L’apogée de la berline française pour presque rien : la Peugeot 406 2.2
Pas tellement moins rapide que la V6 mais nettement moins chère et plus frugale, la 406 équipée du moteur 2.2 essence est le meilleur choix de la gamme. Le 2.2 HDi n'est pas mal non plus ! Une excellente familiale, disponible en berline et en break dès 3 000 €.

La série des 06 est l’une des plus glorieuses pour Peugeot. Initiée par la 106 en 1991, elle se poursuit avec la 306 en 1993, s’amplifie avec le 806 en 1994 et se termine en apothéose commerciale avec la 206 en 1998. Ah, mais il en manque une et non des moindres : la 406, apparue en 1995.
Comme ses sœurs en 06, elle ne cherche pas l’audace technique, préférant miser sur des solutions éprouvées et efficaces. Plus chic et chère que la 405 qu’elle remplace, la 406 se signale par un design rassurant dû aux designers de Gérard Welter (et non Pininfarina !) puis développe rapidement sa gamme.

Déclinée en break dès 1996 et commercialisée en coupé en 1997, elle subit un important restylage en 1999, dû à Pininfarina pour la face avant et Heuliez pour la poupe. Surtout, en 2000, la Peugeot reçoit un moteur 2,2 l essence (celui de la 607) comblant le vide existant entre le 2,0 l atmo et le V6 ES9 par les belles performances qu’il confère à la 406.
Armé d’un déphaseur d’arbre à cames côté admission, le 2,2 l développe 160 ch, autorise un maxi de 218 km/h et un passage des 100 km/h en 9 s chrono. Des chronos presque sportifs, d’autant que la 406 ne pèse que 1 370 kg. Moins qu’une 208 électrique actuelle !

Pour cette motorisation, Peugeot a prévu une finition spécifique dite ST Sport, plutôt riche. En effet, elle est dotée de la clim auto, de la radio CD, de la sellerie mixte cuir-tissu, de l’ABS et des jantes alliage, notamment. Disponible en berline et en break, la 406 2.2 essence débute à 152 720 F, soit 35 000 € actuels selon l’Insee.

En 2001, un 2,2 l diesel de 136 ch s’ajoute à la gamme. Cette version HDi, dotée d’un filtre à particules, s’en tient à 208 km/h, mais elle franchit les 100 km/h en 10,8 s et profite de reprises très énergiques grâce à son couple plantureux : 317 Nm. Et elle consomme très peu !
Simultanément, l’ESP fait son apparition en option, accompagné de nouvelles finitions, les ST Pack Sport (similaire à la ST Sport) et Pack Confort ajoutant le chargeur CD ou encore les sièges à réglages électriques. Le multiplexage s’étend, qui donne accès à des équipements supplémentaires comme l’allumage automatique des feux, signalé par l’installation de nouveaux commodos. Par la suite, ces 406 n’évolueront plus guère, la 407 les remplaçant en 2004.

Combien ça coûte ?
Assez peu vendues en neuf, les 406 2,2 l sont rares en occasion, du moins en berlines et en breaks. En essence, comptez de 4 000 € à 6 000 € en excellent état, ce qui compte plus que le kilométrage sur des modèles de cet âge. En diesel HDi, il faudra plutôt compter de 3 000 € à 5 000 €. N’hésitez pas à ajouter 500 € pour un break, voire 1 000 € pour une auto parfaitement suivie, et en première main.

Quelle version choisir ?
Si vous roulez peu, surtout pour les vacances par exemple, préférez une 2,2 l essence, pourquoi pas en break, si vous en dénichez un. Dans l’optique d’un usage plus intensif, le 2,2 l HDi s’impose.

Les versions collector
Ce seront plutôt les 2,2 l essence, rares, surtout en break, une carrosserie quasi-introuvable avec ce bloc. Plus généralement, les autos peu kilométrées, moins de 100 000 km et en état irréprochable, deviennent recherchées vu leur rareté.

