Quand la voiture devient un distracteur de conduite
Selon une étude MMA, 8 actifs sur 10 restent adeptes du téléphone au volant. Un chiffre préoccupant, d'autant que les sources de distractions supplémentaires pullulent à bord de nos chères autos.
Le téléphone au volant ? Tout le monde sait que c’est mal, mais tout le monde continue à l’utiliser. Telles sont les conclusions de la dernière étude annuelle de l’assureur MMA sur le risque routier professionnel, publiée ce lundi matin et dont il ressort notamment que « 80 % des actifs déclarent recevoir des appels téléphoniques au volant lorsqu’ils travaillent et 74 % en passer », des valeurs en hausse respective de 7 et 14% depuis 2015. Il apparaît de plus que 57 % des actifs avouent lire des SMS (+4%) et 48 % en envoyer (+6%).
Pourtant, la Sécurité routière est formelle : le fait de téléphoner en conduisant triple le risque d’accident, ce qui justifie une amende forfaitaire de 135 € et le retrait de 3 points du permis de conduire. C’est ainsi que 1,1 million de points avaient été retirés en 2022 (date du dernier bilan annuel des infractions), chiffre qui traduit une augmentation de 25% en 5 ans.
Au-delà du téléphone, le problème vient de tous les distracteurs de conduite qui garnissent nos habitacles, avec cette multiplication d'écrans aux fonctionnalités toujours plus poussées et que les ingénieurs tentent d’organiser de la façon la plus ergonomique possible…et avec plus ou moins de réussite, il faut bien le dire!
Entre les GPS, les régulateurs/limiteurs de vitesse, les affichages tête haute et des assistances à la conduite parfois très intrusives, pas facile d’être un conducteur zen aujourd’hui, à plus forte raison pour les actifs pour qui la voiture s’apparente à un deuxième bureau.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que l’organisme Euro NCAP, connu pour ses crash-tests, s’attaque maintenant à la prolifération des commandes tactiles : « les nouveaux tests Euro NCAP prévus pour 2026 encourageront les constructeurs à utiliser des commandes physiques séparées pour les fonctions de base de manière intuitive, limitant ainsi le temps passé hors de la route et favorisant une conduite plus sûre. » Une démarche éminemment louable, même si c’est in fine le conducteur seul qui peut décider de son degré de déconnexion avec le monde extérieur.
Distracteurs, vitesse, somnolence, alcool
Le risque routier professionnel s’inscrit toutefois dans un cadre plus large que les seuls distracteurs de conduite, avec selon l’étude MMA 7 actifs sur 10 déclarant rouler au-dessus des limitations de vitesse lors de trajets professionnels. De plus, « 80 % des actifs déclarent avoir déjà conduit en étant fatigué sur un trajet professionnel (+ 2 points vs 2015), et 66 % ont conduit en étant très fatigués ». Ainsi, 33 % des personnes interrogées disent avoir déjà somnolé au volant. L’alcool, enfin, reste une source de préoccupation avec « 15 % des actifs déclarent avoir déjà conduit en ayant consommé plus de 2 verres d’alcool, une part qui reste stable depuis 2015. » Or, ce sont chaque année environ 56 000 personnes qui sont victimes d’un accident de la route lié au travail.
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