Essai - Royal Enfield Himalayan 450 (2023) : le trail de l'année
Si vous connaissez l'ancienne, oubliez-la. La nouvelle Himalayan conserve tous ses atouts, mais elle change de forme et de fond. Elle entre dans une nouvelle ère. Moteur deux fois plus puissant, instrumentation connectée, suspensions Showa et ingénierie indo anglaise, voici un hit en puissance à l'épreuve des contreforts de l'Himalaya. Récit et essai.
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EN BREF
Trail
40 ch
Prix et disponibilité non connus
"Salut Benoît, ça te tente, le lancement de l'Himalayan ?"… "En Himalaya".
C'est à peu près ainsi que nous nous sommes retrouvés embarqués pour sept jours de voyage et de découverte de la nouveauté 2024, de l'Inde et de ses régions, dont au moins 4 passés dans les transports (avions, taxis…). Un périple intense nous ayant permis de retrouver la nouvelle Royal Enfield Himalayan 450 sur les terres ayant inspiré sa physionomie, sa philosophie, guidé son développement. Déposée dans un camp de base non loin de Manali, à quelque 2 050 m d'altitude environ, elle nous attendait patiemment, à peine sortie des chaînes de production de Chennai, à quelque 2 700 km de là. Ici, nous avons dans un premier temps rencontré les équipes de Royal Enfield et découvert les challenges auxquels elles ont été confrontées pour sortir en cinq années environ le modèle que nous découvrions avant d'en prendre le guidon.
La RE Himalayan 450… Une toute nouvelle moto, basée sur une toute nouvelle plateforme dite K1, laquelle fait entrer la marque de plein pneu dans une nouvelle ère de son histoire. Surtout, elle constitue une moto charnière faisant passer du monde historique du refroidissement par air à celui du refroidissement liquide, franchissant le col de la rétro pour atteindre celui de la moderne inspirée. Une moto entièrement nouvelle, donc, totalement reconçue et qui n'a plus de son aînée que le nom et les gènes de baroudeuse hyper polyvalente, capable de revendiquer son nom de famille par ses capacités.
> Notre essai de la Himalayan 410
Résumons. Cela peut paraître totalement décalé, mais enchaîner la présentation de la BMW R1300 GS et celle de l'Himalayan était on ne peut plus cohérent tant ces deux motos sont conçues avec un esprit proche et pour faire la même chose : rouler et ne se mettre aucune barrière physique ou psychologique. Si l'une a choisi la technologie et la performance, l'autre a opté pour l'efficacité et l'accessibilité. Deux mondes, donc, mais un but commun et des terrains de jeu similaires, sans oublier des formes pouvant se révéler proches dans l'univers du marketing. Sauf que la Royal enfield coûte trois à quatre fois moins cher que l'allemande. Du coup, on oublie les contrôles de tractions et autres assistances chargeant la note finale pour se concentrer sur l'essentiel, sur l'essence même du trail : des pneus à crampons pour tous les terrains, de bonnes suspensions, un moteur robuste et un caractère volontaire, sans oublier du confort et une grande facilité.
L'Himalayan 450, c'est à la fois un Sherpa un âne de bât, ceux que nous avons croisés sur les routes du cru, une exploratrice du quotidien ou de l'exceptionnel, une moto capable de changer de forme pour vous plaire et pour s'adapter à votre envie et à votre besoin, comme nous allons le découvrir ensemble. Car oui, à l'image de la GS, la Himalayan 450 dispose de la possibilité d'être transformée en une version Rally (en photo ci-dessous) des plus intéressante, avec selle monobloc plate et étroite, un habillage arrière plus "enduro". Des accessoires pour baroudeuse invétérée seront également disponibles, tel le sabot moteur sans oublier des jantes tubeless à même de remplacer celles à chambre des versions que nous allions essayer ou encore un échappement sonore et des réhausseurs de guidon ou un guidon plus haut.
