Série d'été - Les pires voitures jamais essayées : la Lancia Flavia cabriolet (6/9)
Avant même la création officielle de FCA (Fiat-Chrysler Automobile), en 2014, le groupe Fiat était partenaire du groupe américain et rebadgeait des modèles Chrysler pour étoffer les gammes de ses marques. Le résultat ? Entre autre exemple, la Lancia Flavia Cabriolet, une des pires autos que j'aie jamais essayées. Mais déguiser une américaine en italienne, ce n'est pas toujours une bonne idée. La preuve...
Pire voiture, mode d’emploi
Toute l’année, les journalistes de Caradisiac vous délivrent des avis objectifs, raisonnés et équilibrés sur les qualités et défauts des voitures qu’ils essaient. Mais l’automobile est aussi affaire de passion, et certains petits ou gros défauts transforment parfois le carrosse en citrouille. Dans cette série d’été, chacun des membres de la rédaction revient sur son pire souvenir automobile, avec une subjectivité totalement assumée.
J'avoue, j'ai hésité. Quel a été objectivement, ou en toute mauvaise foi, la pire voiture que j'aie jamais essayée ? Pas facile de répondre. Choix cornélien, je le répète, entre trapanelle objective, et mauvaise foi acceptée par l'exercice. Sur les rangs, le Ssangyong Korando, objectivement pas au niveau, l'Alfa Romeo Tonale, décevant mais pas objectivement mauvais, ce qui aurait donné un article d'une mauvaise foi confondante (et m'aurait mis tous les alfistes à dos !). Restait la Lancia Flavia Cabriolet. Objectivement, l'une des pires autos du marché.
Rassemblant mes souvenirs, et mon essai de l'époque publié en juillet 2012, je crois même que j'avais été à l'époque un peu trop gentil avec l'auto. Cependant, la note de 11,9/20 attibuée était la pire depuis longtemps sur Caradisiac, à une époque on notre système de notation faisait qu'on tournait le plus souvent entre 14,5 et 15,5...
De toute façon, et je m'en souviens comme si c'était hier, même les représentants de Lancia n'y croyaient pas. À ma question, somme toute déjà pour les titiller : "Vous comptez en vendre combien par an ? Deux cent ? Plus ?", la réponse avait été surprenante de la part d'un attaché de presse. "Deux cent ? Ah non ! Beaucoup moins... Si on en vend cent ce sera déjà très très bien !"...
C'était visionnaire, et la réalité fut même pire. En 2012, 87 exemplaires écoulés. Mais en 2013, seulement 12 ! Et en 2014, deux courageux ont signé un bon de commande... C'est dire le niveau d'intérêt de l'auto...
Mais qu'est-ce qui fait de la Flavia une des pires autos que j'aie testé ?
Sincèrement, à peu près tout, sauf l'habitabilité, et les prix ! Déjà, la Flavia était dans sa globalité indigne d'une Lancia, marque italienne qui a toujours été synonyme de luxe, de classe, de raffinement, de souci du détail.
Mais en partant d'une base américaine, et trop peu retouchée, la Flavia est passée à côté. Les matériaux étaient décevants, la finition trop légère, le dessin identique à la 200 C. Quelle tristesse ! Dommage, d'autant que Lancia avait réussi à faire quelque chose de bien avec les Voyager et Thema (des Chrysler Voyager et 300C rebadgés).
Mais là n'était pas le pire.
Les performances ? Pourtant dotée d'un gros 4 cylindres 2.4 de 170 ch, à la puissance confortable, elle proposait en réalité des performances de tortue asthmatique en pleine crise...
Officiellement, le 0 à 100 km/h était réalisé en 10,8 secondes. Interminable par rapport à la puissance. Vous saurez qu'une simple Peugeot 208 1.2 Puretech de 100 ch seulement atteint ce cap en 9,9 secondes...
En clair, c'était "sortez les rames" à chaque accélération. Et j'avais l'impression que les chevaux étaient des ânes, et proches de la retraite.
La boîte auto ? Antique, mal étagée, désépérement lente et sans aucun agrément.
La sonorité ? Criarde et bien trop élevée à l'accélération et dans les tours. Mes oreilles ont saigné, autant que celles de mon cadreur.
Le comportement routier ? Peu précis, avec des suspensions trop souples, un châssis aussi rigide qu'une spaghetti bien cuite. La Flavia se vautre à chaque virage. Pourtant, les suspensions ont été raffermies par rapport à la Chrysler de base !
La capote ? Pas si mal en insonorisation (à vitesse stabilisée...), mais désepérément lente (29 secondes !) et actionnable uniquement à l'arrêt.
La consommation ? Si les performances sont dignes d'une citadine, l'appétit en carburant est digne d'un bon gros V8 big block américain. Déjà 12 litres/100 en roulant cool, mais 18 l/100 en conduite dynamique. Enfin, aussi dynamique que moteur et châssis le permettent. C'est énorme, c'est gargantuesque... C'est... américain. C'est quand le carburant coûtait 50 centimes le litre aux US... Les modèles européens faisaient alors figure de chameaux en comparaison.
N'en jetez plus, vous l'aurez compris, la Flavia mérite amplement sa place dans cette série de l'été. Avec un peu l'impression de tirer sur l'ambulance, aussi...
La marque revient aujourd'hui, vous le savez. Et on espère que ce sera avec des produits bien plus aboutis, et pas des adaptations réalisées à la va-vite.
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