Sondage - Prenez-vous moins l'autoroute à cause de la hausse continue des prix des péages ? (résultats)
Florent Ferrière , mis à jour
Mercredi, les prix des péages vont augmenter en moyenne de 0,8 %. Chaque année, les tarifs entre deux barrières prennent quelques dizaines de centimes d'euros. Et cela ne va pas s'arranger à l'avenir, des hausses ayant déjà été validées jusqu'en 2023 ! Pour faire des économies, allez-vous changer vos habitudes ?
Pourquoi les prix augmentent-ils encore ?
C'est une tradition dont on se passerait bien. Chaque 1er février, les tarifs des péages sont revus à la hausse. Cette année, la facture gonfle de 0,8 % en moyenne dans l'Hexagone, avec des disparités selon les réseaux. Du côté de Cofiroute (les autoroutes au sud-ouest de Paris), la hausse sera contenue à 0,57 %. Mais chez ASF, l'augmentation dépassera 1 %.
0,8 %, c'est quatre fois plus que l'inflation constatée en 2016. Mais la revalorisation des prix prend en compte d'autres facteurs que l'inflation. Il y a notamment la hausse de la redevance domaniale, versée par les sociétés concessionnaires (SCA) à l'Agence de financement des infrastructures de transports de France. Il faut aussi ajouter les coûts de travaux réalisés à la demande de l'État et non prévus dans les contrats initiaux (par exemple le raccordement de l'A89 à l'A6 près de Lyon, qui sera livré en février 2018).
Des hausses sont déjà prévues pour les années à venir
Pas la peine d'espérer un gel des tarifs après l'élection présidentielle et la mise en place d'un nouveau gouvernement ! Des augmentations sont prévues jusqu'en 2023. Déjà, impossible d'échapper à l'inflation, la base de chaque hausse des prix, à laquelle il faudra ajouter un ou plusieurs éléments. Par exemple, en 2018, la redevance domaniale se fera de nouveau sentir aux barrières. Puis entre 2019 et 2021, ce seront les conséquences de la signature d'un nouveau plan de relance autoroutier qui pèseront sur le porte-monnaie des automobilistes.
L'État a en effet officialisé il y a quelques jours des accords avec les sociétés d'autoroutes, qui se sont engagées à réaliser une cinquantaine de chantiers (des échangeurs et aménagements dédiés à l'écologie) pour un montant de 800 millions d'euros. La facture sera réglée par les collectivités territoriales et les usagers, via une hausse des péages comprise chaque année entre 0,1 et 0,4 %.
La très mauvaise idée d'un gel des tarifs
On en avait rêvé, Ségolène Royal l'a fait en 2015. Face à la fronde des conducteurs, renforcée par un rapport dénonçant les énormes profits réalisés par les SCA, le gouvernement avait réussi à négocier un gel des tarifs sur les réseaux des principales sociétés concessionnaires. Mais nous avons appris fin 2016 que cette décision aura des effets pervers pour les usagers.
Les SCA ne se laissent jamais faire et sont toujours gagnantes à la fin. Elles ont négocié en août 2015 via un avenant à leur cahier des charges une compensation. Ce gel sera contrebalancé par des majorations spécifiques étalées entre 2019 et 2023 ! En décembre 2016, l'Arafer a pointé du doigt le fait que cette mesure entraînera une augmentation supérieure à celle prévue en 2015 et a calculé que c'était un cadeau d'un demi-milliard d'euros aux SCA.
Les avantages de l'autoroute
On peste contre les prix des péages. Mais si nous continuons de prendre l'autoroute, c'est parce que cela a d'indéniables avantages. Le premier et principal est évidemment le gain de temps, grâce à des axes qui permettent de rouler jusqu'à 130 km/h et d'avoir une vitesse régulière. C'est aussi le réseau où les usagers sont le plus en sécurité. Il y a également un gain en confort, avec par exemple l'aménagement d'aires de repos ou de services facilement accessibles. Bref, des bénéfices qu'il faut payer. L'autoroute, un petit luxe ?
Donnez-nous vos conseils pour économiser intelligemment
Chaque année, sauf l'exception de 2015, les prix sont donc revus à la hausse. Alors oui, sur chaque trajet, l'augmentation n'est que de quelques dizaines de centimes. Mais pour ceux qui roulent beaucoup, les conséquences sur leur budget peuvent vite s'en ressentir.
C'est l'objet de notre question de la semaine : les hausses régulières vous incitent-elles à moins emprunter l'autoroute ces dernières années ? Avez-vous appris à faire l'impasse de temps en temps sur le réseau rapide payant, à l'utiliser seulement en cas de nécessité ou alors à ne plus du tout l'utiliser ?
Vous êtes peut-être du genre malin, à regarder sur une carte ou même avoir testé différents parcours pour ne retenir que les portions les plus utiles. En voici un exemple approuvé : lorsque vous êtes sur l'A89, qui relie Lyon et Bordeaux, au niveau de Clermont-Ferrand, il est plus judicieux de quitter l'A89 pour contourner la ville par le sud via l'A711, l'A75 et la N89. Ce trajet vous fera perdre 10 à 15 minutes seulement mais permettra une économie de 5 € environ de péage.
Si vous connaissez des astuces de ce genre, partagez-les avec nous dans les commentaires.
Prenez-vous moins l'autoroute à cause de la hausse continue des prix des péages ? Vous répondez OUI à 79 %.
À l'heure où nous dressons ce petit bilan, vous avez été un peu plus de 450 à voter. Et la réponse est claire, les augmentations vous poussent à moins prendre l'autoroute. Bestgreg dit qu'il ne « prend plus du tout l'autoroute depuis un peu plus d'un an » sauf urgence.
Mais de manière plus précise, vous semblez être très attentifs au rapport « coût/avantage ». Nicaurists15 indique qu'il simule un trajet avec et sans péage et fait ensuite un choix, précisant que « Maps et Waze font d'excellents calculs d'itinéraires, ça ne réclame aucun effort ». Titouf33 met par exemple en avant le trajet Bordeaux/Pau (via l'A65) « c'est cher, on ne gagne pas tant de temps que ça ». Franck8316 en a fini avec les autoroutes à part pour Paris-Lyon-Marseille, vantant les mérites de la nationale « on y mange trois fois mieux pour moins cher ». Dans les commentaires, il vous donne d'ailleurs un bon conseil pour faire des économies entre Paris et Bordeaux.
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