Bruno Le Maire confirme le déplafonnement du malus pour aider les sous-traitants
Le Ministre de l'Économie a fait plusieurs annonces lors de la Journée de la filière automobile : malus déplafonné, bonus prolongé sur plusieurs années, soutien financier aux petites entreprises… Il veut aussi faire un pacte avec les grands constructeurs pour qu'ils relocalisent leur production.
Le ministre de l'Économie a pris la parole en clôture de la Journée de la filière automobile. Bruno Le Maire a reconnu que le contexte était difficile : le secteur est secoué par une chute des ventes mondiales et par des ruptures technologiques coûteuses.
Mais le ministre est confiant et a présenté les grandes lignes d'un plan de relance, invitant à regarder "plus loin que le bout de son nez". Oui, 2020 sera compliquée, mais l'industrie automobile française peut passer la tempête et surtout en sortir renforcée. Bruno Le Maire a déclaré à la fin de son discours : "nous pouvons gagner cette bataille".
Pour cela, il souhaite que la filière automobile française se focalise sur les nouvelles technologies. Il a fait une première annonce pour rassurer les constructeurs inquiets sur l'avenir des aides à l'achat, desquelles dépendent fortement les ventes : l'enveloppe du bonus et de la prime à la casse sera augmentée de 50 % en 2020. Surtout, il a révélé que la ministre de l'Écologie présenterait bientôt un calendrier complet des aides sur plusieurs années, afin de donner de la visibilité. Il a par ailleurs indiqué que l'État français allait soutenir le développement de l'hydrogène en France.
Bruno Le Maire a ensuite confirmé la volonté de durcir les taxations sur les véhicules les plus polluants. Le malus devrait ainsi être déplafonné. Il n'y aurait donc plus de seuil maxi à partir duquel la taxe ne bouge plus, ce qui pour le ministre donne un côté "open-bar" à la pollution une fois passé ce seuil. Pour l'instant, dans le projet de loi de finances 2020, il y a une taxe maxi de 12 500 € à partir de 173 g/km de CO2. Il assume, balayant les critiques sur une politique qui viserait les SUV : "Je ne veux pas taxer un type de véhicules, je veux taxer la pollution". Il a d'ailleurs souligné que le déplafonnement ne va toucher quasiment aucun véhicule fabriqué en France.
Ce déplafonnement doit rapporter 50 millions d'euros supplémentaires. Et Bruno Le Maire a déjà fait savoir à quoi servira cet argent : aider les sous-traitants. Ce sont le plus souvent de petites entreprises, très inquiètes pour 2020. Deux fonds de 25 millions d'euros chacun seront créés : un pour accompagner la transformation écologique de sous-traitants, un autre pour garantir des prêts pour les aider à tenir pendant la crise qui se profile. Le ministre a d'ailleurs demandé aux grands constructeurs de veiller à la santé de leurs sous-traitants, souhaitant voir un principe de solidarité se mettre en place.
Enfin, le ministre n'a pas manqué de tacler les délocalisations pratiquées par les constructeurs. Il ne les a pas citées directement, mais on peut penser à l'arrêt de la fabrication en France des citadines. Bruno Le Maire veut donc une relocalisation avec des accords "donnant-donnant". Il évoque et assume déjà une baisse des impôts sur les sociétés si cela permet de maintenir l'activité dans le pays.
Il a demandé à Hervé Guyot, ancien patron de Faurecia, de faire un rapport pour déterminer dans quelles conditions économiques les marques peuvent relocaliser en France. Le rapport définitif doit être rendu en avril 2020. Des décisions seront prises à partir de celui-ci, avec l'élaboration d'un pacte entre l'État et la filière.
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