Le marché du pneu fait grise mine
Avec une baisse de 5 % des ventes en 2022, le secteur du pneumatique a connu meilleure forme puisque les ventes affichent le deuxième plus mauvais score depuis 10 ans.
Il est rond, noir, semble banal et pourtant, il est indispensable pour pouvoir se déplacer. Le pneumatique représente donc un marché important, mais le secteur fait la grimace suite au bilan de l’année 2022.
Après la période de Covid, l’optimisme était de retour en 2021 avec des chiffres à la hausse. Mais cet enthousiasme fut de courte durée puisque l’année 2022 affiche à nouveau un déclin. Un fort déclin même avec des chiffres que l’on n’avait pas vu depuis dix ans, hors année 2020 marquée par les confinements.
Ainsi, les ventes totales font état d’une baisse de 5,6 %. Le segment tourisme décline de 4,9 %, celui des camionnettes affiche – 7,3 % et de celui du 4x4 (qui comprend aussi les SUV) dégringole de 12,4 %. Au total, plus de 16,4 millions de pneus ont été vendus.
Pour le Syndicat du pneu, plusieurs facteurs expliquent ces mauvais résultats. Le budget des automobilistes est de plus en plus serré, à cause notamment de l’inflation, le télétravail limite les déplacements, et donc l’usure des pneus, et le kilométrage moyen des Français, qui pourrait être à la baisse. Résultat, les automobilistes retardent le remplacement de leurs pneus.
Le bilan de l’année communiqué par le Syndicat du pneu met en exergue d’autres tendances. Les pneumatiques sont divisés en plusieurs « catégories ». Il existe tout d’abord les marques premium (Bridgestone, Continental, Dunlop, Goodyear, Michelin, Pirelli), puis les marques de seconde ligne (Sava, Firestone, Uniroyal…), ensuite les marques de distributeur (Norauto, Midas, Feu Vert…), et enfin les « budget » qui sont souvent des enveloppes en provenance du sud-est de l’Asie.
Afin de rester en règle avec la loi, les automobilistes remplacent leurs enveloppes, mais se dirigent de plus en plus vers ces marques low-cost. Ces dernières progressent de 12,4 % ! Elles représentent aujourd’hui 16 % des ventes alors qu’elles étaient stables, aux alentours de 10 %, entre 2012 et 2018. Une progression inquiétante puisqu’elles n’offrent pas du tout le même niveau de sécurité, ni de longévité.
Les pneus toutes saisons gonflés à bloc
Encore très peu répandus il y a des dix ans, les pneus toutes saisons ou quatre saisons progressent nettement depuis 2014. À cette époque, leur part de marché ne représentait que 1 %. En 2022, ils atteignent 27 %, essentiellement au détriment des pneus été. Leur engouement s’est accentué depuis 2020 et la communication faite autour de la Loi Montagne. En effet, ces pneus répondent à la réglementation et permettent de rouler sur tout le territoire, toute l’année.
Des prix qui vont très certainement augmenter
Changer ses pneus n’est jamais une partie de plaisir, surtout lorsqu’il faut s’acquitter de la facture. Le prix moyen d’un pneu tourisme été est de 96 € (124 € pour un hiver et 101 € pour un toutes saisons). Il était alors de 83 € en 2021, et de 76 € en 2018. L’augmentation des pneus TC4 (tourisme, 4X4 et camionnette) atteint 13,3 % pour la seule année 2022. Et l’année 2023 ne s’annonce pas économique pour les automobilistes. L’industrie du pneu étant très gourmande en énergie et en matière première, les prix pourraient encore fortement augmenter.
Les propriétaires de SUV feront également grise mine. Ceux qui remplaceront leurs pneus pour la première fois pourraient être surpris. En effet, le prix moyen d’un pneu de tourisme s’élève à 100 €, celui qui équipe un SUV grimpe à 168 €, soit plus de 60 % plus cher ! Les dimensions souvent plus généreuses, l’utilisation de matière plus importante et le fait que leur flanc soit renforcé afin de supporter des charges plus élevées expliquent en partie cette grande différence.
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