Stationnement payant à Paris : entre inquiétude et colère
L’entrée en application du stationnement payant pour les motos et scooters dans Paris risque de bouleverser les habitudes de milliers d’utilisateurs de deux-roues, mais aussi de nombreux professionnels du secteur. Une mesure qui suscite déjà de vives inquiétudes, alors que la colère monte.
On ne peut pas dire qu’on ne savait pas. Entré en vigueur aujourd’hui dans les rues parisiennes, le stationnement payant des motos et scooters thermiques était dans les tuyaux depuis plus de nombreuses années, avant que l’équipe municipale d’Anne Hidalgo, et plus particulièrement son adjoint aux transports et aux mobilités, David Belliard (Groupe Écologiste de Paris), qui n'a pas répondu à nos sollicitations, ne décide d’en concrétiser la mise en application.
Farouchement opposé au stationnement payant des motos et scooters dans Paris, le coordinateur de la fédération française des motards en colère (FFMC) de Paris et sa petite couronne, Jean-Marc Belotti, joint ce matin ne mâche d’ailleurs pas ses mots : « C’est une mesure inadaptée, injuste et antisociale, qui va majoritairement pénaliser les banlieusards. Au lieu d’être vus comme un problème, les deux-roues motorisés devraient être considérés comme une solution. Plus de motos et de scooters, c’est moins de voitures qui polluent, créent des bouchons dans les rues de Paris. »
Un constat sans appel que réfute pourtant la Mairie de Paris, comme le regrette Jean-Marc Belotti : « Ils sont dogmatiques. Ils pensent sauver la planète en faisant payer le stationnement aux motos et scooters parisiens. Même si le dialogue n’est pas rompu, Mr Belliard est une personne agréable, il prend toujours des notes quand on se rencontre, on fait face à un vrai immobilisme, aucune porte n’est ouverte à la négociation. »
Face à cet état de fait, la colère monte : « On lance un appel pour une grande manifestation ce samedi 3 septembre devant la Mairie de Paris à 12h30, on encourage également la désobéissance civile, on invite à garer les motos et les scooters la plaque face aux bâtiments pour leur rendre la tâche plus difficile. C’est sûr, on va les faire chier jusqu’au bout ! »
En parallèle de cette colère, certains sont également très inquiets de la tournure prise par les évènements. Que ce soit les entreprises, soucieuses pour leurs salariés et leurs déplacements, les professionnels du marché moto et scooter qui craignent que le marché soit durement impacté par cette mesure, ou tout simplement les motards et scootéristes franciliens, le stationnement payant a fait naître de vraies angoisses.
Un sentiment que partagent également les habitants de grandes agglomérations françaises, qui voient d’un œil attentif le stationnement devenir payant à Paris, en redoutant que la mesure ne se généralise tôt ou tard à toute la France, à l’instar des ZFE, une autre mesure, nationale celle-ci qui restreint la liberté de circulation de millions de Français.
Finalement, il ne semble bien n’y avoir que les constructeurs et revendeurs de scooters électriques et les opérateurs de stationnement privés qui pourraient y trouver leur compte. Les uns devenant l'unique alternative au stationnement payant, les autres s'assurant une rentabilité maximale avec le stationnement des deux-roues par rapport à celui des voitures.
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