 : l’une des dernières générations de l’Audi A8 dispose d’un système baptisé « AI Traffic Jam Pilot », permettant une conduite autonome dans les embouteillages.
Les défis et dangers potentiels de l’automatisation complète des véhicules
Comme toute nouvelle technologie, la conduite autonome comporte des risques qu’il ne faut pas ignorer. Parmi ceux-ci figurent :
- Les défaillances techniques des capteurs ou des logiciels.
- Les erreurs de perception ou de décision de la part des systèmes autonomes.
Malgré d’importants progrès, des défis importants sont ainsi à relever avant que la conduite 100 % autonome ne devienne une réalité quotidienne pour tous. Les infrastructures routières doivent par ailleurs être compatibles avec ces véhicules automatisés. Ces derniers ont, en effet, besoin de repères clairs pour identifier les voies de circulation, les intersections, les passages piétons, etc. Le marquage au sol doit être plus précis, plus visible, tout comme la signalisation.
Il s’agit aussi d’établir des cadres juridiques et réglementaires clairs :
- Sur le plan éthique : en cas d’accident impliquant un véhicule autonome, qui est responsable (constructeur, propriétaire du véhicule…) ?
- Sur le plan sociétal : quel impact sur l’emploi dans le secteur des transports ?
- Homologation, certification : les véhicules autonomes doivent répondre à des normes de sécurité et de performance strictes avant d’être autorisés à circuler sur les routes.
- Collecte et utilisation des données : les véhicules autonomes collectent de grandes quantités de données sur leur environnement. Qu’en est-il de l’utilisation, du partage de ces données ?
- Cybersécurité : ces véhicules sont des cibles potentielles pour les cyberattaques. Des mesures de sécurité strictes doivent être mises en place.
- Assurance : les modèles d’assurance traditionnels ne sont pas adaptés à la conduite autonome. Il est nécessaire de les réinventer.
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Les trois points clés à retenir sur la conduite autonome :
- Des véhicules autonomes de niveau 3 sont déjà commercialisés en France, des expérimentations sont en cours sur les véhicules autonomes de niveau 4.
- Les véhicules automatisés de niveau 5 sont en cours de développement, aucun n’est encore commercialisé dans le monde.
- Des défis restent à relever sur le plan sécuritaire, juridique, réglementaire.