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BMW X3 3.0i vs Nissan Murano : duel de SUV à 6 cylindres, dès 5 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Rouler dans un SUV dynamique doté d’un puissant 6-cylindres à essence ? C’est possible sans se ruiner grâce à ces deux modèles injustement oubliés et pourtant si agréables : les BMW X3 3.0i et Nissan Murano I.

BMW X3 3.0i vs Nissan Murano : duel de SUV à 6 cylindres, dès 5 000 €

Les forces en présence

  • BMW X3 3.0i (2003-2006), SUV 5 portes, 6-cylindres en ligne 3,0 l essence, 231 ch, 1 760 kg, à partir de 5 000 €.
  • Nissan Murano (2005-2007), SUV 5 portes, V6 3,5 l essence, 234 ch, 1 870 kg, à partir de 5 000 €.
Les protections de carrosserie noires, si elles résistent bien aux éraflures, ne renforcent pas l’élégance du X3, ici en 2003. Elles seront peintes après le restylage.
Les protections de carrosserie noires, si elles résistent bien aux éraflures, ne renforcent pas l’élégance du X3, ici en 2003. Elles seront peintes après le restylage.
Plus coquet que son rival, le Nissan Murano, ici en 2005, joue aussi la carte de l’originalité.
Plus coquet que son rival, le Nissan Murano, ici en 2005, joue aussi la carte de l’originalité.

Au début des années 2000, les SUV n’ont pas encore envahi le marché. L’offre s’enrichit progressivement de modèles n’ayant presque aucune prétention en tout-terrain, le X3, sorte de X5 en réduction, ouvrant même la voie dans la catégorie des premiums de taille moyenne en 2003. Les Audi Q5 et Mercedes GLK suivront bien plus tard ! Pour sa part, le Nissan Murano, un peu plus imposant, se donne carrément des airs de break surélevé, se passant de toute protection de carrosserie. Il défriche la route pour le Qashqai, qui en reprendra le concept à une échelle et un prix plus réduits. Ces deux pionniers s’affrontent ici dans avec des arguments différents : compacité et dynamisme pour le BMW, espace et confort pour le Nissan. Mais tous deux jouissent d’excellents moteurs 6-cylindres à essence, sources de puissance et d’agrément.

Présentation : deux SUV routiers et performants

Un BMW X3 Sport doté de projecteurs au xénon, des marchepieds en alu et du radar de stationnement avant. Il tente de conserver des faux-airs de baroudeur, ce qui ne sert à rien.
Un BMW X3 Sport doté de projecteurs au xénon, des marchepieds en alu et du radar de stationnement avant. Il tente de conserver des faux-airs de baroudeur, ce qui ne sert à rien.

Fort du succès du X5, son premier SUV, BMW décide d’en appliquer la recette sur une gamme inférieure. Cela donne le X3, codé E83, qui apparaît fin 2003 au salon de Francfort. Techniquement, il partage beaucoup de choses avec la 330 iX, dont la plate-forme et la transmission intégrale. Celle-ci envoie 60 % du couple à l’arrière par défaut et se dote d’un coupleur multidisques faisant varier ce ratio en continu. De la Série 3, le X3 récupère aussi le 6-cylindres en ligne M54.

Cubant 3,0 l dans le X3 3.0i, ce bloc développe la coquette puissance de 231 ch, catapultant le SUV bavarois (mais fabriqué en Autriche chez Magna-Steyr qui a contribué à sa conception) à 210 km/h. Quatre niveaux d’équipement sont proposés : Première, Confort, Luxe et Sport. Tous incluent la clim, l’ESP, les jantes alliage, l’ordinateur de bord, la radio CD ou encore les barres de toit. La version Confort ajoute la clim auto, le régulateur de vitesse voire le détecteur de pluie, la Luxe le cuir et le GPS notamment, et la Sport les xénons ainsi que le chargeur CD. Les prix s’échelonnent de 41 800 € en Première (50 800 € actuels selon l’Insee) à 49 170 € pour les Luxe et Sport, en passant par 43 820 € pour la Confort. Correct.

Concurrencée en interne par le 3.0d, apparu quelques moins plus tard, vendu au même prix, presque aussi performant mais bien plus frugal (eh oui, à l’époque, les diesels se rentabilisaient parfois dès l’achat), le 3.0i se vendra relativement peu. Il disparaît fin 2006, lors du restylage du X3 qui accueille alors le bloc N52 plus moderne. Le 3.0i est en effet remplacé par un 3.0 Si (272 ch), encore plus rapide mais moins gourmand.

