La voiture autonome pourrait permettre à la France d'économiser 21 milliards d'euros
Les accidents de la route ont un coût économique extrêmement lourd à l'échelle d'un pays que toutes les mesures de répression ne semblent pas parvenir à faire baisser de façon durable. Et si au final, la solution ne pouvait venir que de la généralisation des voitures autonomes ?
Le mois dernier encore, 266 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises, soit 4,3 % de plus qu'en mars 2016 et le plus mauvais résultat pour ce mois depuis 2012. Pourtant, de très nombreuses mesures de répression prises ces dernières années mais rien n'y fait et, si le coût humain des accidents de la circulation est lourd, il l'est aussi au niveau économique. En France, on l'estimait en 2015 à 23 milliards d'euros, soit 1 % du PIB du pays. Mais l'Hexagone ne fait pas partie des plus mauvais élèves, loin de là. Ainsi la somme est identique en Afrique du Sud mais représente 7,8 % de son PIB, et ce n'est qu'une goutte d'eau face aux 324 milliards d'euros qu'il coûte aux États-Unis, soit 1,9 % de son PIB !
Si l'augmentation du nombre de radars ne semble rien n'y faire, il existe par contre d'autres solutions possibles : enlever totalement le facteur humain dans la conduite, avec à la clé, plus de temps de réaction ni de facteur comme la fatigue ou l'alcool. Selon une étude sur 73 pays réalisée par Expert Market, en partenariat avec Global Positioning Specialists, la généralisation des véhicules à conduite autonome permettrait ainsi de réduire à elle seule de 90 % cette dépense, à 2,3 milliards d'euros.
Lucile Michaut, dirigeante d’Expert Market, a commenté : « cette étude montre, d’une part la somme d’argent que nous dépensons dans les accidents de la route chaque année, ce qui en soi est intéressant. Et d’autre part, nous mettons en lumière le nombre de ces accidents qui pourraient être évités avec les voitures autonomes. Les gouvernements se laisseront difficilement convaincre d’investir dans des technologies de ce genre, à moins qu’on ne leur présente des preuves concrètes de leurs bienfaits. Ce que nous venons de faire c’est leur prouver qu’il existe des raisons économiques pour investir dans les voitures intelligentes, au-delà bien sûr de l’évidente amélioration de la sécurité routière qu’elle représente ».
Il reste aujourd'hui à finir de développer la voiture autonome selon trois axes. Il y a avant tout son développement technique évidemment : l'agence américaine de la sécurité routière, la NHTSA, la classifie dans une échelle allant de 0, quand le conducteur contrôle tout, à 4, quand c'est la voiture qui contrôle tout, et la grande majorité des constructeurs automobiles n'en propose pas qui dépasse le niveau 2, c’est-à-dire limitée à des fonctions comme le régulateur de vitesse adaptatif ou l'assistant actif de stationnement. Et c'est là qu'un nouvel axe doit être développé, celui de la législation. En France, s'il est devenu légal l'été dernier pour les constructeurs de les tester sur le réseau routier public, une voiture autonome de niveau 3, c’est-à-dire pouvant prendre totalement le contrôle sur certains types de route, comme l'autoroute, ou dans certaines situations, comme les bouchons, doit toujours réclamer de garder les mains sur le volant pour fonctionner. Ce sera enfin aux assurances d'évoluer en trouvant une réponse à cette question : qui est responsable en cas d'accident avec une voiture autonome ? Son conducteur ou son constructeur ?
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