CATL se joue de Donald Trump pour empocher les dollars nécessaires à son développement européen
Blacklisté aux États-Unis, le groupe chinois empoche des milliards de dollars d'investisseurs institutionnels américains à la bourse de Hong Kong pour financer son développement en Europe. Un joli tour de passe-passe au nez et à la barbe de Donald Trump.

Robin Zeng, le fondateur et dirigeant de CATL, peut exulter. Le leader mondial des batteries pour véhicules électriques vient de réussir la plus grosse introduction de l’année à la bourse de Hong Kong.
Mardi dernier, Contemporary Amperex Technology Limited (CATL), a levé l’équivalent de 4 milliards d’euros. De quoi financer le développement international de la marque, notamment en Europe. Un joli tour de passe-passe mené à la barbe de Donald Trump, avec l’aval des autorités de Pékin.
Passe-passe boursier
Victime collatérale de la guerre commerciale entre Pékin et Washington, CATL a été placé par de Département de la Défense américain sur liste noire au motif qu’il fournirait des batteries à l’armée chinoise, ce que dément la direction. Dans l’impossibilité de se faire coter à Wall Street (New York, USA), le groupe chinois a donc choisi la place de Hong Kong pour lever les dollars nécessaires à son expansion. Pour éviter de s’attirer les foudres nord-américaines, le capital de CATL n’était pas ouvert aux personnes et sociétés domiciliées sur le sol des États-Unis.
L'aubaine de la pause des tensions sur les droits de douane
Mais rien n’interdisait aux investisseurs américains disposant de comptes « offshore » (avec une filiale hors USA) de participer à l’achat d’actions du géant chinois de la batterie. Au regard des milliards levés, l'astuce semble avoir bien fonctionné, sans que Pékin n'y trouve rien à redire.
L’aubaine d’un répit avec Washington sur la question des droits douaniers a permis au leader mondial des batteries de s’ouvrir aux capitaux étrangers et d’attirer des poids lourds de la finance américaine et mondiale comme JP Morgan, Bank of America, Oaktree (société californienne de gestion de placements), le fonds souverain du Koweït (Kuwait Investment Authority), EXOR (holding d’investissement de la famille italienne Fiat Agnelli) ou bien encore la compagnie pétrolière chinoise, Sinopec.
CATL premier investisseur chinois en Europe
Mais pourquoi faire une levée de fonds pour un groupe qui dispose de 40 milliards d’euros ? Tout simplement parce que l’essentiel de cette somme est libellé en yuans. Or les règles de change pratiquées par Pékin empêche quasiment toutes sorties de capitaux pour décourager les financements en dehors du pays . CATL, a donc dû trouver des fonds en dollars pour financer ses projets à l’étranger. Notamment en Europe, nouveau centre névralgique de développement du groupe en dehors de la Chine.
Le fabricant de batteries dispose sur le Vieux Continent d’une usine en Allemagne, d’une deuxième en développement en Hongrie et d’une troisième en projet à Saragosse (Espagne) en partenariat avec Stellantis qui devrait sortir de terre d’ici à fin 2026.
Le groupe de Ningde (Fujian) a indiqué que 90 % des fonds levés serviraient à financer la construction d’une usine en Hongrie. Faisant de CATL le plus gros investisseur chinois sur le Vieux Continent.
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