Des projecteurs au xénon mais pas d’antibrouillards avant pour le Nissan Murano, ici en 2005.
Des projecteurs au xénon mais pas d’antibrouillards avant pour le Nissan Murano, ici en 2005.

Très actif sur le marché US, friand de 4x4 et SUV, Nissan y propose une large gamme de ces engins, qu’il complète en 2002 du Murano, codé Z50. Etabli sur la plate-forme FF-L utilisé par la grande berline Maxima de 3e génération (inconnue en France), il arbore des dimensions supérieures à celles du X3 et surtout, se targue d’une ligne forte en caractère. Son succès est certain chez l’Oncle Sam, ce qui incite le constructeur à le proposer en Europe, et notamment en France, mais pas avant 2005, après avoir rehaussé sa finition.

Chez nous, ce SUV n’existe qu’en une seule version à quatre roues motrices (celles de l’arrière ne s’enclenchant qu’en cas de besoin), mue par le V6 3,5 l de la sportive 350Z. Tout de même ! Seulement, pour préserver la boîte à variation continue, la seule disponible, ce bloc, ici transversal, perd quelques plumes, sa puissance s’en tenant à 234 ch, ce qui reste bien suffisant puisque l’engin accroche les 200 km/h en pointe.

L’équipement se révèle pléthorique : ESP, clim bizone, sellerie cuir à réglages électriques, GPS, hifi Bose, toit ouvrant, projecteurs au xénon, caméra de recul, tout est de série ! À 45 000 € (53 700 € actuels selon l’Insee), le Murano semble compétitif. Seulement, le marché étant alors totalement dominé par le diesel, il se vendra peu en France, même si sur les 600 unités prévues sur 2 ans, Nissan en a écoulé 1 440 ! Le Murano Z50 se voit remplacé dès la fin 2007 par le Z51 au look bien moins typé. Proposé, lui en diesel, il se vendra pourtant moins ! Comme quoi…

Fiabilité/entretien : deux engins robustes mais…

Merveille d’agrément, le 6-cylindres M54 du X3 3.0i, ici en 2003, est aussi très robuste. Attention tout de même aux bobines et aux sondes lambda.
Merveille d’agrément, le 6-cylindres M54 du X3 3.0i, ici en 2003, est aussi très robuste. Attention tout de même aux bobines et aux sondes lambda.

Doté d’éléments mécaniques éprouvés, le X3 présente une excellente fiabilité s’il a été bien entretenu. Le moteur passe les 200 000 km sans autre défaillance que les bobines d’allumage, et réduit les frais de maintenance par sa distribution à chaîne. On relève tout de même des fuites sur la pompe à eau, surtout si le liquide de refroidissement n’a jamais été purgé. La boîte manuelle est, elle aussi, très endurante, mais l’automatique connaît des problèmes. Pourquoi ? Parce que BMW ne préconise pas de vidange. Si on en effectue une vers les 100 000 km, alors on prolonge très nettement sa durée de vie ! Il en va de même pour les différentiels de la transmission xDrive.

Dans l’habitacle, la finition ne correspond pas aux standards BMW et vieillit moyennement, surtout au niveau des sièges. On relève aussi des bugs électroniques, tels que l’affichage sporadique du témoin d’airbag. Les toits ouvrants optionnels tombent parfois en panne, tout comme le système GPS, de toute façon dépassé. Cela dit, il n’y a rien de catastrophique.

Très solide, le V6 VQ35DE du Nissan Murano s’attèle à une boîte CVT qui l’est moins. Assurez-vous qu’elle ait été vidangée régulièrement avec la bonne huile.
Très solide, le V6 VQ35DE du Nissan Murano s’attèle à une boîte CVT qui l’est moins. Assurez-vous qu’elle ait été vidangée régulièrement avec la bonne huile.

Tout comme le BMW X3, le Nissan Murano possède un moteur très solide, plus encore que dans la 350Z car il est moins sollicité dans le SUV, même si le boîtier papillon s’encrasse parfois. Et comme son rival, le japonais a besoin qu’on lui vidange soigneusement sa boîte, à variation continue, tous les 80 000 km avec l’huile qui va bien. Malgré tout, cela n’a pas toujours épargné quelques tracas du groupe de commande, voire des casses. Cela dit, dans l’ensemble, cette transmission présente une fiabilité convenable, surtout si on l’utilise sans la brusquer, comme elle l’y incite. On vidangera aussi régulièrement le différentiel central.

