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Et si la Chine décidait de nous empêcher de fabriquer des voitures électriques ?

Alors que la Chine vient d’interdire l’exportation d’éléments indispensables dans la fabrication de panneaux solaires, pourrait-elle essayer de bloquer les projets américains et européens de construction locale de voitures électriques ?

Et si la Chine décidait de nous empêcher de fabriquer des voitures électriques ?

On ne cesse de le répéter depuis des années : la Chine a pris une avance significative sur le marché des automobiles électriques. D’après les analystes de Global Data, elle produit déjà 56% du total des batteries dans le monde et devrait couvrir 60% du marché automobile électrique d’ici 2030, grâce au contrôle de 70% de la chaîne de production de batteries. De Tesla à Renault en passant par les marques premium allemandes, quasiment tous les grands acteurs occidentaux du marché automobile collaborent actuellement avec des sociétés chinoises pour la production de leurs batteries (et d’autres composants automobiles). Comme le rappelait le patron de Renault Luca de Meo en début de semaine, il sera vital de changer ce rapport de force dans les années à venir pour préserver la filière automobile européenne, avec la mise en place de véritables chaînes de production de batterie et d’activités locales d’extraction des matériaux nécessaires. Aux Etats-Unis, l’Inflation Reduction Act vise aussi à réduire le niveau de dépendance de la Chine notamment dans l’automobile.

Mais la Chine laissera-t-elle les Américains et les Européens s’organiser pour concurrencer son industrie automobile devenue si puissante ? Pas si sûr. Dans le domaine de la fabrication de panneaux photovoltaïques, l’Empire du Milieu vient d’interdire à ses entreprises l’exportation de cellules de silicium nécessaires à leur construction (source : Asiatimes). L’objectif ? Contrer les mesures de taxations mises en place par les Etats-Unis sur les panneaux solaires importés de Chine, visant à favoriser la construction de panneaux solaires américains (mais qui nécessitent toujours d’importer certains éléments de Chine). Alors que l’Europe et les Etats-Unis tentent de s’organiser pour fabriquer eux même les batteries de voitures automobiles, la question de l’importation d’éléments stratégiques de Chine continuera inévitablement de se poser.

Un quasi-monopole

D’après les chiffres de l’Agence Internationale de l’Energie dans leur rapport datant de mai 2022, la Chine contrôlait l’année dernière environ 80% des activités d’extraction de graphite dans le monde, un minerai indispensable dans la fabrication des batteries. Mais aussi plus de 50% du raffinage du lithium, du nickel, du cobalt ou du graphite ou de la production d’anodes et de cathodes, ainsi que 75% des cellules de batteries. Autant dire qu’en cas de tension avec la Chine sur d’éventuelles taxations sur ses voitures électriques ou les éléments qui les compose, la Chine aurait de quoi faire pression sur l’Europe et les Etats-Unis pour peser sur leurs décisions. Comme pour les panneaux solaires, elle pourrait théoriquement paralyser la construction de voitures électriques sur le Vieux Continent ou l’Amérique. Politiquement, les décisions à prendre ne seront pas faciles pour les dirigeants occidentaux…

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