Essai - Peugeot 2008 : à l'épreuve pendant une semaine
Le Peugeot 2008 vient de se refaire une petite beauté et se soumet donc à l’essai longue durée. Aspects pratiques, confort, budget à l’usage, voici nos conclusions avec la version phare PureTech 130 ch associée à la transmission EAT8 et la finition Allure.
Note
des propriétaires
Après avoir passé une semaine au volant du Renault Captur, c’est au tour de son principal adversaire d’être testé sur longue distance. Le Peugeot 2008, véritable star du marché, vient de profiter d’une mise à jour, essentiellement sur son style. Néanmoins, cet essai qui permet différentes configurations (autoroute, milieu urbain, de jour comme de nuit…) va mettre en lumière ses améliorations, ou pas.
Comme à notre habitude, nous avons privilégié la version la plus vendue, à savoir la PureTech 130 ch EAT8 en finition Allure.
Carte d’identité du Peugeot 2008 essayé : PureTech 130 ch Allure, boîte automatique EAT8 (31 700 €).
- Date de commercialisation : octobre 2019
- Restylage : juin 2023
- Lieux de production : Espagne (Vigo), Chine (Wuhan) et Malaisie (Gurun)
- Motorisations : PureTech 100 et 130 ch (essence), BlueHDi 130 ch (diesel), 136 et 156 ch (électrique)
- Transmissions : boîte manuelle à six rapports ou automatique (EAT8 en thermique, un rapport en électrique)
- Finitions : Active, Allure et GT
Lundi : le parcours autoroutier
Le parc presse de Peugeot se situant à Poissy (78), notre test débute comme souvent par l’autoroute. Avant de s’engager sur voie rapide, il convient de trouver sa position de conduite. Tout d’abord, les sièges s’avèrent confortables et bien dessinés. La grande amplitude de réglage en hauteur permet de bénéficier d’une assise basse pour ceux qui le souhaitent, un avantage qui n’est pas si courant dans un SUV. Le petit volant s’ajuste également sans difficulté, mais peut masquer le combiné d’instrumentation. Un défaut qui existe depuis l’apparition du i-cockpit sur la première génération de 208, mais qui ne concerne pas tous les conducteurs.
Si le sentiment d’engoncement est assez prononcé, cela n’est guère gênant sur autoroute (à l’inverse de la ville). Le 2008 y est particulièrement à son aise, la tenue de cap y est royale et les suspensions absorbent sans peine les oscillations du revêtement et les raccords de pont peu soignés. En plus de préserver le dos de ses occupants, le Peugeot ne fatigue pas les oreilles non plus puisque les bruits de roulement et d’air sont bien maîtrisés. Cependant, le moteur PureTech émet toujours de la voix en phase d’accélération.
C’est clairement le confort qui prime au volant du 2008, le moteur PureTech de 130 ch s’avère suffisant, mais il ne fait pas preuve d’une grande vitalité, d’autant que la boîte automatique gomme en partie cet effet. En revanche, il est porté sur la boisson (voir plus bas au chapitre budget).
Quant aux aides à la conduite, ce Peugeot manque un peu de constance. Le maintien dans la voie se révèle sensible à la qualité des lignes blanches de la route, il s’interrompt régulièrement, ce qui oblige à rester vigilant. Bon point en revanche pour le positionnement réglable dans la voie. Ainsi, il est possible de rester légèrement décalé afin de laisser les deux-roues remontaient les voies, bien vu.
Mardi : en milieu urbain
Son appartenance au segment B prédestine ce SUV à un usage urbain et périurbain. Or, ce n’est pas vraiment sa tasse de thé. Le sentiment d’engoncement doublé d’une vision périphérique moyenne ne permettent pas d’appréhender facilement ses contours, ce ne facilite pas la tâche en ville. Lors des manœuvres, la caméra de recul est une véritable alliée, sauf qu’elle n’est de série que sur la finition haute GT. Autrement, il faut la cocher dans le catalogue des options. En revanche, on apprécie grandement le rayon de braquage qui assure des demi-tours sans contrainte.
Deuxième point agaçant, la gestion entre la boîte automatique et le stop & start qui génère des à-coups. Aucun problème dans le cas d’arrêts et redémarrages nets, mais cela se complique lors d’une circulation en accordéon à très faible allure. Il convient alors de compenser et d’anticiper le fonctionnement de l’ensemble, ce qui n’est guère évident, et peu confortable.
Si l’on s’accommode de ces deux points, on profite alors de la douceur de suspension qui absorbe sans peine les dos-d'âne et autre nid-de-poule. Sur ce point, le 2008 est un champion.
Mercredi : sur le réseau secondaire
Les défauts perçus en ville s’évanouissent lorsque l’on s’évade dans la campagne. Le 2008 met alors en avant son excellent confort de suspension et sa douceur de conduite. On aurait toutefois apprécié un ensemble moteur/boîte plus tonique. Les montées en régime manquent de franchise (mais pas de voix !) et le moteur donne toujours l’impression de « mouliner ». Rien de rédhibitoire, mais on attend un ressenti plus dynamique au volant d’une Peugeot. Même constat concernant le châssis, dont les réglages privilégient nettement le confort.
En haussant le rythme, le 2008 se révèle toujours rassurant avec un comportement routier au-dessus de tout soupçon, mais au prix d’un toucher de route et d’un dynamisme oubliés, ou presque. Ceux qui attendent de cette Peugeot des sensations de conduite sympas devront aller à la concurrence. À noter cependant qu’il préserve le budget carburant sur ce type de route, à l’inverse de la ville et l’autoroute.
Jeudi : les aspects pratiques dans le détail
Les équipements, l’espace habitable, le volume du coffre ou encore la consommation sont des critères indéniables lors de l’achat. Pourtant, il y a des aspects, que l’on se rend compte qu’à l’usage, qui nous facilitent la vie ou au contraire nous agacent.
Dans le cas du 2008, la vie à bord est facilitée par l’habilité correcte, les rangements nombreux et assez volumineux. En revanche, d’autres éléments le sont moins à l’image du système multimédia dont l’ergonomie et la fluidité font défaut.
Vendredi : un point sur la fiabilité
Après trois années de commercialisation, il est possible de se faire une idée sur les soucis de fiabilité que rencontre le Peugeot 2008. Comme sur d’autres modèles de la marque, le réservoir d’Adblue de la version diesel peut causer des ennuis. L’urée peut se cristalliser avec le temps et provoquer des déformations, avec des difficultés pour le remplir. Toujours au chapitre diesel, le 1.5 BlueHDi connaît des faiblesses au niveau de la chaîne de distribution reliant des deux arbres à cames. Ce problème peut entraîner une casse moteur.
Concernant le moteur PureTech, des cas de casse de bougies et de soucis de courroie de distribution sont recensés. Pour ce dernier point, les évolutions opérées par le constructeur ne semblent pas suffisantes. Néanmoins, les cas semblent limités.
Enfin, des taches peuvent apparaître sur le i-cockpit et se propager avec le temps. Il faut alors le remplacer.
Week-end : on fait les comptes
Consommations :
Voici un chapitre dans lequel le Peugeot 2008 est loin de faire référence. Lors de notre semaine d’essai, nous avons relevé une consommation moyenne plutôt élevée sur autoroute, de l’ordre de 7,4 l/100 km. Sur la route, il se montre plus raisonnable avec 5,7 l/100 km, mais son appétit augmente considérablement en milieu urbain en dépassant 9 l/100 km. Nous aurions pu réduire ce chiffre en accentuant l’écoconduite, mais le rythme est resté calme. La boîte automatique doit également avoir sa part de responsabilité.