Dans l’habitacle, la finition ne vaut pas celle du BMW (pourtant pas une référence), et des pépins électroniques peuvent apparaître. On relève aussi des cas de siège conducteur cassé. Autre souci avec le Murano : ses pièces sont rares, y compris chez Nissan, et très chères. Donc, achetez en priorité un exemplaire en bel état et bien entretenu, avant de considérer le kilométrage.

Avantage : BMW. Tout aussi fiable par son moteur que le Murano, le X3 présente l’avantage d’avoir de pièces de rechange bien plus faciles à trouver et moins chères.

Vie à bord : De l’espace, à défaut de raffinement…

Tableau assez peu raffiné pour le X3, qui ne dissimule même pas la trappe de l’airbag passager. Cet exemplaire compense avec les excellents sièges Sport.
Tableau assez peu raffiné pour le X3, qui ne dissimule même pas la trappe de l’airbag passager. Cet exemplaire compense avec les excellents sièges Sport.

Le X3 correspond à cette génération de BMW à la finition moyenne. Les matériaux semblent bien basiques et ne vieillissent pas forcément bien. Les panneaux de porte font même vraiment cheap ! Heureusement, la fonctionnalité a été soignée puisque, malgré ses dimensions assez contenues, le X3 se montre spacieux et doté d’un coffre conséquent, dont le volume varie de 480 à 1 560 l. L’équipement ? Il va de moyen en version Premiere à très complet en Luxe ou en Sport. Et il y a toujours moyen de l’enrichir via les nombreuses options. On aurait aimé disposer d’un peu plus d’espaces de rangement à bord, vu la vocation familiale du X3, mais dans l’ensemble, il se révèle accueillant pour une famille de 4.

Dessin original pour le Nissan Murano, doté d’un bel écran couleur pour le GPS. Mais la finition n’est pas meilleure que dans le BMW…
Dessin original pour le Nissan Murano, doté d’un bel écran couleur pour le GPS. Mais la finition n’est pas meilleure que dans le BMW…

Plus avenant de prime abord, l’habitacle du Murano n’est pas mieux fini que celui du X3, voire moins bien. En revanche, le Nissan surpasse le BMW par son habitabilité, pouvant accueillir plus aisément 3 passagers côte à côte sur la banquette arrière. Cela dit, le coffre n’accueille pas plus de bagages que celui de son rival banquette en place (mais avale près de 500 l de chargement en plus lorsqu’elle est rabattue). C’est surtout par son équipement exceptionnel que le Murano distance le X3, même en finition Luxe. De plus, dans le japonais, on a droit à une caméra de recul, équipement alors fort rare et indisponible sur le BMW.

Avantage : Nissan. Certes un peu moins bien fini que le BMW, le Nissan le surpasse par son habitabilité et, surtout, son équipement royal.

Sur la route : Ah, le dynamisme BMW…

Sur route, le X3 3.0i fait totalement oublier sa nature de SUV grâce à son comportement routier vif et précis.
Sur route, le X3 3.0i fait totalement oublier sa nature de SUV grâce à son comportement routier vif et précis.

À bord du X3, comme toujours chez BMW, la position de conduite est parfaite. Le siège, s’il n’est pas de type Sport, se contente, en revanche, d’un maintien moyen. Mais au démarrage, on retrouve une sonorité extraordinaire. Qu’on se le dise, le 6-cylindres M54 sonne beaucoup mieux que son successeur. Musical, onctueux, souple et enclin à prendre des tours, ce moteur est une pure merveille. La boîte manuelle à six rapports, fort agréable à manier, permet d’en tirer le meilleur, aussi le X3 jouit-il de belles accélérations et de reprises ad-hoc. Quel agrément ! Cela dit, la boîte auto d’origine GM, certes douce, ne brille pas par sa vivacité.

Mieux, le châssis est à l’aune de cette belle mécanique. Direction précise et informative, trains roulants rigoureux, très faibles mouvements de caisse, grande adhérence : le châssis se révèle très efficace et agile. Par ailleurs, la transmission intégrale, typée propulsion, préserve bien le caractère BMW et fait des merveilles sur la neige. Revers de la médaille, la suspension se révèle très ferme, alors que les bruits d’air sont trop perceptibles.