Que surveiller ?
Relevant d’une époque où Peugeot concevait sérieusement ses moteurs, ces 406 font preuve d’une très grande robustesse mécanique si elles ont été entretenues. Rien de spécial à signaler sur le bloc à essence, hormis des petits soucis périphériques, comme un boîtier papillon nécessitant de temps à autres un nettoyage. On changera la courroie de distribution tous les 120 000 km, une opération quelque peu complexifiée par la présence d’arbres d’équilibrage.
Sur le diesel, la chaîne synchronisant les arbres à cames a connu des défaillances en début de carrière, occasionnant des casses du moteur : tout a été pris en charge par Peugeot, qui a de surcroît organisé un rappel pour changer les éléments défectueux. De sorte que les exemplaires en circulation sont corrigés et fiables. Cela vaut aussi pour les pompes à haute pression, délicates en début de commercialisation et rectifiées depuis. En revanche, le filtre à particules et la vanne EGR demeurent des éléments sensibles.
Sur toutes, côté train arrière, pas de soucis de roulements comme sur les modèles à bras tirés, puisqu’ici, il s’agit d’un essieu multibras. Néanmoins, les tirants longitudinaux peuvent prendre du jeu. Dans l’habitacle, les petits ennuis électriques sont monnaie commune : témoins allumés sans raison (airbag notamment), soucis de commodos, plus rarement, combiné d’instruments affichant d’un coup un kilométrage délirant. La sellerie mixte a tendance à se déchirer sur le côté gauche du siège conducteur. Enfin, vu l’âge des exemplaires, la rouille peut attaquer, les bas de caisse notamment.

Sur la route
Belle position de conduite dans la 406 grâce au volant réglable dans les deux plans. On se sent moins engoncé que dans une Passat, et l’ergonomie est plutôt claire. Quant aux sièges, ils sont excellents ! Le moteur, disposant de 85 % de ses 217 Nm dès 2 600 tr/min, fait preuve d’une très appréciable souplesse, doublée d’une douceur irréprochable.

Bien plein, il autorise des reprises musclées, mais, très linéaire, il ne regorge pas vraiment de caractère à haut régime. Un excellent moteur français en somme, secondé par une commande de boîte des plus plaisantes à manier.
En fait, c’est le châssis qui distingue la 406. Doté des réglages de la V6, il profite d’un amortissement parfait, établissant un compromis entre confort et maintien de caisse pas vraiment surpassé de nos jours. Il s’accompagne de trains roulants précis, ainsi que d’une direction rapide, consistante et informative : un pur plaisir.

La Peugeot se révèle donc très efficace, voire amusante avec sa poupe qui entre en jeu si on le lui demande. Le tout dans un confort de roulement toujours impressionnant, sauf à faible vitesse où l’on relève quelques trépidations. Silencieuse, la 406 est donc une autoroutière accomplie, d’autant que ses 8,5 l/100 km combinés à un réservoir de 70 l autorisent une autonomie de plus de 800 km.
L’alternative newtimer*
Peugeot 407 2.2 (2004 – 2011)

La mauvaise réputation. La 407 ne suscite qu’un mépris poli, alors que le raffinement de son châssis a toujours de quoi impressionner. Apparue en 2004, elle a peut-être le tort d’oser une esthétique tapageuse et inaboutie pour remplacer une 406 justement appréciée pour son élégance discrète. Mais côté trains roulants, c’est du sérieux : double triangulation et pivots découplés à l’avant, essieu multibras à l’arrière, éléments en aluminium, amortissement piloté…
Tout ceci demeure d’actualité, la 407 surpassant dynamiquement une 406 déjà référente ! Malheureusement, la 407 est plus lourde (110 kg) que la 406 (rançon de sa sécurité passive nettement meilleure), mais pas tellement plus confortable et plutôt moins spacieuse. Conséquence, malgré son moteur porté à 163 ch et attelé à une boîte 6, la 407 2.2 régresse côté performances face à la 406 2.2. Il en va différemment en diesel, la HDi 2.2, révélée en 2006, passant à 170 ch grâce à l’ajout d’un 2e turbo, ce qui se solde par un maxi de plus de 220 km/h. Proposée en berline et break SW, la 407 est légèrement restylée en 2008 puis retirée en 2011. A partir de 3 000 €.
Peugeot 406 2.2 16v (2000), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 2 230 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 160 ch à 5 000 tr/min
- Couple : 218 Nm à 5 650 tr/min
- Poids : 1 370 kg
- Vitesse maxi : 218 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,0 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Peugeot 406 2.2, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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