Notre court essai des 2 versions confirme s'il en était besoin qu'une allemande haut de gamme est avant-tout une autoroutière de grand standing. S6 et S7 qui utilisent le même châssis, le même moteur et la même transmission ont la même propension à raccourcir la durée des voyages … en Allemagne évidemment. Cruiser à 270 km/h compteur (bride à 250 km/h) n'est qu'une formalité que les autres usagers des autoroutes allemandes s'évertuent à ne pas déranger outre mesure en restant sur la file de droite et en regardant à 2 fois dans leur rétroviseur avant de déboiter.
S6 comme S7 sont d'une absolue sérénité sur ces rubans interminables et comme l'accueil à bord ne prête pas le flanc à la critique – les 4 places de la S7 offrant autant d'espace que les 4+1 de la S6-, les kilomètres seront forcément plus doux. La rapidité de la boîte S-Tronic et la souplesse du V8 permettent de relancer la machine comme on le désire après de gros ralentissements qui, s'ils se reproduisent souvent, affectent la course de la pédale et le ressenti. Ceci sur les disques classiques proposés en série, évidemment. Chez Audi, on a beau parler d'allègement et d'aluminium mais des autos qui naviguent au delà de 1900 kg à vide et donc à plus de 2 tonnes avec passagers et bagages réclament beaucoup à leur système de freinage. L'option carbone céramique, inutile en France, sera probablement plus intéressante en Allemagne.
Ce poids se ressent aussi sur les petites routes où malgré les efforts du Différentiel Sport optionnel qui aide l'auto à entrer dans les courbes, on sent que les pneumatiques – pourtant en 20 pouces optionnels sur nos autos – surchauffent assez rapidement et introduisent de petits mouvements latéraux saccadés sur les courbes à fort appui. La voiture devient plus mobile, elle glisse davantage (ESP off) et se fait moins précise à mesure qu'elle sent de plus en plus le chaud. En plus de l'arsenal électronique de gestion du lacet, le moteur plus léger et reculé de 7cm par rapport aux anciennes S6 rend l'auto beaucoup moins pataude qu'auparavant. Elle s'inscrit un peu mieux en serré et si vous réglez la suspension pneumatique en mode confort, elle accepte même de laisser venir le postérieur (toujours ESP off). Ça n'a rien de très sportif, ce n'est pas une auto de rallye, mais c'est beaucoup mieux qu'avant. En mode 'Dynamic', la voiture est moins mobile et avec la transmission quattro pas vraiment joueuse qui peut envoyer jusqu'à 70% du couple vers l'avant et 80% vers l'arrière, S6 et S7 deviennent des engins hyper efficaces avant d'être ludiques. Si vous voulez faire cirer du pneu ou jouer du cerceau, il faut aller voir ailleurs. La différence entre les modes Confort et Dynamic est réellement perceptible, sans pour autant que le choix le plus ferme ne devienne inconfortable. Il peut tout à fait convenir en usage quotidien si on apprécie une relative fermeté de roulage.
En fait, ce qui pourra vraiment amuser les propriétaires de ces autos, c'est de constater la vigueur des accélérations dont les valeurs officielles se situent sous les 5s au 0 à 100 km/h (4,6s pour la S6 et 4,7s pour S7 et S6 Avant). C'est bien mieux que la concurrence. Au volant, la boîte S-Tronic montant seule les rapports sans gros à-coups dès 6200 tr/mn, la poussée reste linéaire et finalement assez peu impressionnante (c'est relatif) jusqu'à ce qu'on jette un œil au tachymètre et que l'on découvre son passage au statut de potentiel délinquant (français). Nous avons aussi cherché à activer … la désactivation des cylindres qui théoriquement se met en branle sous les 3500 tr/mn et qui permet d'économiser jusqu'à 10% de carburant à 100 km/h et 5% en utilisation mixte. Finalement, ce mode n'entre pas en action très souvent alors qu'il est totalement imperceptible, probablement grâce à l'Active Noise Cancellation qui ne se perçoit lui aussi que très faiblement à travers un léger bourdonnement que l'on peine à identifier et à localiser. Bref, l'affichage au tableau de bord de l'activation du « cylinder on demand » se faisant sur le menu Consommation, nous avons pu constater qu'en roulant à l'allemande sur autoroute et avec assez peu de retenue du pied droit le reste du temps, la consommation est restée sagement sous les 17l/100. Au vu des prestations fournies par les autos, c'est très correct
Si l'on doit comparer S6 et S7, on trouvera peut-être (mais est-ce bien réel ?) un typage légèrement plus souple de la S7 mais peut-être est-ce finalement la conséquence de son encombrement un peu plus grand et de son léger surpoids. Bref, voilà deux très bonnes autos qui laissent une marge de progression dans la sportivité à des versions plus radicales encore.
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