3. GR 86 : pour valser dans les lacets !
La GR86 est l’héritière de l’AE86 : une petite GTI des années 1980 pourvue d'un 1.6 16s de 124 ch "seulement" mais qui transmettait sa puissance aux roues arrière, ce qui était exceptionnel dans la catégorie à l'époque. Une auto rarissime aujourd'hui en France, puisque seulement 248 exemplaires ont été vendus dans l'Hexagone, mais que connaissent bien les lecteurs de mangas puisqu'elle était l'héroïne de la bande dessinée japonaise Initial D. Aujourd'hui, ce n'est pas au Mont Akina que sa petite fille s'attaque, mais aux Alpes Maritimes. Un terrain de jeu hostile pour la Toyota la moins puissante de la famille Gazoo Racing, qui ne dispose d'aucun système de suralimentation, comme la GT86 qu'elle remplace.
Cela dit, la cylindrée est copieuse avec 2 387 cm3 exactement, et le quatre cylindres à plat d'origine Subaru pédale à 7 500 tr/mn pour délivrer une puissance très élevée de 234 ch, soit un rendement exceptionnel pour un moteur atmosphérique de quasiment 100 ch/l. Pour ne rien gâter, le poids de ce petit coupé 2+2 reste raisonnable, avec 1 275 kg… Hélas, les montées abruptes des environs ont raison de la bonne volonté mécanique. Alors que le palpitant emmène à bon rythme sur le plat (0 à 100 km/h abattu en 6,3 secondes), il manque de souffle à bas régime dans les cols.
La frustration est d'autant plus grande quand on sort d'un rock acrobatique avec dame Yaris, autrement plus vive en relances grâce au turbo. Pour sûr, il est possible de jouer de la boîte agréable dans son maniement d'ailleurs (levier idéalement placé, guidage précis, verrouillages fermes) pour flirter avec la zone rouge, mais on retombe rapidement dans une plage creuse à la montée des rapports, quand on passe la troisième entre deux virages par exemple.
Plaisirs simples…
Reste qu'en termes de comportement routier, on tutoie les sommets. Légère, équilibrée, la GR86 se montre à la fois vive à l'inscription, solide sur ses appuis (pas de moufles Michelin Alpin ici mais Pilot Sport 4 bien accrocheurs) et progressive dans ses réactions. Si bien qu'on se surprend à tutoyer voire dépasser les limites d'adhérence sans arrière-pensée, y compris dans les portions sans dégagement. Une conduite à la fois efficace et ludique donc, qui ravira les pilotes en herbe comme les plus expérimentés qui pourront s'adonner à quelques valses fumantes, d'autant que la transmission est assurée par un différentiel à glissement limité Torsen.
On apprécie par ailleurs l'excellente position de conduite, le maintien parfait des sièges et la bonne visibilité (surtout comparé à la Supra). C'est simple : plus aucune autre petite sportive ne distille de telles sensations sur le marché, hormis l'Alpine A110, plus élitiste. On reprochera juste à la Toyota sa direction peu informative et floue autour du point milieu, mais c'est vraiment pour pinailler…
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