Essai Harley Davidson Roadster 1200 : tout dans la position
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Harley a créé la surprise en cette fin avril avec l'apparition au catalogue d'un nouveau modèle. Pour ceux, qui comme moi, regrettaient que les versions Sportster 1200 soient trop typées Custom en oubliant la position de base qui a fait le succès de la gamme (comme celle de Iron), les Américains ont voulu aller plus loin en proposant une version Roadster sur une base de Forty-Eight. Et entre l'annonce et l'essai, il n'y a eu qu'un pas. C'était avec une certaine impatience que je me suis jetée dans le train, direction Marseille pour découvrir le nouveau monstre de Milwaukee.
C'est toute en décontraction, entourés du Staff Harley-Davidson UK/USA et certaines machines du « Battle of the King », que nous avons pu approcher ce nouveau Roadster. Il adopte en tout premier lieu la philosophie Dark Custom. Des machines très épurées qui se veulent au plus près de l'authenticité de la marque. Sur le papier, la conception de la machine s'est faite autour du minimalisme, de l'aspect individuel et d'un esprit de rébellion. Sur pied, il faut reconnaître que la machine porte parfaitement les gènes de la famille Sportster. Le moteur bicylindre Évolution en V ouvert à 45° issue du 48 surmonté du réservoir triangulaire est typique du Sportster tout comme la façon particulière de placer l'ensemble du câblage de la moto, dont une partie court sur l'un des tubes du cadre. Le niveau de finition est identique au reste de la gamme avec l'utilisation de bons matériaux, l'omniprésence du métal, un vrai travail sur les coloris et la qualité de peinture mais quelques finitions à revoir, surtout sur cette tranche de prix.
Mais sur cette base déjà connue, on peut noter tout un ensemble de changement esthétique et d'agrément qui rendent le Roadster assez unique. Et s'il n'y avait qu'une seule chose à retenir pour nous, ce serait sa garde au sol de 150 mm et le placement des cale-pieds. S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat, c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette moto pour les motards qui aiment la mise sur l'angle sans craindre de s'arracher les bottes à chaque virage. D'ailleurs Harley annonce même le degré d'inclinaison à 31,1°. Toujours sur l'agrément et unique à ce modèle, le retour d'une fourche avant inversée de 43 mm de débattement (non réglable) et des suspensions arrières retravaillées de la dernière génération et réglable uniquement en précontrainte. Sur le freinage on aime la présence d'un double disque avant de 300 mm avec des étriers de frein flottants à deux pistons (+ ABS Bosch). Il se pourrait donc bien que l'on ait à faire à une Harley qui freine ? Tout a été fait pour augmenter l'agilité et la maniabilité du Roadster avec, par exemple, un angle de chasse de presque 29° et surtout une position plus haute et sur l'avant de la moto. Le guidon placé bas, une selle étroite et des cale-pieds qui vous ramènent les genoux dans les oreilles, nous sommes en plein dans la «sportive » des années 50.
Dans les détails esthétiques, il faut s'attarder avec par exemple, la double sortie 2-2 en chrome et pare chaleur, le nouveau compteur avec un compte-tours analogique et la présence d'un écran numérique qui propose également l'affichage de ce dernier, une horloge, un indicateur de rapport engagé, un trip total et deux partiels. On notera d'ailleurs que l'écriture bleue sur un fond noir est un enfer en lecture, mais au moins il est esthétique et toujours l'absence d'une jauge d'essence. Comme pour les autres modèles, les rétroviseurs seront bien plus efficaces placés sous le guidon. Une habitude de lecture à prendre mais ça évitera de voir ses coudes à chaque coup d'œil. Et bien heureux, ceux qui voudront emmener un passager tout en gardant le style, puisqu'il existe de série une « place » passager et les cale-pieds qui vont avec (dispos uniquement sur la SuperLow et la Custom). Un détail pour certains, mais qui vous évitera bien des remontrances pour d'autres !
Mais trêve de galéjades, si sur le papier et sûrement pour beaucoup, le Roadster n'est qu'une énième version du Sportster, nous avons-nous même été surpris du résultat de cet essai et nous pouvons déjà, à la base, nous réjouir qu'il y ait enfin le retour d'un 1200 cm2 dans un cadre qui lui rend justice, vu que le Forty-Eight nous avait laissés sceptiques à l'époque. Et c'est sur les routes de Provence et du Var (et sous le soleil) que nous vous emmenons.
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