De plus en plus de villes sont limitées à 30 km/h
Après Nantes, ce sera au tour de Montpellier cet été, puis Nice et Paris avant la fin 2021. Baisse de la mortalité, meilleure cohabitation avec les vélos, moins de nuisances sonores : les municipalités n'y voient que des avantages.
Cet été, les Montpelliérains vont devoir lever le pied. Manu Reynaud, l'adjoint au maire de Montpellier, en charge de la Ville apaisée, a annoncé une baisse de la limitation de vitesse dans la ville : "À partir du mois de juillet, ce sera 30 km/h par défaut dans toute la ville. Le 50 km/h deviendra l'exception". Quelques grands axes structurants resteront ainsi limités à 50 km/h. Mais pour tout le reste du centre-ville, ce sera 30 km/h d'office.
Montpellier va donc s'ajouter à une liste de villes limitées à 30 km/h de plus en plus longue. Parmi les grandes agglomérations, Grenoble a montré l'exemple en généralisant cette allure dès le début 2016. Lille a fait de même fin 2019, Nantes l'a rejoint un an plus tard. Nice va s'y mettre aussi d'ici cet été. À Paris, la mesure est en chemin. Souhaitée par Anne Hidalgo, elle a fait l'objet d'une consultation citoyenne en octobre et novembre 2020. Elle pourrait entrer en vigueur d'ici fin 2021.
La tendance ne concerne pas que les plus grandes agglomérations, celles où la circulation est bouchée au quotidien et où les épisodes de pollution reviennent régulièrement. De petites et moyennes villes s'y mettent, avec par exemple depuis le début de l'année Pornichet, Saint-Maur-des-Fossés ou Chartres.
À chaque fois, les mêmes avantages sont mis en avant, à commencer par une baisse de la mortalité. Dans le journal Midi Libre, Julie Frêche, vice-présidente chargée des transports et des mobilités actives à la métropole de Montpellier, déclare : "Il y a une réduction de 70 % des accidents mortels liée directement à la réduction de la vitesse en ville". Il est vrai qu'un impact à 30 km/h au lieu de 50 km/h aura des conséquences bien moins graves sur les usagers vulnérables de la route, très présents en ville. En clair les piétons et cyclistes.
Cette baisse de la limitation de vitesse se fait d'ailleurs dans le but d'assurer une meilleure cohabitation entre les différents usagers. Julie Frêche dit ainsi : "Chaque utilisateur de la voirie va être plus attentif à ce qui se passe autour de lui car l’automobiliste ne va plus être seul sur la voirie : le 30 km/h permet, d’un point de vue réglementaire, le double sens cyclable". À Montpellier, on ne cache pas aussi que l'idée est de ralentir les automobilistes pour les pousser à laisser leur voiture au garage ! Et moins d'autos et une limitation en baisse, c'est moins de nuisances sonores en ville et moins de pollution.
À ce jour, près de 200 villes sont passées à 30 km/h. C'est à se demander si la limitation à 30 km/h en ville ne va pas se généraliser… sans en passer par une obligation venue du sommet de l'État. Voilà qui arrangerait bien le gouvernement. Après la vive polémique autour des 110 km/h sur autoroute et le psychodrame des 80 km/h sur les départementales, il voit une proposition de la Convention Citoyenne pour le Climat, à laquelle la ministre de la Transition Écologique s'était montrée favorable, se diffuser sans son intervention. Et sans contestation nationale.
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