Tarifs :
Depuis plusieurs années déjà, Peugeot pratique des tarifs un peu élevés. Et ce n’est pas l’inflation qui a inversé cette tendance, bien au contraire. Ainsi, rouler en Peugeot 2008 nécessite au minimum 26 400 €. En face, le Renault Captur démarre plus bas, à 25 550 €, et le Citroën C3 Aircross fait encore mieux avec une mise de départ de 22 350 €. Notre modèle d’essai est facturé 31 700 €, hors option. Un Renault Captur techno E-Tech full hybrid, est un peu moins bien équipé, mais profite d’une motorisation hybride, pour 30 900 €. Cette aide électrique est inconnue pour le Peugeot. Quant au Citroën C3 Aircross, la déclinaison la plus haut de gamme (PureTech 130 ch EAT6 Max) est aussi moins chère, 30 150 €, mais il accuse le poids des ans an étant moins à la page techniquement.
Offres de location :
Peugeot propose différents types de contrat selon plusieurs critères : montant de l’apport, loyer mensuel, kilométrage annuel, durée du contrat, extension de garantie, entretien inclus, prise en compte des pièces d’usure… Le choix est pour le moins varié. Nous mettons en avant plusieurs exemples avec la version la plus vendue, et celle essayée : 1.2 PureTech 130 ch EAT8 Allure.
Exemple n°1 | Exemple n°2 | Exemple n°3 | Exemple n°4 | |
Loyer | 367 € | 411 € | 508 € | 584 € |
Durée | 60 mois | 48 mois | 37 mois | 25 mois |
Kilométrage annuel | 10 000 km | 15 000 km | 20 000 km | 20 000 km |
Option d'achat | 17 452 € | 17 996 € | 18 659 € | 19 954 € |
Montant d'acquisition | 39 469 € | 37 653 € | 35 645 € | 33 660 € |
Services | - | Extension de garantie et assistance | Extension de garantie, assistance, entretien et pièces d'usure | Extension de garantie, assistance, entretien et pièces d'usure |
Quels tarifs pour un Peugeot 2008 d’occasion ?
Pour le moment, la version restylée est absente des petites annonces. Cependant, cela ne va pas durer puisque le SUV français séduit et domine tous les adversaires du segment. Tous voitures confondues, il se positionne en cinquième place des meilleures ventes dans l’hexagone depuis le début de l’année. En toute logique, les exemplaires de seconde main, non restylés, sont nombreux, notamment sur le site de La Centrale.
Le ticket d’entrée pour s’offrir un 2008 est de 15 000 €. Globalement, l’offre se concentre sur des versions BlueHDi 100 ch Active Business de 2019 avec 150 000 km. Il faut donc accepter un kilométrage assez conséquent et une dotation en équipement un peu juste.
Une enveloppe tutoyant les 18 000 € permet d’accrocher un 2008 plus sympa au quotidien car mieux équipé et ayant nettement moins roulé comme un PureTech 130 Allure de 2019 avec 65 000 km environ. Par rapport au neuf, les économies se révèlent supérieures à 40 %.
Pour un modèle proche du neuf et bien équipé, il faut s’approcher des 20 000 €. C’est le cas par exemple d’une version PureTech 100 ch Allure de 2021 avec moins de 40 000 km au compteur. Enfin le e-2008, fonctionnant aux watts, débute à des prix similaires, en finition Allure et ayant parcouru moins de 50 000 km.
Le bilan
Le succès du Peugeot 2008 n’est pas un hasard. Bien présenté, habitable, bénéficiant d’un grand coffre et distillant un véritable confort de suspension, il se révèle être un bon compagnon au quotidien. Cependant, cette version restylée souffre toujours d’un système multimédia dont l’ergonomie est à parfaire. Son utilisation nécessite trop d’attention et sa lenteur devient vite agaçante. Dans ce cas, et si l’effet nouveauté n’est pas une priorité, un modèle non restylé et d’occasion s’avère judicieux. Les différences avec cette phase 2 ne sont pas significatives et les prix sont logiquement plus attractifs.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : --
* pour la version .
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