2. Essai Yamaha SCR 950 2017 : sans excès aucun, mais partout !

Toujours est-il que nous voici partis pour une boucle de 100 kilomètres environ. Et en mode hypster s'il vous plaît. Au programme : un convoi, une colonne, une balade entre bord de mer et chemin de terre, histoire de. Avec un passage de gué aussi, à même de coller la poussière aux chaussures moto, aux roues, au pantalon. Parce que c'est beau, cet esprit de virile camaraderie. Ça roule léger, serein, avec « fun », un hypster, alors nous faisons de même. Le sourire ultra bright et les flous de focale du clip vidéo en moins. Dommage. Il est indéniable, cela dit, que l'on a l'air bien sur cette moto, quel que soit votre gabarit. Reste à écarter fort les bras (pas forcément agréable au départ ou à la manœuvre), plus modérément les jambes, bien installées sur les repose pieds « full aluminium jacket ». Il faut surtout aimer les vibrations dans les mains, les mollets tout comme les massages du fessier. La selle est exagérément ferme pour ce type de moto, et ses arrêtes latérales peuvent gêner lorsque l'on serre le réservoir. Les rétroviseurs ronds, à tige fine, ne sont donc pas les seuls à trembler en fonction de la fréquence de rotation moteur ! Pour autant, le bicylindre et son battement sont agréables dans ce contexte. On roule aisément sur le couple, au max de sa valeur dès 3000 tr/min dépassés.

74 km/h en bout de première, 108 en seconde, le tout en faisant chanter le moteur au travers de son admission d'air et de son pot expressif. Un son ample et profond, rauque, accompagne en permanence les accélérations. Sympa comme tout. En l'absence de compte tours, on même d'indicateur de rapport engagé, on conduit la SCR aux sensations, à l'oreille. Et toujours la cuisse droite bien au chaud, le genou dans la « boîte à air ». Fichues motos asymétriques ! D'une manière générale, sur la SCR, on a toujours quelque chose qui touche quelque part,.sauf lorsque l'on en aurait besoin : en tout chemin. Debout sur les repose pieds, on ne guide la moto qu'aux appuis : rien à serrer ni contre quoi se poser… sur le petit chemin emprunté, les suspensions peinent à encaisser les bosses, et en l'absence de sabot moteur, on se retient... d'autant que si elle est stable de par sa longueur, du mouvement dans la direction arrive rapidement en cas de choc. Assurément pas scrambler... Mais joli ! Alors la boue, le sable, les bosses, juste pour le fun, mais certainement pas en exclusivité.

Sur route, on retrouve ses marques. Au sens propre et au sens figuré. Au sens propre, la SCR950 laisse quelques traces dans le sinueux. Il y a toujours quelque chose qui frotte. A commencer par les repose pieds. Flatteur, mais pas toujours très rassurant lorsque le virage se referme sèchement. On attaque le support de repose pieds, et non plus les limiteurs d'angle... « ça paaaaaasse ! ».

Assurément, la SCR950 est faite pour rouler cool, profiter et regarder autour de soi tout en trajectant. Elle impose d'aplatir les courbes en s'assistant des simples disques de frein avant et arrière. Le freinage est doux et simple, à l'image de la moto. De type pétale, les disques ont lookés. Être regardé, c'est aussi la vocation de la SCR. Même si des détails de finition surprennent, à l'image de l'intégration du klaxon et de l'habillage de certains câblages électrique (optique arrière), elle reste un bel objet,. Décidément tout en contrastes, elle fait toujours bonne impression. A l'arrêt, une fois encore, on pose comme on pause. Avec un repose pieds dans le tibia ou le mollet, par exemple, compte tenu du manque de place au niveau des jambes, mais on a la classe. C'est photogénique, c'est beau en statique comme en mouvement, une SCR. Et ça inspire comme ça respire.