Financement des flottes d’entreprises : état des lieux
Achat comptant ou à crédit, location longue durée ou avec option d’achat ? Comment les entreprises françaises financent-elles leurs véhicules ? Quelle formule privilégient-elles selon leur taille et quelles évolutions sont à noter depuis trois ans ? Voici un éclairage sur le sujet.
Retour sur le Baromètre Flottes 2020 de l’Arval Mobility Observatory, réalisé en partenariat avec l’institut de sondage Kantar. Publié il y a quelques mois, ce document d’une centaine de pages dévoile les résultats d’une enquête menée en début d’année, entre autres auprès de 312 entreprises françaises dont la flotte inclut au moins un véhicule, qu’il s’agisse d’une voiture particulière ou d’un utilitaire léger. Le panel des sondés est constitué dans des proportions relativement équitables (entre 20 et 33 %) aussi bien de TPE-PME que d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) et de grands comptes.
Cette étude annuelle, que l’Arval Mobility Observatory avait conduite lors des deux dernières éditions en collaboration avec l’institut CSA, autre cabinet spécialisé dans les sondages, dresse notamment, parmi d’autres thématiques telles que la transition énergétique et la télématique, un état des lieux du mode de financement choisi par les flottes automobiles du secteur privé. Il en ressort sur ce sujet une nette adhésion pour la location longue durée (LLD), qui serait privilégiée par 39 % des entreprises, devant l’achat comptant ou à crédit (26 %), la location avec option d’achat (LOA) avec 23 % des suffrages et le crédit auto dédié.
La location longue durée confirme son leadership
La location longue durée confirmerait dès lors qu’elle reste, ces dernières années, le mode de financement le plus répandu au sein des entreprises en France. « 39 % y ont fait appel, un score supérieur à la moyenne européenne (29 %) », analyse l’Arval Mobility Observatory. On notera que ce taux moyen de 39 % est le même qu’en 2019, mais qu’il représente un point d’adhésion en plus par rapport à 2018.
« Ce mode de financement cache des disparités significatives selon la taille des entreprises », précise l’AMO. Ainsi, « la part de la LLD passe de 14 % au sein des plus petites entreprises de moins de 10 employés à 71 % chez les très grandes structures. » Dans le détail, on constate que la location longue durée est la stratégie d’acquisition priorisée dans les entités employant au moins 100 collaborateurs. La LLD est en effet le premier choix pour 55 % des structures ayant un effectif de 100 à 999 salariés. Un indice néanmoins en baisse de quatre points par rapport à 2019 et à 2017, et de cinq points par rapport à 2018. Pendant ce temps, la location longue durée continue de séduire les grands groupes à un niveau encore plus élevé, avec une part oscillant entre 71 et 73 % depuis quatre ans. A contrario, la LLD n’est que le 3e choix de financement retenu par les PME de 10 à 99 salariés, qui lui préfèrent en particulier l’achat comptant ou à crédit.
Chez les TPE, l’achat comptant gagne 8 points par rapport à 2017
D’après les données publiées dans le Baromètre Flottes, l’achat de véhicules comptant ou à crédit (hors prêts autos spécifiques) affiche cette année encore une belle résistance face à la LLD et à LOA. Avant tout chez les entreprises de moins de 10 salariés (TPE), pour qui le recours à ce procédé d’acquisition gagne chaque année du terrain depuis 2017, passant en quatre millésimes de 24 % à 32 % d’adhésion.
L’achat comptant, c’est en outre le second choix de financement le plus répandu en 2020 dans toutes les autres catégories d’entreprises : 27 % des entreprises de 10 à 99 salariés (+ 1 pt par rapport à 2018 et 2019), 24 % chez les plus de 100 salariés et enfin 15 % des grands comptes (c’était 19 % en 2018), structures dans lesquelles son avance semble la plus réduite face aux formules de location avec option d’achat (12 %).
La LOA s’installe chez les pros, surtout dans les PME de 10 à 99 salariés
La LOA, solution qui permet d’acquérir le véhicule en fin de contrat de location en levant l’option d’achat, continue sa relative ascension sur le marché automobile professionnel, connaissant des fortunes diverses selon la taille des structures, et certes encore loin des scores faramineux qu’elle récolte depuis plusieurs années sur le marché des particuliers.
Sur la totalité des entreprises interrogées dans le cadre de l’étude AMO-Kantar, la LOA se contente ainsi de la troisième place des modes de financement privilégiés, récoltant une adhésion globale de 23 %, ce qui tout de même est loin d’être négligeable. La LOA, si l’on regarde les chiffres dans le détail, est la 3e solution répandue dans les entreprises de 100 salariés et plus, la 2e dans les entités de moins de 10 salariés. Mais c’est aussi la formule préférée par les sociétés comptant entre 10 et 99 salariés, qui lui accordent une solide marque de confiance (35 % en 2020, soit deux points de mieux qu’en 2019 et un point de moins qu’en 2018), assez largement devant l’achat comptant (27 %) et la LLD (26 %).
Quid des intentions de financement d’ici 2023 ?
Les auteurs du Baromètre Flottes s’intéressent en outre aux modes de financement futurs, demandant aux gestionnaires de parcs automobiles d’entreprises privées s’ils seraient prêts à souscrire des offres de location longue durée, la formule la plus prisée, dans les trois ans à venir.
La réponse à cette question reflète finalement assez bien la dynamique actuelle, dans la mesure où les entreprises a priori les plus intéressées par cette formule de détention de véhicules appartiendraient aux catégories dans lesquelles on recense déjà une adhésion massive.
24 % des entreprises de 100 à 999 employés et 41 % des grands groupes envisageraient ainsi de mettre en place ou de développer la LLD pour financer leur flotte. A contrario, chez les TPE et PME de moins de 100 salariés, où l’achat et la LOA confortent leur pole position depuis 2017, seulement 7 à 17 % des entreprises interrogées indiquent qu’elles devraient recourir ou continuer à étendre la LLD d’ici à 2023.
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