D'ailleurs, le catalogue des options du modèle n'en finit pas de pouvoir lui offrir de la voix (échappement), de la protection ou encore de la bagagerie. Un autre parallèle entre la GS. RE ne révise pas seulement sa moto, elle révise aussi sa stratégie marketing et le champ des possibles. Une montée en gamme que l'on constate également au travers des partenaires choisis pour l'équipement technique des pilotes et passagers. Une ligne spécifiquement développée pour Royal Enfield et sa moto d'aventure par Rev'it,
Mais revenons-en à notre moto. Et à son moteur, pour commencer. Une pièce entièrement nouvelle dont on ne se lasse pas de voir les spécificités. Un monocylindre de 450 cm3, 40 ch à 8 000 tr/min et 40 Nm à 5 500 tr/min de couple développé de bout en bout par le même ingénieur sur une durée de plus de sept ans. Un véritable challenge technique, mais aussi technologique ayant impliqué l'intégration de nouveaux procédés industriels et de nouveaux éléments tels le ride by wire et ses modes de conduite, ou encore de réduire l'épaisseur des carters, déplacer la boîte de vitesses à 6 rapports…
Ce n'est donc pas seulement en interne que les mentalités, les pratiques et les possibles ont évolué, mais aussi chez les fournisseurs, peu habitués à une telle modernité. La révolution a bien eu lieu, fut-elle silencieuse. Du coup, la lubrification de l'embrayage est elle aussi simplifiée, tandis que les éléments internes sont optimisés et traités pour plus de durabilité et de fiabilité. C'est que ce moteur prend des tours ! Pas plus de 8 750 cela dit, le compte-tours s'arrêtant à 9 000.
Justement, à propos du Tripper (le petit nom du bloc compteur de nouvelle génération). L'écran TFT rond de 4 pouces est la première mondiale dans le monde de la moto. Comme quoi tout arrive. La subtilité ? C'est le premier à intégrer la navigation Google Maps et à être… rond. Il en fallait peu pour être heureux, non ? Cela dit, cette nouvelle instrumentation, de belle taille, est une réussite en matière d'intégration et de lisibilité des informations. Il offre sur fond noir ou blanc une connectivité WiFi rapide, fiable et à gros débit de données avec un téléphone mobile sous Android ou iOS, la possibilité de disposer d'info divertissement varié, y compris de piloter sa musique en roulant (Spotify absent de la version Apple cela dit) et bien entendu toutes les informations essentielles. On dispose de plusieurs présentations possibles, l'une relativement standard avec un petit écran récapitulatif, l'autre faisant la part belle sur les 70 % supérieurs de l'écran aux informations choisies (Navigation, récapitulatif, multimédia, etc.).
Les commandes à la main ont ainsi dû s'adapter. On retrouve un joystick à 5 axes à gauche, des boutons Home et Mode, lesquels pilotent une ou plusieurs fonctions selon la durée de l'appui. Pas toujours très intuitif, mais efficace une fois que l'on a pris le coup de main et accessible en roulant. À ce propos, le bouton M est censé permettre de basculer entre le mode Rain et le mode Sport avec ou sans ABS actif à l'arrière. Sensé ? En roulant, nous n'avons pas toujours pu opter pour ce que nous souhaitions, un message s'affichant au tableau de bord afin de signifier que l'on devait attendre un prochain arrêt. Qu’à cela ne tienne.
L'architecture de la moto est également entièrement nouvelle. Compacte, étroite au niveau des jambes, boucle arrière détachable et boulonnée, chaque élément est particulièrement bien fini et la qualité des soudures notable. L'équipe de design a planché sur la fonctionnalité et la finition et cela se sent. C'est propre, ça présente bien, chaque élément, à l'image des platines repose pieds, est intégré de manière optimale. Même le bras oscillant et son point d'accroche interne ou fait l'objet d'études et de choix aussi bien visuels que pratiques.
On apprécie au passage la présence persistante des crash barres latérales protégeant le réservoir de 17 litres et apportant la possibilité de fixer des accessoires. L'Himalayan est une baroudeuse pratique, comme en témoignent la platine arrière, la possibilité de relever très simplement la selle conducteur de 825 à 845 mm, la béquille centrale permettant les entretiens courants ou encore les points d'accroche variés pour les bagages.
Vous l'avez bien entendu remarqué, la ligne de la nouvelle Himalayan est mise à jour et au final, elle se différencie grandement de la précédente. Moderne, là encore, elle est à la fois rondouillarde et bien taillée, élancée et étroite et la vue "du dessus" est superbe à notre sens. On saisit parfaitement les volumes et une certaine harmonie. Quant aux coloris, ils ont été choisis afin de coller à l'environnement himalayen, de la couleur des cours d'eau à celle de la pierre. Soit. Et si l'on allait voir ça ?
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