Les flottes, gros clients des constructeurs, devraient ralentir les achats
Certains constructeurs pourraient sortir de la crise plus facilement que d'autres. Paradoxallement, ce sont les petites marques proposant des autos accessibles qui pourraient bien tirer leur épingle du jeu. Le premium, lui, pourrait nettement plus souffrir, la faute à un possible "gel" des investissements chez les gestionnaires de flottes.
L'an dernier, nous vous avions déjà communiqué des chiffres intéressants sur les parts respectives, chez certains constructeurs, de ventes aux particuliers. Dacia, Suzuki ou encore Toyota ont le vent en poupe avec une majeure partie des immatriculations qui ne sont ni des flottes, ni des véhicules de démonstration, ni des locations en interne.
Le problème pour les autres sera de sortir de la crise actuelle, qui est d'abord sanitaire, mais aussi et surtout économique. Et ce pan là de la crise devrait durer bien plus longtemps que la partie sanitaire, avec des décisions à prendre des deux côtés : client, et concessionnaire/constructeurs. Les marques comme Dacia ou Suzuki, qui ont des ventes "saines" aux particuliers, pourraient tirer leur épingle du jeu avec des produits bien placés en matière de prix, dans un contexte où les particuliers, comme les flottes, vont certainement réfléchir à deux fois avant de signer un bon de commande.
La santé économique des entreprises sera donc décisive pour certains constructeurs : les Français, d'abord, qui dominent le marché des flottes en France, mais aussi le segment du premium, très tributaire des immatriculations dans les entreprises.
Nos confrères du Journalauto.com ont interviewé le responsable de la société spécialisée dans la gestion de flottes. L'intéressé explique que "le premier réflexe des entreprises va être de geler les décisions d’investissement tant qu’elles n’auront pas de visibilité". Ces mêmes sociétés vont, "si elles peuvent prolonger les contrats, garder les voitures plus longtemps, elles vont le faire".
Une démarche que l'on pourrait aussi retrouver chez les particuliers, mais la tendance sera peut-être moins marquée. La moyenne d'âge d'un client de véhicule neuf étant élevée, une partie non négligeable des acheteurs étant retraités, et de facto moins touchés par les problèmes de perte d'emploi et de fluctuation des revenus.
Pour tenter de limiter la casse, les constructeurs seront probablement amenés à réduire les prix. Mais jusquoù ? La notion de rentabilité et surtout de marge opérationnelle est très importante pour les constructeurs premium, visiblement pas prêts à rogner sur ces variables, y compris en période de gros investissements pour la mobilité du futur...
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