Les constructeurs français n'ont pas d'équivalents chinois sur le segment des voitures électriques polyvalentes
En 2024 les part de marché des voitures électriques fabriquées en Chine recule de moitié dans l'Hexagone au profit des modèles assemblés en Allemagne et en France.
Selon les chiffres de l'Avere-France présentés ce jour, 317 501 véhicules électriques (-3,35 % vs 2023) ont été immatriculés l'année dernière.
Dans ce contexte morose, la part des véhicules électriques assemblés en Chine, mid à la route en France n’a jamais été aussi basse depuis septembre 2022, d'après la Revue de marché automobile VP neuf du mois de décembre, publiée par le syndicat des entreprises de la distribution et des services de l’automobile, Mobilians.
Une situation qui peut s'expliquer par les mesures européennes mises en place (score environemental et surtaxes douanières. Mais pas uniquement. Selon Antoine Herteman, président de l'Avere-France, cette situation s'explique également « l'absence insuffisante de modèles chinois sur le segment B sur lequel l'électrique est sous représenté en France ».
Part des BEV chinois en repli
« Sur les 163 modèles électriques vendus proposés sur le marché français, 36 sont produites en Chine ». Et leur part de marché a considérablement diminué pendant l'année écoulée.
En 2024 la part des BEV made in China a chuté de 57,6 % par rapport à 2023. Avec 44 538 unités immatriculées, les modèles importés de l’Empire du milieu ne représentent plus que 15,3 % des véhicules électriques vendus en France, contre 43 % lors de leur apogée en décembre 2023. Leur part d’immatriculations est même tombée par deux fois cette année sous les 10 % : en avril (8,8 %) et en juillet (9,6 %).
Le score environnemental imposé aux voitures, qui conditionne l’accès au bonus écologique, très défavorable aux véhicules importés d’Asie, peut justifier le ralentissement de l’influence des véhicules électriques chinois sur le marché français. Les surtaxes douanières sur les voitures fabriquées hors UE peuvent avoir joué favorablement dans la limitation des importations. Une perte d’influence qui profite aux entreprises des pays européens.
Allemagne et France en tête
Avec 76 865 unités, l’Allemagne et ses 24 usines automobiles, constitue en 2024 le principal pays pourvoyeur de voitures électriques immatriculées en France. Les modèles construits outre Rhin représentent 26,4 % de part de marché. Soit une progression de 65,7 % de ses volumes sur l’ensemble de l’année. La France, suit à la deuxième place. Avec 50 924 véhicules électriques fabriqués dans l’Hexagone, le pays s’impose comme le second fournisseur de BEV sur son marché domestique avec 17,5 % des ventes enregistrées avec une hausse des volumes de 68,4 % en un an.
L’Espagne, quatrième contributeur du marché électrique français avec 44 538 immatriculations, effectue une remarquable remontada avec une hausse des volumes de 173,9 % et 14,4 % de part de marché. Enfin, s'ils ne représentent que 3,2 % du marché, les véhicules en provenance des usines polonaises ont explosé de 259,9 % à 9 296 unités.
Les Français bien placés
Pour Antoine Herteman, président de l'Avere-France la véritable démocratisation de la voiture électrique en France et en Europe ne se fera qu’en répondant à la demande du marché. Or en France et en Europe cela passe par la proposition « de modèles polyvalents du segment B.Techniquement sur le marché français je ne vois pas une offre chinoise équivalente à celle proposée par les constructeurs français et européens » .
Le temps des primo-accédants convaincus est révolu. Ceux qui avaient les moyens de s'offrir un véhicule électrique neuf l'ont fait. Il faut aujourd’hui démocratiser la voiture électrique sur notre marché intérieur. Les constructeurs français et européens, disposent de toutes les clés utiles pour tenir ces engagement. Les R5 E-TECH, ë-C3, Scenic E-Tech ou e-208 permettrait à la France de conserver une place de choix sur le marché automobile électrique. Selon Clément Mozillon, délégué générale de l'Avere-France cela permettrait également de relancer le marché du VL électrique afin tenir les normes Cafe en 2025 et les objetcifs de 2035 dans 10 ans à peine. Et de prévoir à court terme « 1 millions de voitures éléctrifiés vendues en France chaque année ». « Le compte à rebours de la décarbonation est lancé » sans que la France ou l'Europe n'ait prévu pour l'heure d'appuyer sur le bouton pause.
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