Une fois la Vel Satis retirée du catalogue pour cause de mévente (à peine un millier d’exemplaires écoulés en France en 2009), Renault s’est retrouvé dépourvu de grande berline dans sa gamme. Pour combler ce trou, la manière la plus rapide et la moins coûteuse était d’importer la grande berline SM5 de sa filiale coréenne Samsung Motors. Renault jugeant le risque financier faible même en cas de succès mitigé de la Latitude. Cette dernière s’avère être le troisième modèle rebadgé, issu de la filiale Samsung, après les Koleos (Samsung Q5) et Fluence (Samsung SM3). Si elle ne remplace pas la Vel Satis au sens propre, elle lui succède bel et bien. Une sorte d’intérim du haut de gamme pour la marque au Losange en attendant une véritable berline de prestige.
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En 2008, Skoda renouvelait avec beaucoup d’audace sa Superb. Une grande berline, marquée par sa double ouverture de coffre (Twindoor) et ses volumes gigantesques. Depuis, la Superb enregistre des ventes respectables (environs 2000 exemplaires) en France, renforcées par l’arrivée du break en 2010. De l’aveu même de Renault, à nos confrères du Figaro, «la marque ne cherche pas à se positionner en face des spécialistes allemands. Elle préfère en effet affronter ses rivaux généralistes à un niveau que les marques allemandes qualifient plus volontiers de milieu de gamme ». Et la seule généraliste à pouvoir tenir la dragée haute à cette franco-coréenne est bien la Superb.
Platitude, un surnom mérité ?
Si on la surnomme Platitude, ce n’est certainement pas un hasard. Ici, Renault n’a pas fait preuve d’une grande créativité. Le constructeur s’est contenté de quelques petites modifications pour mettre le modèle originel aux standards européens : logo, tableau de bord, moteurs diesel, tarage des suspensions et freins. A l’inverse Skoda a su donner à sa familiale une allure statutaire. Le design est discutable, notamment sur la partie arrière, mais, on doit bien reconnaître que le Tchèque a eu, ici, l’imagination plus fertile.
Plus grande ne signifie pas pour autant plus spacieuse. Du haut de ses 4,84 m la Tchèque devance la grande « française » (4,89 m) dans tous les domaines intérieurs. Premièrement sur le chargement. Le choix d’une carrosserie à trois volumes avec un coffre simple lui octroie un piètre volume de 477 litres (511 avec Kit anti crevaison). Skoda et son système Twindoor (hayon ou coffre) propose un volume de base nettement supérieur avec 565 litres. Ce dernier peut grimper à 1670 litres. De plus l’accès est plus aisé que sur la Latitude.
L'oeil d'Eva
Skoda Superb
Si le confort des sièges est indéniable pour la Skoda Superb, sa qualité principale est le très grand espace pour les jambes. Le siège avant reculé au maximum, il reste, malgré tout, énormément de place pour être à l’aise. Autre atout : les sièges chauffants avec ses 3 niveaux de température réglable. Deux points négatifs : le plafond est trop bas et risque de donner une impression d’étouffement aux personnes de grande taille ; il faut parler assez fort tant on entend le moteur.
Renault Latitude
On se sent très à l’aise à l’arrière de la Renault Latitude. Ses sièges en cuir, vraiment confortables, donnent par leur aspect et leur qualité une impression de luxe. Le plafond à l’arrière semble plus élevé que dans la Skoda : on respire mieux… La sonorisation est également meilleure. Il y a par contre moins de place pour les jambes, même si cela reste tout à fait correct. Un regret depuis cette découverte : l’absence des sièges chauffants… une innovation vraiment géniale !
Le second point fort de la Superb, c’est son espace aux places arrière. Adriana Karembeu et ses 1,26 m de jambes feraient assurément la grimace si on les installait à l’arrière d’une Latitude. Nettement inférieure en terme d’espace aux jambes. Au final, et si la position de conduite est bonne sur la Latitude, le rapport habitabilité/encombrement est nettement plus favorable à la Tchèque.
A 6000 € d'écart, on est en droit d'attendre mieux
A l’intérieur, de la Latitude, c’est une déception. On a droit à un habitacle qui manque de raffinement pour un haut de gamme. Dans l’ensemble, la qualité des matériaux et celle de l’assemblage se situent en dessous de la Superb. Certains équipements disponibles sur la version Initiale sont tout à fait hors-sujet et archaïques à ce niveau de prix (38 000 €). On pense au fameux ionisateur (inédit) qui a davantage sa place dans une vespasienne que dans une voiture, ainsi qu’au vétuste GPS Carminat. A des années lumière de la concurrence sur l’ergonomie, le graphisme et l’utilisation. A 6000 € d'écart avec la Superb on est en droit d'attendre mieux. Skoda nous flatte avec du cuir, de l’Alcantara et un assemblage plus rigoureux. Si le dessin n’est pas avenant, il a le mérite d’être plus moderne que celui de la Latitude, pourtant plus récente. Parmi les raffinements proposés par la Tchèque dans sa version Praha (32 000 €), les passagers apprécieront assurément les sièges chauffants arrière ou encore le parapluie intégrée dans la portière à la manière de Rolls Royce.
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