La neige tombe, l'Ile-de-France à l'arrêt

Avec des cumuls variant entre 5 et 20 cm, l'île de France et beaucoup de départements ont été affectés par les nombreuses chutes de neige. Au moins 12 cm de neige sont tombés depuis hier soir sur Paris. Il s'agit d'une épaisseur inédite depuis l'hiver 1987. Mais c’est surtout en Île de France que c’est la pagaille. Hier, on a enregistré 730 kilomètres de bouchons, un record ! A 21 heures, il en restait encore plus de 500 km ! Au final, plus de 1 500 automobilistes ont été forcés de dormir dans leur voiture ou dans des centres d’hébergement notamment sur la N118 et l’A86. La situation ne s’arrange pas ce matin. Ces mêmes autoroutes sont toujours bloquées et s’ajoute à cela l’A12. Beaucoup d’autres voies sont saturées. La circulation est par conséquent encore extrêmement difficile et la ministre des transports Élisabeth Borde a déconseillé à tous les automobilistes de prendre leur véhicule.

Avec ces conditions, on pouvait se dire que les transports étaient LA solution. Eh bien non ! Beaucoup de RER ou de transicilens ont été annulés ou affectés par des retards. La SNCF déconseille d’ailleurs de reporter les déplacements. Moins d’un train sur deux circule en moyenne sur les RER RER A, B, C, D et E ce matin. Les trains H, J, K, L, N, P, U et les trains 4 et 11 sont perturbés par des « conditions climatiques dégradées ». Une situation fustigée par Valérie Pécresse, la Présidente de la région Île-de-France qui a déclaré sur Twitter : "Ce matin partie prendre un train...qui n’est jamais parti. Voie bloquée. Aucune information voyageurs. Et les applications conseillent de prendre des bus...qui ne circulent pas...Premier défi 2018 de SNCF, RATP et OPTILE sera l’amélioration de l’information en temps réel !"

Alors que faire ? À qui la faute ? On peut légimitement se poser ces questions sachant que cet épisode neigeux avait été annoncé depuis plusieurs jours. Ainsi, de nombreux automobilistes ont constaté que beaucoup d’axes n’avaient pas ou peu salés et que certaines routes connues pour être à risques n’avaient pas été fermées à titre préventif. Forcément, cela remet en cause les services de l’État mais pas seulement. Sur RTL, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a déclaré : « Il faut arrêter de faire croire n’importe quoi aux Français. Il est difficile d’anticiper le nombre de centimètres de neige qu’il va tomber. Le nerf de la guerre c’est de faire en sorte que les gens puissent circuler, puissent être en sécurité. Lors des premiers centimètres (de neige) le salage est utile, au-delà (il) s’avère inopérant ».

Soit, mais il n'empêche que l’interdiction de circuler pour les poids lourds de plus de 7,5 tonnes n’a clairement pas été respectée et beaucoup de chauffeurs ont tout de même choisi de prendre la route. Résultats : beaucoup d’entre eux se sont retrouvés en portefeuille. Les rares automobilistes qui avaient des pneus neige n’ont pas eu plus de chance que les autres bloqués dans le trafic.

En clair, il apparaît une nouvelle fois que l’Île de France est particulièrement sensible à tous les aléas climatiques. Un comble pour la région de la capitale française sachant que d’autres grandes villes européennes telles Munich arrivent à gérer aisément ce genre de problème et je ne vous parle pas des pays scandinaves. Manque d’anticipation et de moyens, saupoudrés d’invicilités, voici une nouvelle fois le cocktail gagnant. Une seule conclusion : courage.