Shinya Nakano est un cas. Son talent est reconnu, son affabilité est appréciée, et, pourtant, rien ne lui est jamais facile. Un titre mondial en 250 perdu en 2000 pour douze centimètres sur la ligne d'arrivée dans la dernière course au profit d'Olivier Jacque, puis un parcours ardu dans la catégorie reine avec des teams de seconde zone ; Tech'3 d'abord, D'Antin ensuite.Puis c'est le divorce avec son blason Yamaha, fait rarissime pour ce qui est d'un pilote issu du soleil levant.Intronisé leader d'une équipe Kawasaki ambitieuse, c'est en fait trois ans de galère que subit Shinya malgré quelques podiums et autres coups d'éclat en essai. Pour constater un champ de ruine à l'issue de cette saison. Même pas la nouvelle 800 à se mettre sous la dent.La perche tendue par Montiron pour monter sur une RC212V devait être saisie. Nakano a le bagage et la vélocité pour sortir le team de l'importateur italien Honda du traumatisme Tamada de ces deux dernières années. Les deux font donc la paire dans leur quête de rédemption, mais ce ne sera pas facile pour autant. La concurrence est rude et aguerrie au matériel de Tokyo. Par ailleurs, des Michelin seront à découvrir par un pilote nourri jusque là aux Bridgestone.Reste que des podiums sont au moins attendus pour 2007. Nakano n'a plus vraiment le temps pour enfin s'imposer dans le milieu. Et il en a largement les moyens.