Il est temps de passer derrière le cerceau de ces deux allemandes. Pour l'une comme pour l'autre, la position de conduite se trouve aisément et les amplitudes de réglage conviendront à tout le monde. Un coup d'œil dans les rétros fera apparaître un point faible de la Mondeo : la rétrovision. En effet, la lunette arrière est étroite et la visibilité en contrôle latéral est moyenne. Heureusement que les rétroviseurs extérieurs sont bien dimensionnés et que la caméra de recul veille pendant les manœuvres. Point de souci de ce côté-là dans la Passat.
Au tour de clé (ou à l'appui sur le bouton power dans la Mondeo), les blocs diesels s'ébrouent. Dans un relatif silence côté Ford, un peu plus bruyamment dans la Volkswagen. Caractère qui se retrouve ensuite à l'accélération, où la Passat se révèle un peu plus grondante que sa compatriote. Mais dans les deux cas, la filtration est excellente, même si par exemple, une 508 fait mieux (cocorico).
Après s'être dégourdis les pistons et avoir constaté qu'en circulation, les deux autos sont très dociles et ne manquent jamais d'aucune ressource, une portion de petite route de forêt sinueuse fait apparaître quelques différences entre nos deux familiales.
La Passat apparaît clairement comme la plus pêchue. Ses 150 ch et 340 Nm déboulent avec vigueur sur le train avant, au point parfois de le déborder lorsque le bitume est humide ou lorsque les roues sont braquées. Les relances énergiques en sortie de virage se traduiront par un sous-virage franc et facilement maîtrisable. Mais en ligne droite, à l'accélération comme en reprise, elle ne laisse aucune chance à la Mondeo. Les chiffres vont d'ailleurs dans ce sens. Le 0 à 100 km/h est donné en 8,7 s pour la Passat, et 9,3 s pour la Mondeo.
Tout à fait logique finalement, une fois que l'on a jeté un œil effaré aux poids respectifs de ces beaux bébés. Effaré d'une part par la légèreté de la Passat, qui dans cette version dépasse tout juste les 1 400 kg (merci la récente plateforme allégée MQB) à vide, mais effaré aussi par l'embonpoint de la Mondeo, qui pèse 180 kg de plus ! Le poids de 2 passagers de belle carrure, qui seraient à demeure installés dans la voiture… Cela fait toute la différence, et explique aussi la consommation supérieure de la Ford. Officiellement, elle engloutit 0,4 litre de plus que la Passat (4,4 l/100 km en mixte contre 4 l pile). Dans la vraie vie, la moyenne s'est établie à 7 litres avec la boîte Powershift soit une extrapolation de 6,6 litres en boîte mécanique (il existe officiellement un écart de 0,4 litre entre les deux boîtes). Mais la VW fait mieux avec 6,2 litres. Le poids, c'est l'ennemi, et ça se vérifie encore une fois.
Comportement plus agile pour la Passat, meilleur confort dans la Mondeo
Une Passat plus pêchue donc et plus sobre, et une Mondeo qui apparaît comme en déficit de chevaux. Rien de rédhibitoire cependant, on parle là de moteurs disposant de 150 ch avec des couples confortables, et dans les faits, on ne manque jamais de ressource, dans l'une comme dans l'autre.
Côté comportement, la VW est plus agile que sa consœur, plus légère du train avant. Elle est également un peu moins confortable, plus trépidente sur mauvais revêtement. La Ford propose un compromis plus typé confort sans verser dans la mollesse. Elle ne s'écrase pas sur ses appuis, la caisse est bien maintenue. C'est finalement à notre sens plus dans la philosophie d'une familiale.
Sur autoroute, les deux sont impériales, très stables, très bien filtrées et insonorisées, jusqu'à des vitesses criminelles chez nous mais habituelles Outre-Rhin. On voyage dans un grand confort.
On passera rapidement sur le ressenti de direction, plus collant dans la Mondeo, plus léger (parfois trop) dans la Passat, le freinage sans reproche de part et d'autre pour finir par la conduite urbaine. Nous n'en parlons pas souvent pour les familiales, mais ici, nous avons noté un point assez désagréable avec la Passat, en l'occurrence son stop and start. Il s'avère qu'il fait parfois caler la voiture de façon incompréhensible, la fait redémarrer toute seule, alors même qu'on pense parfois avoir "réellement calé". Question d'habitude peut-être, mais étrange et qui donne envie pour plus de tranquillité de désactiver le système, là où il est le plus utile. La Mondeo, elle, ne connaît pas ce désagrément et se révèle bien plus souple en ville, mais moins maniable du fait d'un rayon de braquage important et d'une visibilité moins soignée. Pas son domaine de prédilection donc.
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