2. Essai - Peugeot XP400 : n'est pas X-ADV qui veut…
Bon. Nous y voici. Le mois que l'on puisse dire, c'est que la boucle préparée par Peugeot n'allait en théorie pas mette à mal le scooter. Le problème, c'est que même en roulant peu et rarement à vive allure, on a le temps de s'ennuyer faute de vie à bord et de faire le tour des défauts. Et des qualités. Explications.
Déjà, commençons par le moteur. Avec 231 kg à pousser, il devrait normalement être bien plus à l'aise que lorsqu'il doit composer avec les 271 kg du Metropolis. On attend donc logiquement une poussée franche et des accélérations nerveuses ou presque. Sauf que peu démonstratif de nature, il est ici surtout coupleux et profite principalement d'une transmission aussi réactive et discrète que son échappement peut l'être lui-même. Pas d'effet waouh, donc, ce qui contraste immédiatement avec son look prometteur et sportif. Euro5 est passée par là, qui a imposé de réduire les émissions polluantes à l'accélération (et les sensations au passage). Si vous voulez de bons décollages, vous savez ce qu'il vous reste à faire : investir dans un variateur. On se croirait revenus sur les 50 cm3 2T de la grande époque du constructeur. Il n'y a que le prix du jouet qui change…
Du coup, la première montée sur voie rapide permet de bloquer la poignée dans le coin… Sans qu'il ne soit possible de dépasser les 105 à 110 km/h, tout en ayant marqué une nette pause après les 85 km/h. Du vent ? Peut-être un peu, oui, mais pas que : un manque de peps certain. On évite les dépassements et ça rame à bord… On attend la descente (tout ce qui monte finit par redescendre, non ?), la côte étant suffisamment cruelle pour la vitesse de pointe. 400 cm3, vraiment ? Le lion aurait-il mangé les chevaux ??
Non. Ils se réveillent lorsque l'on parvient à prendre 7 000 tr/min. Une délivrance toute en finesse une fois encore, mais quelques montées en régime sont présentes : ça pousse bien, c'est agréable et l'on respire en profitant de ce regain de peps et d'une vitesse de pointe revue à la hausse. On taquine à présent les 140 km/h contre 137 annoncés par Peugeot, je le décurvirias plus tard. Contrat rempli, mais un 140 compteur, c'est jsute pour aller sur une autoroute française. C'est moins que ce que peuvent faire des 300 à 350 cm3, mais il y a du poids à emmener et de la prise au vent.
Déjà, l'air fait bouger les pattes de pantalon, tandis que la bulle, non réglable, épargne davantage le haut d'un crâne des turbulences qu'elle ne protège en largeur. Pour une fois. On aurait apprécié un peu d'air dans les entrées tant il fait chaud. En tout cas, le côté sport ressort par ce biais aérodynamique, des fois que les pieds dépassant en largeur dès qu'on les pose au-delà de l'aplomb des fesses soient parvenus à faire oublier que l'on n'est pas vraiment voire vraiment pas sur scooter GT.
Pourtant, le maintient lombaire du haut dosseret est agréable et la posture plutôt sympathique, notamment pour les mains (sommairement à l'abri derrière des pare mains). Au moins, on se dit que la garde au sol doit être bien difficile à prendre en défaut. Cela tombe bien, de petits virages se profilent à l'horizon S'il est bien un point difficile à critiquer sur ce XP, c'est son efficacité. Il est tout simplement redoutable.
D'un point de vue dynamique, le Peugeot est largement au rendez-vous et il ne rate aucun point de corde, aucun repère de trajectoire de sécurité tandis qu'il n'est pas à redouter de planter l'ergot de béquille centrale ou latérale dans le sol. Un excellent point. Ça penche fort, un XP. Les suspensions montrent leur qualité et leurs qualités, amortissant les chocs avec simplicité et garantissant une trajectoire précise aussi bien qu'une assiette fort utile. La roue avant de 17 pouces, comme sur les motos, concourt également à cette caractéristique. Reste à composer avec les pneumatiques à crampons, que l'on a connues bien plus discrètes sur goudron lorsque chaussant des motos de type trail.
En effet : on sent les pavés et le saut qu'ils engendrent, que l'on soit en ligne droite ou sur l'angle. Certes, je suis assez tatillon avec les gommes, mais les STR nous ont habitués à mieux. De plus l'inscription en courbe donne l'impression que les flancs du pneu avant sont étroits et que l'on se rapproche dangereusement des bords de la jante, lesquels dépassent copieusement. Normal, on est sur du tubeless. Qu'à cela ne tienne, voyons si quitte à avoir des crampons, ils sont utiles.
Contrôle de traction désactivé, voici que nous abordons la partie terreuse du trajet. De fait, des liaisons gravillonneuses sur sol dur, un petit passage dans l'eau et pas mal de terre poussiéreuse. Après avoir essayé de se redresser, on se rassied rapidement ; non seulement la posture est intenable, mais le scooter ne l'est pas davantage. Un XP, ça s'emmène assis. Soit. Quelques jolies dérives de l'arrière, peu impressionnantes depuis le guidon, du fait du manque de gouache du moteur -cf le variateur- mais aussi d'un empattement quoi qu'il advienne stabilisateur, et l'on s'amuse un peu dans un environnement que l'on ne parcourra sûrement que si l'on est sûr qu'il n'y a pas trop de bosses, d'ornières, bref de quoi mettre à mal le débattement limité des suspensions, mais aussi le sabot moteur, explosé, bien entendu.
Surtout, on redoute les freinages, l'ABS ne pouvant être suspendu le temps de l'exercice (sauf à jouer avec les fusibles…). Pour autant, les pneus sont ici tout à leur aise et ils conservent longuement l'adhérence, ne déclenchant pas l'ABS et permettant de ralentir avec efficacité. À ce titre, le freinage du XP400 est apparu tout à fait satisfaisant. Le combiné avant offre à la fois puissance et progressivité sans influer sur le train avant en courbe, tandis que l'arrière officie avec bienveillance. Du tout bon, donc, que l'on n'hésite donc pas à exploiter pleinement. Il faut sacrément piler pour que l'anti blocage se manifeste et ne fasse comprendre qu'il veille efficacement au grain, mais relâche un peu trop la pression à mon goût en cas de blocage.
De fait, le XP400 est un outil, dont le comportement sur route rappelle celui d'une moto. Enfin une moto qui vous écarte les jambes et que l'on ne peut pas serrer entre les cuisses. Et c'est u compliment tant il se montre naturel. En agglomération, on apprécie une fois encore sa grande stabilité et la facilité avec laquelle on le place : il tourne bien et se pose au sol tout chargé qu'il est. Alors que notre boule prend fin, voici que pas mal de questions se soulèvent encore… Mais il est temps de conclure.
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