Les radars tourelles, nouvelle cible des casseurs
Les radars tourelles, nouveau fer de lance de la répression routière, étaient censés pouvoir mieux résister aux dégradations, du moins en théorie. La réalité est tout autre avec de très nombreuses destructions.
A 4 mètres de hauteur, les nouveaux radars tourelles sont des concentrés de technologie. Avec leur caméra de 36 millions de pixels, ils sont capables de surveiller 32 véhicules sur 200 m de long en même temps afin de contrôler les excès de vitesse, le passage au feu rouge, le défaut de port de ceinture, le dépassement par la droite, l’absence d’assurance, l’usage du téléphone ou le non-respect des distances de sécurité. Leur emplacement en hauteur devait également leur permettre d’être moins facilement vandalisés. Malheureusement, pour l’État, les choses ne se passent pas comme prévu. Ainsi, à titre d’exemple, rien que dans le département de l’Aude, sur les 14 radars installés, 8 ont d’ores et déjà été saccagés. Tous les moyens sont bons ou presque : masse, essence, peinture, disqueuse, coup de feu, incendie ou même chalumeau.
Selon la Sécurité Routière, le coût des réparations s’élèverait à 60 millions d’euros, auxquels il faut ajouter les 300 millions d’euros de manque à gagner. Rien d’étonnant que la facture flambe, sachant que chaque exemplaire de radar coûte près de 32 000 €.
Depuis le début des mouvements des gilets jaunes, c’est plus de 2 100 radars qui ont été endommagés au total. Avec l'essoufflement de la protestation, on aurait pu penser que le vandalisme allait diminuer, il n’en est rien. Pourtant, les sanctions sont lourdes. Toute personne qui serait responsable de dégradation de radar risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 75 000 à 100 000 € suivant les conditions.
Reste à savoir maintenant si toutes ces destructions vont ralentir le plan d’installation fixé par le gouvernement, qui prévoyait d'en installer 400 à 450 d’ici la fin de l’année et trois fois plus en 2020.
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