2. Essai Harley Davidson Roadster 1200 : à l'attaque
Inutile parfois d'aller bien loin pour découvrir une machine dans de bonnes conditions. C'est entre Marseille et Saint-Tropez que nous avons découvert le Roadster. Avec ses 785 mm de hauteur de selle contre 710 pour la 48, nous entrons dans une tout autre catégorie et nul besoin d'avoir les chiffres sous les yeux pour s'en rendre compte rapidement.
Une fois installée, on se sent plus haut perché que d'habitude et on se dit que les petites tailles pourraient peiner à manœuvrer les 259 kilos de la bestiole. Et bien pas tout à fait… Il y a plusieurs éléments qui vont se contredire. D'un côté pour les grandes jambes, il n'y aura pas vraiment de soucis pour la déplacer, mais le placement des cale-pieds (la position en général) met les genoux au niveau des oreilles, ajouter à cela la position légèrement sur l'avant et cela donne un placement assez improbable. A contrario pour les petits, avec le poids et les cale-pieds qui tombent pile sur les mollets, il faudra prendre une certaine habitude, mais la position de roulage sera bien plus agréable. En somme, le bon compromis tourne dans les 1m70/75. La gestion de l'empattement à l'arrêt demandera un peu d'effort, surtout sur les terrains difficiles, bref, ce n'est pas une machine de débutant. Heureusement la répartition des masses vous aidera dans votre tâche.
Inutile de vous spécifier d'entrée de jeu, que l'intérêt du Roadster, comme n'importe quelle Harley, n'a que d'intérêt qu'avec un passage en stage 1. Il suffira de le démarrer et d'écouter la sonorité de la moto pour s'en rendre compte (et ce n'est pas tout).
Il suffira de quelques kilomètres dans la cité Phocéenne pour que le verdict tombe : inutile d'espérer pouvoir utiliser ce modèle en ville sans subir quelques douleurs physiques. D'un côté la course très longue du levier d'embrayage (et le point de contact qui l'est tout autant) conjuguée à la dureté du dit levier finissent par ankyloser la main. On ajoute à cela une position sur l'avant et la chaleur du moteur et nous avons le parfait combo pour fuir la ville au plus vite. C'est d'ailleurs presque dommage parce qu'à l'inverse, on sent le Roadster parfaitement à l'aise dans les remontées de files et le poids se fait vite oublier dès la plus basse vitesse. Après des kilomètres de torture à basse vitesse, il est grand temps pour nous de fuir le monde et de se perdre dans les montagnes Varoises. Et c'est à ce moment précis, quand le rythme augmente que le choix de l'ergonomie prend tout son sens, même en mode crapaud sur une boîte d'allumettes.
Et là, c'est ce qu'on peut appeler une révélation. Dès que les premiers virages passés, on sent que le Roadster est sur son terrain. Le travail sur le train avant est redoutable pour un Sportster et engage vraiment à s'amuser. Le rythme augmente naturellement assez vite et on se surprend à en vouloir toujours plus. L'angle de chasse rend la moto facile à engager offre tout un tas de fantaisies en courbe comme des corrections. Les limites viendront uniquement sur les enchaînements rapides où il ne faudra pas hésiter à jouer du bassin pour la balancer. Mais les grandes courbes sont un véritable plaisir grâce à sa stabilité (et aussi aux Dunlop GT 502F) et surtout à sa garde au sol. Et c'est d'ailleurs le plus gros point positif de ce nouveau modèle et les grosses mises sur l'angle ne l'ont quasiment pas fait frotter. Ceux qui pensent ne pas pouvoir attaquer avec une Harley risquent d'être surpris. Enfin, ce sera tout de même relatif avec le bicylindre vraiment étouffé par nos satanées normes Européennes. Une gageure quand on sait ce dont ce moulin est capable. Étant plein partout couplé avec des montées en régime court, on sent bien qu'il a envie de relancer bien plus que ce que les brides lui permettent. Damned ! En version Française, il faudra donc composer avec des vibrations parasites à mi-régime et supporter le son d'un moteur en souffrance.
Mais on se consolera vite avec l'excellente partie cycle et un freinage enfin digne de ce nom. Le Roadster à un double disque avec étriers deux pistons. Nous sommes loin du freinage Brembo de certains concurrents, mais le système est performant et offre un parfait feeling sous le levier. Les déformations de la route sont absorbées et pas à un seul moment la moto se désolidarisera, ni déclenchera l'ABS sur des situations limites.
Photos (33)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération