Ces équipements que les Américains ont eus avant tout le monde
Les constructeurs américains, s’ils n’ont pas inventé l’automobile, ont largement contribué à son évolution, adoptant bien avant nous, Européens, des équipements que l’on juge actuellement indispensables…
Chose assez contre-intuitive, au début du 20è siècle, il se vendait aux USA plus de voitures fonctionnant à l'électricité qu’à l'essence. Mais cela a commencé à changer avec l’invention d’un accessoire qui a énormément facilité l’usage des véhicules thermiques. On démarrait alors le moteur de ceux-ci, à ses risques et périls, avec une manivelle, et vu les cylindrées grandissantes, l’opération devenait de plus en plus ardue. Avec un danger accru en cas de retour de manivelle !
Charles F. Kettering, ingénieur chez Cadillac a apporté sur la Model Thirty en 1912 un accessoire qui allait être repris par absolument tout le monde : le démarreur. Actionné par clé, il n’a toujours pas été remplacé, et explique en partie pourquoi les thermiques ont pris l’ascendant sur les électriques.
En 1939, Oldsmobile présentait la première voiture dotée d’une boîte automatique, la fameuse transmission Hydra-Matic, après des années de recherches menées au sein de GM. Comptant initialement 4 rapports, elle équipe les Series 60 et 70 dès l’automne, puis passe chez Cadillac en 1941, et c’est le début d’un grand succès. Dès les années 50, cette transmission fera florès chez GM, Chrysler suivant peu après. Elle serait très inspirée des brevets du Français Gaston Fleischel.
Chrysler, au début de cette décennie-là, en 1951, commercialise d’ailleurs un équipement aujourd’hui devenu indispensable : la direction assistée. Nommée Hydraguide, elle équipe le modèle de haut de gamme Imperial. Elle a été conçue dans les années 20 par Francis Davis chez Pierce-Arrow, et d’abord été utilisée sur des véhicules militaires. Chrysler s’est inspiré des travaux de Davis, qui est entré chez GM juste avant la guerre. De sorte que les Cadillac ont reçu la direction assistée dès 1952.
Un peu auparavant, en 1949, un constructeur de microcars, Crosley, commercialisait la première auto dotée de quatre freins à disques, pincés par des étriers, la Hotshot. Elle utilisait un système Hydradisc, développé par Goodyear et largement étrenné en aviation dans les années 40. Malheureusement, ce dispositif s’est avéré peu adapté aux contraintes de la route et des climats difficiles, se corrodant à vitesse grand V. De sorte que dès 1950, il était remplacé par des tambours… Il faudra attendre 1955 et la Citroën DS pour revoir des disques sur une auto de grande série.
Quand on pense aux américaines, la climatisation vient rapidement à l’esprit. Et, en effet, c’est chez l’Oncle Sam que la première auto dotée d’une réfrigération de l’air est apparue, en 1939, chez Packard. Seulement, le dispositif, installé en accessoire, était très encombrant, lourd, non réglable et cher.
En après-guerre, d’autres autos, chez Chrysler notamment, ont bénéficié d’une clim, bien mieux mise au point, mais, là encore, chère et encombrante, prenant de la place dans le coffre. C’est en 1954 que Nash, propriété du groupe Nash-Kelvinator, fabricant de réfrigérateurs, commercialise une auto dont la clim prend entièrement place sous le capot, et qui se contrôle via le tableau de bord. Peu cher et efficace, ce système en inspirera bien d’autres. En 1964, Cadillac introduit la régulation automatique de la clim : on choisit la température désirée, et la voiture fait le reste.
La marque de luxe américaine sera aussi la première, dans les années 50 à équiper ses autos de phares à allumage automatique, de sièges électriques (voire chauffants !), de volants réglables en hauteur et en profondeur… Mais pas le régulateur de vitesse. Conçu par Ralph Teetor en 1948, le « Speedostat » est finalisé des années plus tard (il se désactive dès qu’on appuie sur le frein) puis monté sous l'appellation Auto Pilot dès 1958 dans les Chrysler de haut de gamme, mais en option. Détail singulier : son inventeur était aveugle !
Une autre grande avancée a lieu au tout début des années 70 dans le groupe Chrysler : l’Imperial 1971 s’équipe, en option, du premier antibloqueur de freins à gestion électronique, le système Bendix Surebrake, surnommé Anti-skid. Bien avant l’ABS de Bosch, en 1977 ! Des capteurs disposés sur chaque par roue envoient des signaux à un boîtier électronique situé dans le coffre, qui ensuite agit indépendamment sur chacune des roues avant, et le train arrière (trois canaux donc). L’Anti-skid est très efficace, mais émet des tic-tic dès qu’il s’active. De plus, c’est une option chère, à laquelle les clients préfèreront la hifi… Seulement 5 % des Imperial bénéficieront du Sure-Brake, qui disparaît pour 1974.
A cette époque, c’est l’airbag qui est inauguré dans les autos américaines, fin 1973 chez Oldsmobile comme je vous le narre dans cet article, sur l’ACRS.
En 1986, Buick commercialise le premier écran tactile sur sa Riviera, un dispositif peu réactif qui nécessitera quelques années de mise au point, puis en 1988, l'Oldsmobile Cutlass Supreme introduisait l'affichage tête hate. En 1998, Chevrolet dotait la Corvette C5 d'un dispositif similaire par le principe mais bien plus complet et configurable, une première sur une voiture de sport.
Beaucoup d’avancées qui ont facilité considérablement l’usage des automobiles, et donc, ont facilité leur expansion. Et encore ! Nous n’avons pas évoqué les innovations technologiques, comme la boîte entièrement synchronisée (Cadillac en 1928), ni les batteries lithium-ion qui ont permis à Tesla de révolutionner l’industrie automobile…
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération