Carrosserie : 3/4 des chocs mineurs ne sont pas réparés
Gérer un parc d’entreprise, on le sait, n’est pas une sinécure. Cela nécessite d’une part de définir la meilleure Car policy possible, et d’autre part, d’optimiser son temps et surtout le budget alloué, car entretenir une flotte, cela coûte cher, et très souvent, plus cher que prévu… Illustration à travers les frais de carrosserie engendrés par les chocs dits « mineurs ».
La start-up parisienne WeProov développe depuis 7 ans des solutions digitales (inspections des carrosseries, édition de devis, opportunité à déclarer un sinistre en fonction du montant des réparations VS montant de la franchise, etc.) au service notamment des parcs d’entreprises. Elle évalue entre 5000 et 10 000 euros par an le budget lié à l’usage d’un véhicule léger, tous postes confondus. Pour se faire une idée plus globale, cela correspond à une moyenne de « 1 million d’euros pour une flotte de 100 véhicules en LLD », illustre Alexandre Meyer, le CEO de l’enseigne.
75 % des chocs mineurs non réparés
Lors d’une enquête menée au cours du premier semestre 2022, sur la base de 95 000 inspections de véhicules réalisées par sa plateforme technologique, mais aussi sur la base de statistiques externes issues de l’Association SRA* ou d’études du Cabinet Deloitte, WeProov s’est intéressée plus spécifiquement aux coûts des réparations qui impactent les flottes. Ils représenteraient à eux seuls 17 % du coût total de détention annuel. Une part qui intègre les dommages sur la carrosserie, y compris « les petits bobos de tous les jours », ceux qui débutent par une simple rayure, une simple bosse ou encore, par un éclat minuscule sur le pare-brise.
Dans la pratique, il apparaît que ces incidents du quotidien sont trop fréquemment minimisés, à la fois par les conducteurs et par les gestionnaires. Minimiser, le mot serait même presque faible… L’étude de cas réalisée par WeProov révèle en effet que 75 % des véhicules ne seraient pas réparés après des chocs mineurs. Or, Alexandre Meyer alerte sur le fait que l’accumulation de ces accrocs sur la carrosserie au fil de l’usage, vient pourtant grever sensiblement le budget flotte, notamment lorsque viennent s’appliquer des frais de remise en état élevés en fin de location longue durée.
Seuls 4 sinistres sur 10 sont déclarés
WeProov a voulu aller plus loin dans son analyse et s’est concentrée sur les 25 % de chocs mineurs réparés et déclarés aux assurances. Il apparaît alors que seuls 42 % d’entre eux sont déclarés... Est-ce là un bon ou mauvais calcul de la part des flottes ? Selon Alexandre Meyer, cela signifie en tout cas qu’elles sont contraintes de mettre la main à la poche pour au moins 58 % de ces sinistres. Ce surcoût direct dans le budget serait loin d’être anodin. Il équivaudrait à environ 80 000 euros tous les 100 dommages.
Le fait de ne pas réparer ou de trop tarder à réparer, manifestement, alourdirait donc la facture totale liée à l’usage des véhicules de flottes, d’autant plus dans le contexte inflationniste actuel. L’évolution des coûts carrosserie est en effet ininterrompue depuis 2016, avec un coût des réparations en hausse de 23,7 % et une augmentation particulièrement forte au cours des 12 derniers mois. Dans le détail, sur six ans, le prix des pièces aurait bondi de 30 %, les frais de peinture de 20 %, et la main d’œuvre de 14 %.
*SRA : sigle pour « Sécurité et Réparations Automobiles ».
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