Microplastiques : le pneu, ce pollueur invisible et souvent oublié
L'institut suédois de recherche sur la sécurité des transports a publié une étude montrant que l'on considère encore très peu le rôle des pneus dans la pollution aux microparticules, et surtout leur impact sur l'environnement, et pas seulement sur la santé humaine.
Nous entendons souvent parler des particules fines, ces minuscules particules émises par les moteurs à combustion, nocives pour les voies respiratoires de l'être humain. Mais rares sont les études portées sur l'usure des pneus, qui auraient une grande part de responsabilité, avec les freins, dans cette pollution peu visible mais potentiellement très dangereuse.
Le VTI (Institut suédois de recherche sur la sécurité des transports) vient justement de réaliser une longue étude, traduite en anglais, sur les méthodes de mesure des "microplastiques" émises par les pneus. Il s'agit de particules plus grosses que les fameuses particules fines, hypothétiquement moins risquées pour nos voies respiratoires mais dangereuses à d'autres degrés. Ces petits morceaux de plastiques et de polymères chimiques passent en effet par la suite dans les sols et les eaux, et toute la difficulté est de traiter justement les eaux dans les stations dédiées afin d'éliminer ces microplastiques. Or, ce serait justement rarement le cas...
Vient ensuite le problème de santé publique : le VTI reconnaît qu'à l'heure actuelle, nul ne s'est réellement penché sur ces problèmes. Les microplastiques dans les océans (à cause des déchets) commencent à faire parler d'eux, mais pas ceux en provenance des transports. Et pourtant, leur niveau serait particulièrement élevé :
"En se basant sur nos connaissances actuelles, en Suède, nous pouvons dire qu'au moins la moitié des émissions de microplastiques du pays proviennent de l'usure des pneus. D'autres sources d'émissions de microplastiques incluent, par exemple, l'usure des marquages au sol. Une large portion de la dispersion dans l'environnement de ces particules plastiques provient des déplacements sur la route, du vent, du déneigeage et du nettoyage des routes". L'étude précise que ces morceaux de plastiques se retrouvent ensuite dans les terres arables.
Pour l'heure, les connaissances sur les effets de ces plastiques lorsqu'ils sont ingurgités par l'Homme (dans l'eau buvable, ou dans les aliments) sont minces, pointe le VTI.
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