La voiture électrique est - exactement - deux fois trop chère pour les Français
La voiture électrique est plutôt bien vue par les Français, mais elle a un inconvénient : un coût élevé qui fait craindre une "fracture sociale" entre automobilistes.
Selon une étude de l’Ademe tout juste publiée, le budget moyen pour acheter une voiture électrique - neuve le plus souvent - atteint 25 737 €, quand celui nécessaire à l’acquisition d’un modèle thermique d’occasion s’élève à 12 655 €.
Soit un rapport tarifaire du simple au double entre ce que les constructeurs veulent vendre aux Français et ce que les mêmes Français achètent réellement (le marché de occasion est environ trois fois plus important que celui du neuf)...tout en sachant que le véhicule moins onéreux rendra les mêmes services tout en se montrant plus facile à utiliser. D’ailleurs, 85% des personnes interrogées considèrent que les véhicules électriques et hybrides rechargeables leur sont tout simplement inaccessibles.
Une véritable fracture sociétale automobile serait en train de se creuser, avec 65% des sondés disant craindre que la fin des véhicules thermiques creuse encore les inégalités sociales et territoriales, « avec une partie de la population qui, n’ayant pas eu accès aux véhicules électriques, se retrouve très limitée dans ses capacités de déplacements. »
Et dans le même temps, on constate qu’il est inutile de convoquer les arguments écologiques en faveur de l’électrique : selon cette même étude, seuls 21% des sondés estiment que les modèles « à piles » bénéficie d’une empreinte écologique plus favorable que le thermique. « Or, avec une batterie de capacité raisonnable (< 60 kWh), et à modèles équivalents, leur impact est 2 à 3 fois moindre sur l’ensemble de son cycle de vie », commente l’Ademe.
Les prix vont fondre
On le voit, le chemin sera encore long avant de convaincre les Français de s’orienter vers les modèles zéro émission.
Cela passera notamment par le développement du parc de recharge, même si l’on constate sur ce point un écart entre la réalité et la perception qu’on en a.
Ainsi, 45% d’entre nous estiment la couverture du territoire trop faible, tandis que seuls 15% des sondés estiment l’offre suffisante.
Or, on dénombrait au dernier pointage quelques 109 856 points de recharge ouverts au public, chiffre qui traduit une hausse de 53,3 % en un an. De plus, on trouve des bornes rapides dans toutes les stations-services d’autoroute, ce qui rend envisageable n’importe quel grand trajet à travers l’Hexagone.
Au passage, rappelons aussi que 83% de la charge s’effectue à domicile, et que rares sont les automobilistes à effectuer un trajet de 800 km chaque semaine.
Reste que l’électrique ne pourra se développer à grande échelle qu’à mesure que les constructeurs déploieront des modèles véritablement accessibles, à l’image des Dacia Spring et autres MG4.
Dévoilée la semaine dernière, la nouvelle Citroën ë-C3 (photo) contient ainsi de belles promesses avec son premier prix fixé à 23 300 € hors bonus. Et Renault devrait répliquer avec une R5 extrêmement prometteuse, attendue pour le premier semestre 2024.
Avec l’électrique, les choses se font peu à peu. Cela ne va sûrement pas assez vite, mais si l’on regarde les progrès effectués depuis 5 ans, on réalise malgré tout que de très, très profonds changements s’opérent. Rendez-vous en 2028, donc.
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