3. Essai - Ducati Streetfighter S : Plus fight que Street...

Chaude comme une adolescente à un concert de Britney Spears, la Ducati Streetfighter S n'est pas la dernière à s'élancer sur l'asphalte bouillant.. 20 minutes le tour de grand huit au guidon d'une machine de Superbike à oualp'. C'est le moment ou jamais…

Avec ses 840 mm de hauteur de selle, pas de souci majeur à noter en ce qui concerne mon mètre soixante dix. Relativement en appui sur les bras, on se retrouve entre une position de routière et de sportive ce qui nous rappelle que la bête est prête à partir au «fight».

Bride à la gâchette

Première. Douce à l'embrayage, la boite de vitesse est saine. La voie d'accélération accédant à la piste permet de prendre rapidement ses marques. Dès les premiers tours de roue, on se sent bien au guidon de la Streetfighter S mais comme toujours sur les roadsters (ou supermot') de la firme de Borgo Panigale, la sensation d'être assis sur la roue avant est immense…

Passée cette surprise – qui s'estompe rapidement – l'envie d'enrouler du câble se fait présente d'autant plus que la Streetfighter ne demande que ça. Sous 4000 tours, le bicylindre en L desmodromique n'est pas à son avantage. Par contre, une fois ce premier strate franchi, il devient vivant et tracte sérieusement jusqu'à 10000 trs/min malgré son émasculation (qui se fait à la poignée des gaz).

Le Ducati Traction Control (DTC) veille…

Pour ce genre de circuit – plus technique que rapide – le bridage n'est pas si dérangeant et suffit amplement à se donner de belles sensations même si l'électronique veille… Livré de série sur la version haut de gamme (S) de la Streetfighter, le Ducati Traction Control (DTC) assure à la perfection son travail. Réglé sur le niveau 6 pour ces 20 minutes de roulage, je le déclenchai sur chaque réaccélération sur l'angle. Une position moins regardante (niveau 3 ou inférieure) semblait être plus approprié à mon style de «pilotage».

Mais même avec cet électronique, qui veille à chaque instant sur la différence de vitesse entre la roue avant et la roue arrière et gère l'arrivée d'une éventuelle raquette, on prend un plaisir fou au guidon de cet outil et il nous le rend bien…

S : Ohlïns, Brembo, Machesini et carbone…

Version haut de gamme de la Ducati Streetfighter, la finition S s'enrichie d'un matos top niveau assurant à la perfection son boulot sur piste.

Avec une partie cycle signée Ohlïns, on note une Streetfighter dynamique, sensible et assurant une bonne lecture de l'asphalte. Le train avant est rivé au sol et les entrées de courbe se font avec entrain. On s'étonne même que la mise sur l'angle se fasse avec autant d'aisance, sans forcer. Mes sliders de bottes s'en souviennent encore (voir la revue de détails)…

Pour freiner l'ensemble, Ducati a misé sur du Brembo. A ce titre, ils ont équipé la Streetfighter S de deux disques flottants de 330 mm de diamètre pincés par des étriers monobloc à fixation radiale. Deux doigts suffisent amplement à sortir des freinages de trappeurs, vous coller les «noix de Cajou» contre le réservoir et surtout faire les freins à vos camarades de jeu.

Pour achever ce tableau de maitre, Marchesini équipe l'Italienne de jantes 5 branches forgées et alliage léger. Ces dernières participent activement à la vivacité de la machine qui passe les pif-paf du circuit de la Ferté Gaucher en deux temps trois mouvements.

Seul reproche, quelques mouvements parasites à la prise de frein pour passer d'un plein angle à un autre. Une petite passe sur la partie cycle gommera à coup sûr ces sensations…

• Photos : Fabrice Berry