3. Essai Suzuki GSR 1000 : "the" roadster sportif

DES GÈNES DE SPORTIVE

Si d'apparence, la GSR a tout du roadster gentil, croyez moi quand je vous dis qu'il n'en est rien. Mise au point par Amaury Baratin, l'un des deux boss de la boite et accessoirement vainqueur en 600cc à Macao en 2009, ça vous cause, le garçon a clairement insufflé dans cette machine tout ce qu'il faut pour que vous ressentiez le quart du dixième du commencement de ses sensations de course.

Avec un arrière relevé pour générer plus de vivacité à la mise sur l'angle, la GSR doit également composer avec un moteur plus lourd et plus encombrant. Comment cela se traduit-il en dynamique ? Par une moto au comportement lourd et pataud au niveau du train avant si vous cherchez à la faire tourner au guidon. Il faudra nécessairement jouer de vos appuies et lâcher les freins pour espérer rentrer dans les courbes qui se dessinent sous vos roues. Et là, mes amis, je vous garantie le plus gros kiff motard. Une pression de part et d'autre des excellents repose-pieds Rizoma assurant au passage un grip sans pareil et les prises d'angle se feront plus nerveuses et plus audacieuses que vous ne l'espériez. J'exagère à peine. Cette GSR se pilote, elle ne se conduit pas. Au fur et à mesure que le rythme s'accélère, on se surprends à remettre les gaz de plus en plus tôt. La connexion quasi-parfaite entre la poignée et le pneu autorise des sorties de courbe viriles et sécurisantes. L'amortisseur arrière encaisse sans broncher tandis que l'avant déleste gentiment et c'est le même scénario à chaque virage avec en prime cette sonorité à nulle autre pareil. Chaque freinage se ponctue de coups de gaz à chaque rapport descendu. Le pied total ! J'en viens à regretter l'absence de shifter pour jouir d'une accélération discontinue.

Mais ne vous y trompez pas, il vous faudra toute votre détermination pour l'emmener à bon rythme, j'entends pour le commun des motards que nous sommes. Perso, j'ai rendu les armes faute de routes et d'espace suffisant.

UNE BIEN JOLIE MEULE

Posée sur sa béquille, je profite de reprendre mon souffle pour admirer le travail effectué sur cette moto. Car elle n'est pas seulement un baton de dynamite sur 2 roues, une usine à sensations pour motard décérébré, c'est aussi un bel objet. Confiée à DBD, la peinture accentue les lignes agressives de la GSR pour lui donner un dynamisme très actuel. Le noir du réservoir entouré de liserets dorets se place comme une griffe pour terminer sur le logo R-GSR et réhausse toute la ligne de la moto, tout comme le chiffre 1000 ornant la selle monocoque. En y regardant de plus près, on peut constater de minuscules défauts de finition sur certaines lignes mais je chipote.