Reportage peinture moto: Carrosserie 202... c'est possible?
Une moto qui vous ressemble, une robe racing peut-être ? Ou pourquoi pas un logo énergisant sur les flancs de votre carénage ? Pour échapper à la banalité ou refaire une peinture à l'origine, direction les ateliers de peinture.
Nuancier, papier à poncer et scotch de masquage, Caradisiac Moto vous emmène chez Carrosserie 202, spécialiste niçois de la peinture auto et moto. Visite guidée.
Inusuelles sont les enseignes qui repeignent sans distinction les deux et les quatre-roues. Carrosserie 202 fait partie de ceux-là.
Tout ce qui peut-être susceptible d'être peint a sa place dans cet atelier sudiste. « Rien n'est impossible… dans la limite du raisonnable et, le raisonnable est loin… très loin même » dit en souriant Nicolas, le maître des lieux.
Pour être capable de peindre sur tous éléments (carénage, élément du moteur, casque, voiture, voiture ancienne, coque de jet-ski…) il faut beaucoup de minutie du fait même des formes mais aussi des retours qui sont visibles sur la moto nous confie Nico'.
Il est beaucoup plus complexe d'obtenir un résultat sans défaut sur les flancs d'une sportive par exemple que sur une aile de voiture ce qui explique le prix plus conséquent pour la moto et le refus de nombre de carrossiers à s'attaquer aux deux-roues…
PATIENCE
En voyant une peinture moto on est loin de se douter du travail nécessaire et de la multitude d'étapes qui permettront de transformer votre brêle stock en une autre qui répondra à vos exigences colorées.
Pour une partie des motards la déco finale est claire mais pour certains ce n'est pas le cas, même s'ils imposent un logo précis qui sera l'élément principal de la future peinture. Le peintre est là pour les aiguiller avec différentes suggestions en images intégrant les impératifs… afin qu'ils puissent bien se rendre compte et obtenir au final un résultat qui leur correspond vraiment.
Une fois validé, le taf peut enfin débuter. Même si le temps effectif de peinture n'est pas ultra long, le gros du travail se situe dans la préparation des pièces alliant ponçage, masquage, vernis pour obtenir un résultat sans défaut. Le secret ? Une préparation exempte de tout reproche.
ÇA VA PONCER
Prise en photos sous toutes les coutures pour reproduction à l'identique de la peinture d'origine, la moto sera démontée en totalité. Cette mise à nu sera un bon moyen de vérifier l'état des différents plastiques qui seront réparés le cas échéant, au même titre que le réservoir dont toutes les bosses ou trous seront gommés. La visserie sera précieusement stockée pour éviter toute absence lors du remontage.
120, 180, 240 la valse des papiers à poncer débute pour obtenir un résultat sans défaut permettant d'obtenir un élément parfait qui recevra enfin la couche d'apprêt. Une fois sec lui aussi aura droit à sa séance de ponçage… au 500, 600 s'il vous plait ! Doux comme de la soie, l'élément doit être exemplaire, garant d'un bon résultat final.
Commence le long et fastidieux travail de masquage à l'aide des deux meilleurs amis du peintre : le scotch et le papier… S'en suit la danse des différentes peintures allant de la plus large à la plus précise.
Après chaque couleur le peintre n'oubliera pas une couche de vernis qui sera poncée au 1 500. Juste le temps d'un séchage (comptez une journée par teinte) et il faut soigneusement masquer le travail à peine fini pour passer au suivant. Ainsi de suite.
COULEURS
Le choix de la bonne couleur est également primordial. Pour refaire une machine à l'origine rien de plus simple lorsque l'on a les codes couleur mais si ce n'est pas le cas il va falloir trouver la teinte voulue dans un nuancer pour le moins complet.
La couleur voulue est théoriquement dans ces différentes plaquettes… le tout est de la trouver !
Et si l'on n'y arrive pas il faudra la créer à coups de différents mélanges. La colorimétrie viendra en renfort des peintures récalcitrantes. Là encore carrosserie 202 sera une nouvelle fois de la partie...
La peinture et ses caches deviennent une sorte de puzzle qui s'emboite parfaitement et qui donnera dans quelques jours le résultat final souhaité.
Sans cesse le peintre vérifie avec les autres éléments que l'alignement est bon et que le suivi des formes se fait correctement sur les différentes pièces du carénage.
Lorsque l'ensemble est terminé le peintre parachève le travail avec deux couches de vernis. Lustrage. Puis remontage des différentes pièces. La moto est prête à être livrée ! Et dans la pratique alors, ça donne quoi?
Pour valider tout ça nous avons tentez le coup sur une machine de 1990 et le résultat est... à nuancer.
Si le protocole y est, le rendu final n'est pas aussi élogieux. Par manque de chance (sûrement) l'enseigne à changer de fournisseur peinture entre le jour de la sélection des couleurs et la fabrication, résultat un rouge qui n'est pas exactement celui souhaité (dommage car pour le blanc nacré et le noir c'est tout bon!).
Une différence qui clairement ne passera pas chez les puristes... et les autres, d'autant plus que nombre d'erreurs sont également à dénombrer, comme des stickers coller de manière pas très fidèle (avec en prime quelques bulles) ou encore des bandes manquantes sur le retour haut du carénage... et j'en passe!
Inadmissible lorsque l'on cherche à refaire une machine d'origine! Alors certes le prix est moins agressif mais le résultat n'est pas sans défaut! Alors est-on prêt à faire quelques sacrifices pour un prix moindre? Telle est la question à se poser...
À méditer avant de se lancer sous peine d'amers regrets! Alors peut-on tout faire et être multitâche? Dans notre cas, la réponse est non!
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