2. Mao Xian Goes 2011 : du frisson et de l'émotion

A la découverte de cette série limitée, force est de constater la difficulté à distinguer les évolutions. Difficile de repartir d'une feuille de blanche lorsque l'on détient une équipe qui gagne et, qui dans le passé a montré une fiabilité exemplaire. Le 625 SL reprend au centimètre près les mêmes dimensions et la même plateforme que la version standard. En réalité, les principales évolutions se situent au niveau des jantes : elles passent de 12 en 14 pouces, une transformation qui nous a permis de constater un meilleur grip sur les portions roulantes. Le futur acquéreur profitera désormais d'une ouverture à clé du bouchon de réservoir, d'un jeu de grille venant cacher la vue sur le moteur et d'une nouvelle transmission CVT produite par la société canadienne CVTEC. Le G625 ie SL conserve l'ensemble des équipements de son frère : deux vastes espaces de rangement situés à l'avant et à l'arrière, un petit coffre sous la selle idéal pour y loger une sangle, un tableau de bord moderne affichant la vitesse, une jauge à essence à segmentation et un indicateur de rapport (point mort, vitesse courte, longue et marche arrière). Comme pour la version initiale, le 625 ie SL dispose de deux types de châssis (court et long). Enfin, côté tarification, la version SL présente un léger surcoût puisque le modèle court se négocie à 7190 € soit 700 € de plus que ''l'original'', tandis que le châssis long s'échange à 7590 € soit 600 € de plus. Présentation faite, il n' y a plus qu'à mettre en route : bienvenue au Tibet au coeur d'une aventure exceptionnelle !

du bonheur, tout simplement

Pour la première fois, des quad sont allés foulés les pistes du Tibet. Inimaginable et pourtant, durant trois jours, nous avons eu la chance de participer à cette aventure unique. Réparties sur trois jours, les randonnées partiront d'un camp de base différent. Longue d'environ 80 km, la première étape consiste à s'adapter à la vie en altitude, un facteur sur lequel le staff insiste lourdement car le mal des montagnes peut venir à tout moment. Contrairement au parcours extrêmement technique et à la chaleur accablante de l'an passé, il aura fallu cette année faire face à des pistes moins exigeantes mais à une débauche d'énergie intense de la part des humains. Le packtage sanglé sur le porte-paquet avant, l'organisation peut donner le départ. Un demi-tour de clé, l'injection siffle et le monocylindre 4 temps ronronne. Quelques kilomètres de route bitumée, puis un virage à gauche nous conduit vers des pistes roulantes à travers les sommets encore enneigés. La traversée de nombreux villages typiques oblige la meute à relâcher la gâchette des gaz et la population médusée de voir ce genre d'engins sur leur territoire salue d'un petit geste de la main. Après une pause déjeuner bien méritée au milieu du nul part mis à part la présence d'un troupeau de Yak, nous reprenons notre road book vers le monastère de Tsubu surplombant un village. Notre arrivée ne passe pas inaperçu et voilà une bonne occasion de se mêler aux habitants, le visage souriant malgré la barrière de la langue. Notre GPS annonce une altitude de 4300 mètres : autant vous dire que l'air se fait rare ! A l'intérieur du monastère se trouve quelques pèlerins rassemblés exécutant leur culte. Puis, nous regagnons notre camp de base avec déjà en tête le lendemain.

Oui car pour le deuxième jour, le staff augmente d'un cran la difficulté avec un parcours d'environ 150 km, tout en gardant une altitude stable. Cette étape emprunte une nouvelle fois des pistes roulantes mais après quelques kilomètres, le paysage change : un spectacle digne du désert mauritanien, puisque l'on peut apercevoir des dunes de sable. Un endroit idéal pour se remémorer les belles capacités de franchissement du G625 ie. Plus loin, le chemin escarpé avec à droite le précipice matérialisé par quelques blocs de béton incite à la plus grande prudence mais offre un panorama majestueux sur Lhasa River, une étendue verte en deuxième plan avec les montagnes enneigées en toile de fond, la magie continue d'opérer ! Malgré l'altitude, le soleil tape fort et notre arrêt ravitaillement s'effectue dans un village perdu au milieu des montagnes. Nous poursuivons notre progressions vers Samye (terme de notre deuxième étape) au cours de laquelle, nous multiplions les arrêts dans les villages et d'être au plus près de la civilisation. Une civilisation étonnée et attirée par nos 625 ie SL et nous n'hésitons pas à les inviter à chevaucher nos engins pour un vrai moment de partage. Encore quelques kilomètres avant d'atteindre Samye. Considéré comme le plus ancien des temple bouddhistes, il se situe à 120 km au sud est de Lhassa. Fondé par Padmasambhava et érigé vers la fin du 8è siècle, il s'entoure d'une palissade contenant plusieurs petits temples. Samye demeure un endroit sacré pour les pèlerinages tibétains. L'heure tourne et l'organisation sonne l'heure du retour vers notre camp de base par le même chemin. Cependant, à mi-parcours, nous effectuons la liaison avec le camion citerne : un ravitaillement en essence s'impose pour nos 625, l'occasion pour les humains de procéder à une ré hydratation.

l'apothéose

Troisième et dernière randonnée, les humains commencent à donner des signes de fatigue alors que les 625 ie n'ont montré aucun signe de faiblesse. Pour cette ultime étape, le staff Goes annonce environ 200 km avec une arrivée jugée à 5300 mètres. ''l'Everest'' ironise mes camarades et pourtant nous en sommes bien loin. Les visages se figent et traduisent de la difficulté à venir. Départ de notre camp de base, la mis en route se fait à un rythme soutenu où l'on engrange les kilomètres de pistes tout en montant. 4600 mètres, tout le monde gère sa montée en altitude, tandis que l'électronique embarquée dans nos 625 distribue suffisamment de puissance pour continuer vers le sommet. Devant nous, les longues lignes droites commencent à se transformer en lacets de plus en plus ascendants. La prudence est de rigueur, les efforts réduits à leurs plus simples expressions tout en profitant du paysage toujours aussi spectaculaire. Encore un dernier élan, ultime virage vers la gauche et le panneau 5300 m annonce la fin de notre ascension (position GPS : 29°53'60N/90°43'11 E). Les machines ont une nouvelle fois prouvé une fiabilité sans faille dans des conditions extrêmes et un confort optimal malgré des suspensions réglées un peu dures. Pour les pilotes, l'adaptation et la récupération semblent plus lente : il faut dire qu'à cette altitude, l'air se fait aussi rare que dans un bocal et l'impression d'avoir la tête dans un étau subsiste. Certains courageux trouveront les ressources nécessaires pour grimper un peu plus haut... Toujours plus haut, il est clair que les machines auraient pu continuer mais les humains, pas si sûr...