Comportement très sûr pour le Nissan Murano, qui prend par ailleurs soin de ses passagers, au contraire du BMW X3.
Comportement très sûr pour le Nissan Murano, qui prend par ailleurs soin de ses passagers, au contraire du BMW X3.

Dans le Nissan, on profite également d’une excellente position de conduite, mais le siège ne maintient pas mieux que chez BMW. À la mise en route, là encore, une belle mélodie vient caresser les oreilles. Elle est un peu plus rauque et brute que celle du X3, mais fortement plaisante néanmoins : plus de 4 cylindres, ça change tout ! La boîte auto CVT se révèle très plaisante en usage tranquille, de par sa douceur totale. De plus, Nissan a bien jugulé les effets de patinage inhérents ce type de transmission en accélération. Toutefois, ils reviennent quand on écrase l’accélérateur : on peut alors utiliser les palettes au volant, et utiliser les rapports artificiellement créés, même si au final, ça ne fait pas avancer plus vite. En tout cas, le Nissan offre des performances très proches de celles du BMW.

Il ne démérite pas non plus dynamiquement. Moins précis et vif que son concurrent, le Murano n’en demeure pas moins sûr, suffisamment alerte et rigoureux, rançon de trains roulants bien étudiés. Évidemment, il ne régale pas autant son conducteur mais, grâce à son insonorisation plus poussée et sa meilleure filtration des aspérités, offre un confort supérieur à ses passagers.

Avantage : BMW. Plus alerte, musical et communicatif, le X3 l’emporte sur un Murano qui ne démérite pas et offre davantage de confort.

Budget : pas chers à l’achat, mais…

Rationnellement conçu, le coffre du X3 se révèle plus spacieux que celui du Murano banquette en place. Une fois celle-ci rabattue, il ne peut alors plus lutter.
Rationnellement conçu, le coffre du X3 se révèle plus spacieux que celui du Murano banquette en place. Une fois celle-ci rabattue, il ne peut alors plus lutter.

En bon état, nos deux protagonistes se dénichent dès 5 000 €. Tous deux afficheront alors largement plus de 200 000 km, ce qui ne doit pas vous rebuter si l’entretien a été rigoureux. A 6 000 €, peut espérer trouver des exemplaires de moins de 200 000 km, alors que pour rester sous les 150 000 km, il suffira de 6 500 € chez Nissan, contre 8 000 € chez BMW.

Banquette repliée au moyen de tirettes, le Murano se mue en déménageurs, avec son volume utile dépassant les 2 m3.
Banquette repliée au moyen de tirettes, le Murano se mue en déménageurs, avec son volume utile dépassant les 2 m3.

Cela dit, s’il finit par coûter plus cher à l’achat que le Murano, le X3 compense par deux avantages : il consomme moins (13 l/100 km contre 14 l/100 km) et son entretien se révèle plus abordable.

Avantage : BMW. Un peu plus cher à l’achat quand le kilométrage est faible, le X3 compense par une consommation et des frais d’entretien moindres.

Verdict : Un X3 plus amusant et frugal

Malgré sa ligne controversée due à l’équipe de Chris Bangle, le X3 a connu un joli succès commercial.
Malgré sa ligne controversée due à l’équipe de Chris Bangle, le X3 a connu un joli succès commercial.

S’il déçoit par l’aspect de son habitacle et des points de fiabilité, le X3 3.0i régale par son grand agrément de conduite. Son moteur extrêmement onctueux et son comportement routier vif en sont les raisons, même si la fermeté de la suspension ne plaira pas aux passagers. Ceux-ci seront mieux portés dans le Nissan, offrant également davantage d’espace et d’équipements. Très sûr et nanti de bonnes performances, le japonais pèche par des soucis de fiabilité et un entretien plus onéreux que celui de son rival, l’un expliquant l’autre et vice versa.

Son look original et dynamique a permis au Murano de dépasser ses objectifs en France. Avec une vraie gamme, il aurait certainement cassé la baraque !
Son look original et dynamique a permis au Murano de dépasser ses objectifs en France. Avec une vraie gamme, il aurait certainement cassé la baraque !

Au final

Thème Avantage
Fiabilité/entretien BMW
Vie à bord Nissan
Sur la route BMW
Budget BMW
VERDICT BMW

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