4. Chine : l'électrique gagne du terrain
Le gouvernement chinois va imposer aux constructeurs de réduire la consommation moyenne de leurs véhicules à 5 l/100 km, contre 6,9 l/100 km actuellement. C’est pourquoi les constructeurs pensent à l’hybridation, mais aussi à la voiture électrique d’autant que le gouvernement incite fiscalement à l’achat de voitures hybrides ou électriques et qu’il a fixé un quota de 12 % de véhicules électrifiés en 2020. Demain, la plupart des nouveautés électriques seront chinoises.
Les véhicules électriques, la Chine connaît. C’est le premier marché pour les véhicules électrifiés. Le gouvernement a incité les constructeurs à produire “électrique“ en leur octroyant des aides généreuses. Mais devant des fraudes généralisées (volumes surestimés, véhicules dont la qualité était non conforme aux normes en vigueur), le gouvernement a suspendu puis diminué ces aides qui ne sont plus aussi faciles à obtenir. Malgré tout, le gouvernement chinois fait de l’automobile électrique sa priorité (la pollution étant importante en Chine dans les grandes agglomérations). Il met ainsi en place un quota de véhicules verts (véhicules électriques ou hybrides) correspondant à 10 % des ventes totales à partir de 2019 (12 % en 2020), les constructeurs vont être contraints de respecter ce quota. Sinon ils seront obligés d’acheter des crédits auprès des concurrents “excédentaires“ ou payer de fortes pénalités.
De belles ressources minières
Cela est valable pour les constructeurs étrangers en coentreprise avec les constructeurs chinois, mais aussi pour les constructeurs chinois eux-mêmes qui vont être obligés de tout faire pour faire progresser en qualité leurs véhicules électriques, mais aussi d'augmenter l’autonomie de leurs véhicules pour que les automobilistes les achètent. Il faudra aussi proposer des prix bas pour garantir l’intérêt du public. Pour ce dernier point, ils comptent sur leurs fournisseurs chinois bien placés en "électromobilité". Plusieurs entreprises chinoises sont propriétaires de mines en Afrique, d’autres détiennent des usines de métallurgie ou de traitement des matériaux nécessaires à la fabrication des batteries. Ainsi Jianngxi Ganfeng Lithium est le troisième producteur mondial de composés de lithium. Tianqi Lithium exploite des mines de lithium en Australie et voudrait acquérir une entreprise minière chilienne qui exploite des gisements de ce métal.
Les constructeurs français prêts pour l’électrique
Quant aux constructeurs étrangers, ils comptent sur leurs partenaires chinois pour profiter de l’engouement pour la voiture électrique. Deux possibilités s’offrent à eux, produire des modèles abordables et bon marché pour séduire une plus grande clientèle, ou des véhicules haut de gamme pour conserver leur image de marque. Quoi qu’ils décident, plusieurs projets sont à l’étude. Le groupe PSA avec son partenaire Dongfeng prévoit de nombreux modèles électriques ou hybrides rechargeables. Ainsi la future DS3 Crossback qui sera dévoilée au Mondial en octobre aura une déclinaison tout-électrique. Tout comme la future génération de Peugeot 208 prévue pour 2019. Quant aux Citroën C5 Aicross, DS7 crossback, Peugeot 3008, ils disposeront fin 2019 d’une déclinaison hybride rechargeable de 300 ch. La Peugeot 508 disposera aussi d’une telle déclinaison, mais sa puissance sera limitée à 220 ch, car elle n’utilisera qu’un moteur électrique en complément du bloc essence. Tandis que les SUV PSA disposeront d’un autre bloc électrique placé sur l’essieu arrière et permettant, si besoin, d’avoir quatre roues motrices.
Tous les constructeurs veulent de l’électrique
General Motors veut également sa part du gâteau et s’est décidé à lancer sur le marché chinois sa berline hybride Chevrolet Volt qu’il a rebaptisée là-bas Buick Velite 5. Skoda a présenté en 2017 un SUV coupé électrique qui donnera un modèle de série qui devrait disposer d’une autonomie de 500 km sans recharger les batteries.
Le constructeur tchèque bénéficiera de toute l’aide du groupe Volkswagen auquel il appartient, car le constructeur allemand prévoit une offensive électrique sur le marché chinois dans quelques mois. Ce n’est pas le seul puisque Daimler (Mercedes) investit lui aussi massivement. Les deux groupes allemands se sont décidés à ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. D'une part, Daimler s’associe à BAIC, Volkswagen à JAC afin de proposer des voitures bon marché (entre 17 000 € et 19 000 €) vendu sous le logo de la marque chinoise partenaire. D'autre part et plus tard, ils vont proposer leurs propres véhicules haut de gamme. Ainsi Volkswagen, va lancer ses modèles I.D., Mercedes quant à lui va proposer ses modèles EQ. Les deux constructeurs veulent créer de vraies familles de véhicules électrifiés.
La marque de Wolfsburg en pointe
Volkswagen est le plus rapide à dégainer puisqu’il y a présenté avec son partenaire chinois JAC, la première voiture électrique bon marché. Il s’agit d’un SUV qui sera commercialisé sous la marque Sol. Ce Sol E20X a une puissance de 116 ch et devrait disposer d’une autonomie de 300 km. Il sera suivi plus tard par un minicar et une berline électriques qui utiliseront tous deux une plate-forme JAC déjà utilisée par d’autres modèles du groupe chinois.
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