Les cadres d'entreprises toujours attachés aux gros SUV
Alors que la pression s'accentue pour accélérer le verdissement des flottes, les entreprises peinent à convaincre leurs cadres de délaisser leur gros SUV de fonction au profit de modèles plus modestes et plus économiques sur le plan financier et environnemental.
Depuis plusieurs semaines, le débat sur verdissement connaît une nouvelle attention. En France, une mission parlementaire emmenée par les députés Gérard Leseul et Jean-Marie Fiévet, doit permettre au débat de revenir devant l’Assemblée nationale. À l’échelon européen, 4 pays (Autriche, Pays Bas, l’Irlande et la Belgique) demandent à la présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen de légiférer pour inciter davantage les entreprises à accélérer le verdissement de leurs flottes. C'est sans compter sur certaines résistances internes.
Le SUV plébiscité
Dans le cas où le verdissement de la flotte est bien accepté, l’entreprise se heurte à la problématique de l’offre et de la demande. Les constructeurs ont jusqu’alors commencé par électrifier des modèles haut de gamme. Pas à même de répondre à l’ensemble des besoins d’une entreprise. Réservés aux cadres et aux dirigeants, ces modèles ne permettent pas la démocratisation du taux d’électrification des flottes.
La transition électrique, se heurte également au conservatisme. Lorsqu’ils acceptent franchir le pas de l’électrique, les cadres souhaitent conserver un modèle statutaire avec un niveau élevé de services et prestations. Chez PageGroup, cité par nos confrères Les Échos « les véhicules électriques sont équivalents en termes de gamme à ceux proposés jusqu'à présent, qu'ils soient thermiques ou hybride. On ne voulait pas On ne voulait pas que les collaborateurs aient le sentiment de régresser » justifie l’entreprise dans les colonnes du quotidien économique.
Hérésie environnementale
Pour Daniel Vassallucci, CEO de la plateforme de gestion de flottes Optimum Automotive « l’image statutaire du véhicule demeure importante ». Ce n’est pas pour rien que même en hybride ou en électrique les cadres dirigeants continuent de choisir « les marques premium comme Porsche, BMW ou Audi ».
Ces choix de modèles volumineux posent néanmoins question. Même électriques, les gros SUV émettent plus de CO2 qu’une berline. À construire, ils consomment jusqu'à 5 fois plus de métaux critiques (cuivre, lithium, nickel, cobalt) que les petites citadines électriques. Aujourd’hui, la prédominance du SUV sur le marché de l’auto est patente. En quelques années il s’est imposé comme le véhicule phare sur tous les segments des catalogues constructeurs. Tant pis s’il est plus lourd, plus coûteux, plus énergivore.
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