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Alexandre Jardin, les gueux et la giletjaunisation des ZFE.

Depuis le début de l'année, l'écrivain se sent investi d'une mission : défendre la veuve, l'orphelin et les gueux contre les méchantes ZFE. Mais son combat n'est-il pas un peu fantasmé ?

Alexandre Jardin, les gueux et la giletjaunisation des ZFE.
L'écrivain Alexandre Jardin mène la charge contre les ZFE. Don quichotte contre des moulins à vent ? Crédit photo : PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Il a trouvé son combat après pas mal de louvoiements politiques. Soutien de Nicolas Sarkozy en 2007, il s’est dit "consterné" un peu plus tard par le bouillant président et a voté blanc en 2012. Rallié à Emmanuel Macron en 2016 et prenant la parole au cours d'un meeting, il l’a lâché quelques mois plus tard pour se présenter lui-même à la présidentielle de 2017, sans obtenir les 500 signatures.

Mais aujourd’hui, Alexandre Jardin a un nouvel os à ronger : les ZFE. Et, lorsqu’on est un écrivain, comme lui, on a, au minimum, le sens des mots. L'auteur n’a certes pas décroché le Nobel de littérature, mais il a dégotté le terme qui claque : les "gueux", pour désigner les damnés des zones à faible émission, et les vouer ces dernières aux gémonies.

Un pilonnage tous azimuts

Site internet, hashtag qui va bien, pétition qui a déjà recueilli 16 000 signatures en quelques jours, ralliement de l’association 40 millions d’automobiles (et du chanteur Daniel Guichard) : la petite boutique Jardin va son bonhomme de chemin. Mais dans quel but ?

L’auteur du Zèbre, qui multiplie les interviews, alerte à tour de bras, met en avant les exclus, les territoires contre Paris, les pauvres contre les riches et évalue les permiers, à la louche, à la moitié des Français, alors que les voitures exclues des ZFE constituent 29% du parc automobile français. 
Son action pourrait être louable, il est vrai que la mise en place des « zones à forte exclusion » comme les ont rebaptisés leurs opposants peut poser un véritable problème social. 

Sauf qu’Alexandre Jardin élude systématiquement dans ses interventions l’assouplissement des ZFE en question, le retard à l’allumage de leur mise en place et les reports systématiques de la répression contre les contrevenants. Aucun PV n’a été dressé en France, que ce soit à Paris, à Lyon ou dans d’autres villes, dont l’entrée en vigueur des zones a d’ailleurs été reportée aux calendes grecques.

Crit'air 1, le critère des gueux. Crédit photo : BELPRESS/MAXPPP
Crit'air 1, le critère des gueux. Crédit photo : BELPRESS/MAXPPP

L’écrivain feint de vivre dans un monde ou les pandores guetteraient les Crit’Air 1 au cours de rafles systématiques des vieilles pétoires fumantes, allant jusqu’à rallier assez rapidement le point Godwin et comparant les cités françaises truffées de caméras à nos villes en 1942. Pour lui, l’affaire est pliée et les pauvres gueux sont exclus des villes riches depuis le 1er janvier.

Et de citer des exemples dans une interview livrée au Figaro au début de l'année, racontant sa rencontre avec un viticulteur malheureux de ne plus pouvoir récupérer sa fille en raison de l’âge de sa voiture. Rappelons-lui que, contrairement à une idée reçue, tous les agriculteurs ne sont pas pauvres, loin de là et que, selon l’Agreste, l’organisme d’étude du ministère de l’agriculture, le revenu moyen lié à la terre en 2022 était de 49 580 euros par an, et que la viticulture a toujours figuré dans le haut du panier de la profession. 

Certes, les revenus sont très disparates et 25% des éleveurs, surtout en montagne disposent de revenus en deçà du seuil de pauvreté et 13 % de viticulteurs sont également dans ce cas. Est-ce le manque de chance ou une rigoureuse sélection qui a fait que notre tribun retienne ce cas ? 

De même qu’il déplore que la caissière de supermarché ne puisse plus se rendre à son travail avec sa vieille voiture. En bon Parisien, Alexandre Jardin devrait pourtant savoir qu’aucune caissière, qui vit souvent en banlieue à cause de la faiblesse de ses revenus, ne rejoint son poste parisien au volant de son auto, en raison du prix de l’essence, des encombrements et du stationnement, se contentant de son pass Navigo, bien moins cher ? Et la mise en place de la ZFE n'y change rien.

La menace des gilets jaunes

Quant au personnel de la grande distribution en région, personne ne l’empêche d’aller au boulot chaque matin en voiture et de se garer sur le parking réservé au personnel. C'atait le cas hier, c'est le cas aujourd'hui.

Mais Alexandre Jardin vit dans un monde ou les ZFE sont gravées dans le marbre, ou la répression sévit et ou l’omerta règne. Selon lui, « aucun politique n’a le courage de venir défendre les ZFE ». En oubliant au passage les élus parisiens et les écolos. Et si les autres édiles ne viennent pas, c’est peut-être que, pour le moment en tout cas, ces zones sont mort-nées, sauf dans la fantasmagorie du nouveau chevalier de la pauvreté.

Un combat sans solution, même s’il reconnaît "qu’il faut faire quelque chose pour la planète". Un combat dont la seule issue, pour lui, serait de revenir au bon temps d’avant. Et pour le mener, il brandit une menace : celle du retour des gilets jaunes. Reste à savoir si dans son esprit, c’est une menace ou un souhait non exprimé qu’il appelle de ses vœux et qui légitimerait son action.

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